➣ 𝖚𝖓 𝖈𝖔𝖓𝖙𝖗𝖆𝖙 𝖗𝖔𝖞𝖆𝖑

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chapitre neuvièmeᵃˡᵉˣᵃⁿᵈᵉʳ

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chapitre neuvième
ᵃˡᵉˣᵃⁿᵈᵉʳ

Alors qu'on traverse la capitale comme deux ombres perdues dans les mares de soleil du peuple ordinaire, je suis bien content de regarder un Geralt à côté de moi, réparé, debout, sans grimaces.

Les sorceleurs guérissent vite et c'est une bonne chose. Je me voyais mal le traîner en morceaux jusqu'au bout de la ville.

Après avoir croisé des prostitués et tout genre, des voleurs à l'étalage, des cordonniers, des armuriers, des forgerons, des marchands au sourire carnassier, on touche au but.

La résidence de la royauté.

Le château fort s'élève, majestueux en plusieurs tours cubiques et murailles à créneaux. Les canons qui dépassent comme des longues-vue sont silencieux. Tout en haut d'une tour, je vois une fenêtre battre d'un rideau blanc transparent. Solitaire. Je fronce un peu les sourcils sous ma capuche, mais le soleil se déplace et fini par m'aveugler. Bon. Je laisse tomber mon regard sur un immense pont-levis, gardé par quatre soldats aux couleurs de leur Temeria libre.

Le sorceleur s'avance, je le suis, l'armée se tend comme une corde, on s'arrête. Ça sent pas bon. Heureusement, un énorme portail se créé et (bien entendu) Tissaia de Vries, toute changée et grandiose débarque dans ses plus beaux atouts avec un petit sourire.

  - Je suis votre monnaie de passage. Sans cela qui laisserait deux criminels entrer sciemment dans l'enceinte du château ? Venez avec moi.

Elle me fait un clin d'oeil et je me sens molir. Vraiment, Tissaia est une splendide femme.

Pas très grande, certes, mais d'une grâce sans pareille et une élégance de magicienne.  Des saphirs pendent à ses oreilles, elle a une petite bouche en cœur et des yeux d'un bleu pur incandescent. Les pommettes sayantes, le visage anguleux, la peau jeune, les cheveux lisses et noirs, un corps en S et poitrine réhaussée par son corset...

Non vraiment, il me faut croire, cette femme peut diriger des légions. Ça me fait peur, mais quand même. Elle est bien plus jeune et ne dirige sans doute pas l'institut d'Aretuza, mais bon sang, qu'elle me tente !

Qui ne peut être tenté par une archimaîtresse ? Non, vraiment, Parme me pardonnera... Si jamais je trébuche le pantalon baissé.

  - Vous comptez rester longtemps à me dévisager de la sorte, chasseur de primes, ou vous allez avancer ? lâche la voix mielleuse en me réveillant totalement.

Geralt me lance un regard moqueur. Je ne dis rien. Je me la ferme et je décide d'avancer. Réfléchir avec sa tête, pas son entre-jambe ! On se réveille !

On traverse alors une cour carrée intérieure qui est un véritable mirage de rosiers grimpants, vignes vierge, lierre, liserons contre les colonnades et jonquilles en bouquet de buissons.

Ici, on croise des démoiselles qui rougissent facilement, des étoffes de satin, de laine précieuse et de fourrures de vair. Des nobles. Les hommes ont des chapeau mous, des manches crevées, des plumes et des collants. Les femmes claquent leurs éventails parées de bijoux, elles sentent la camomille et la frustration. La cour royale.

Finalement, Tissaia retrouve un valet qui nous salut et ensemble, on avance jusqu'au cœur du château.

La salle de trône est large et haute comme une église. Des bannières descendent depuis les arches supérieures, les derniers courtisans virent de bord à notre arrivée pour nous laisser en audience avec leur seigneurs et maîtresse.

