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chapitre sixième ᵃˡᵉˣᵃⁿᵈᵉʳ
Traverser les provinces de Vizima a quelque chose de long mais aussi, fantastique. Les paysages et les territoires sont à couper le souffle, de l'aurore jusqu'au crépuscule. Les pinèdes d'un vert de jade, les collines verdoyantes, le soleil qui dore sur le Lac Vizima et lui donne des aspects de miroir.
Au loin, les cols de montagnes dévorent l'horizon avec leur brouillard et leur neige éternelle. Au-delà se trouve sans doute Kaer Morhen, l'école du loup, école des sorceleurs et foyer d'enfance de Geralt et quelques autres comme lui.
Pas grand-chose ne vient en travers de notre notre route, si ce n'est des loups sauvages qui tentent de nous arracher la chair de nos mollets et les flans de nos chevaux.
Finalement, après deux jours à cheval avec Butin et Ablette, des petites quêtes annexes de Noyeurs sans intérêt, des feux de camps et des nuits à la belle étoile, on arrive dans la province d'Outskirts, à une journée de Vizima. Les villages se font plus nombreux et heureusement. Il est temps de prendre un bain et une bière. Si ce n'est deux.
Une auberge ou plutôt un bordel - ça dépend ce que l'on vient chercher - nous ouvre ses portes sans trop rechigner en apercevant le visage du sorceleur et ses yeux de chats. Puis, comme son compagnon de route - autrement dit moi - est un humain (pas tout à fait ordinaire certes, mais ça ne se voit pas), le peuple se calme plus rapidement et c'est franchement agréable parce que le raciste a toujours tendance à me gonfler.
Après avoir refusé quelques filles de la patronne (Geralt hésite pendant un moment à zieuter une brune pulpeuse), on a enfin une grande chambre sous les toits pour une somme correcte. On fait craquer les escaliers et je lance avant même que Geralt ouvre la bouche.
- Ne cherchez pas, je prend mon bain en premier.
- Putain, contre le sorceleur avec humeur.
- La rapidité.
Je connais que trop bien cette guerre, je la pratique avec mon fils Shey, depuis bien trop longtemps et je suis un vainqueur incontestable, pas question de perdre contre un débutant.
*
Plus tard ce soir-là,
Assis sur le rebord de la fenêtre, un tissu pour protéger ma virilité, je me frotte le dos avec une éponge un peu sèche tout en observant les environs par la fenêtre de l'auberge.
Geralt est nu aussi, il prend son bain dans son baquet de bois trop petit pour lui, tête en arrière, paupières fermées.
La chambre comporte deux lits, des bougies toutes allumées, quu dégoûlinent de cire sur les étagères et la cheminée au foyer froid. Nos armes se reposent contre un mur et le vent tape doucement sur le toit en chaume juste au-dessus de nos crânes.