Après des petits escaliers inutiles, deux trônes, un couple. Je regarde la reine en premier. C'est une femme qui semble assez recluse, blonde, pâle, la gorge lisse et vertigineuse. Elle porte un voile d'une oreille à l'autre qui se fond sous son menton.

Le roi, lui, est une homme beaucoup plus âgé, barbu, chatain, une lourde couronne d'or légèrement penchée sur son front, un regard sérieux et tranchant qui cache de lourds secrets et avec la bedaine du riche qui s'extase devant la gourmandise.

Le valet nous annonce.

  - Ses Altesses Royales, le roi Eric Sanson de Vizima et son épouse, la reine Florelle Argerie de Vizima, nous vous présentons ici le sorceleur et le chasseur de primes que vous avez fait demander !

Un silence. Je suis Tissaia des yeux qui va s'installer très proche du roi, lui murmurer des friandises à l'oreille. Eric prend la parole d'une voix bourrue.

  - Vous avez fait parler de vous ces derniers jours. Bienvenue à Vizima. Vos noms, messieurs ?

  - Geralt de Riv.

Je retire mon capuchon.

  - Alexander.

Le roi soupire et fronce ses sourcils touffus.

  - Trève de politesse, cela ne va guère avec vos manières et vos allures de croque-morts. (Il se redresse dans son trône). Ne perdons pas de temps voulez-vous ? J'ai un contrat à vous proposer. Acceptez-vous ?

Avec Geralt on se regarde, complice. Je hausse les épaules. Je le laisse faire. Le sorceleur déclare.

  - On doit d'abord savoir de quoi il s'agit.

  - Bien - il fit un signe à un soldat qui garde une sortie - nous allons laisser la concernée vous en parler. Justement, elle vous attendait pour régler son problème. Je suis sûr que, malgré vos airs hautains, vous saurez combler l'entièreté de ses attentes, lâche-t-il blasé.

Le soldat acquiesce. Je suis surpris. La personne concernée ?

  - Veuillez accueillir, Son Altesse, la princesse Antonella Marianne de Vizima ! cri l'annonceur, tapant les dalles en pierre de son sceptre.

Ses Altesses Royales ne se lèvent pas et attendent avec un petit sourire l'entrée de leur fille. Je reste debout. Je remarque que Geralt s'abaisse légèrement. Voyant mon insolence - purement involontaire - il me tire par la manche et lâche en un murmure.

  - Je ne fais la courbette devant personne, mais quand ce personne a une armée de plusieurs centaines de soldats, même pour un sorceleur je me la ferme. Alexander, faites de même.

Le roi et la reine, nous observent comme deux zouaves sans éducation (et pourtant). Je leur souri et je m'abaisse de moi-même.

  - Lâchez mon bras où ça vous coûtera le double, je grogne sombre.

  - Silence ! chuchota-t-il avec humeur.

Un rictus de ma part. Oh ça va, si on ne peut plus s'amuser... Je lève discrètement le regard vers Tissaia, qui elle, contre le trône royal, langoureuse, lève un sourcil et me fait un signe de regarder vers la porte. La porte qui vient de s'ouvrir. Des petits bruits de chaussures à talons, un froufrou de robe.

  - Messieurs, bienvenue au château royal de Vizima, lance une voix délicate.

Je lève un oeil. Je vois la princesse.
J'ai vu beaucoup de personnes dans mon existence, encore plus en tant que conseiller de COULEURS. J'ai vu de belles personnes, mais celle-là est un soleil de l'âme, comme Parme.

Ah.

𝐀𝐋𝐄𝐗𝐀𝐍𝐃𝐄𝐑
ᵗʰᵉ ʷⁱᵗᶜʰᵉʳ
On quitte les pauvres pour les riches ! Quelques descriptions ça et là, le doute pour Alexander et voilà que la princesse lui rappel Parme... alala en tout cas, un contrat royal en jeu !

ALEXANDER ━゙COULEURS THE WITCHER ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant