Bellarke, Seduction Game

Chapitre 18 : "Pardon de t'avoir entrainé là-dedans"

Impuissante et sous le choc, Clark regarde la voiture de police emmener Bellamy loin d'elle. Son corps est immobilisé par l'angoisse et la douleur et elle gît là, sur le trottoir sale, vêtue de sa simple robe. Un vent glacial se lève pour s'immiscer dans la moindre de ses cellules, tel des milliers d'aiguilles qui lui transperceraient la peau. Elle a encore du mal à digérer ce qu'il vient de se passer et tout n'est que chaos dans son esprit. Pourtant son corps ne bouge pas, il ne répond plus de rien à part du froid. 

Une femme vêtue d'un uniforme d'ambulancier s'approche alors d'elle. Elle est plutôt petite, les cheveux bruns en queue de cheval, les yeux marrons foncé et un air à la fois emphatique et doux sur son visage. 

(Ambulancière) -Mademoiselle? Est-ce que tout va bien? 

(Clark) - ...

-Mademoiselle? 

- ...

Toujours sous le choc Clark la regardais lui parler. En réalité tout ce qu'elle voyait était ses lèvres en train de bouger, mais aucun son ne parvenait à ses oreilles. Elle voulait lui répondre mais c'est comme si sa voix avait été emportée par le froid. 

-Mademoiselle vous m'entendez? 

Un air sérieusement inquiet apparait alors sur ses lèvres mais pourtant elle ne dit toujours rien. 

-JAMES!! J'ai besoin d'assistance ici. Amenez-moi vite un brancard je crois que celle-ci est complètement sous le choc. 

C'est ainsi que je me retrouve dans l'ambulance, frigorifiée et désorientée. Je tente de me concentrer sur le bruit du moteur pendant que les personnes s'agitent autour de moi. Je fini alors par m'endormir, épuisée, et tombe dans un endroit sombre, très sombre. Sombre, mais paisible, calme pour changer. L'ambiance à beau laissé à désirer, il s'en échappe quand même une brise chaude et une sensation de confort. Plus rien ne me préoccupe, l'endroit est totalement dénué d'angoisse, il n'y a que les ténèbres, la chaleur et la douceur. Je me laisse alors aller, dans ce monde sans questions, sans peur, sans hésitation, sans regret et sans douleur. 

Alors, ce qui ne me semble être qu'une fraction de seconde plus tard, une lumière aveuglante jaillit pour me tirer d'un seul coup de mon sommeil. J'ai l'impression que des milliers des voix viennent de me transpercer l'esprit, m'arrachant ainsi des ténèbres réconfortantes. Je tente d'entrouvrir un oeil mais la lumière est telle que cela m'arrache un cri de désapprobation. C'est alors que les voix s'amplifient pour ne former plus qu'un bruit sourd. Pourtant je parviens à en distinguer une. Elle est douce et calme, pas comme les autres, et d'un seul coup je n'étend plus qu'elle , toutes les autres ses sont tues. 

J'ouvre un oeil, observe la pièce à l'ambiance tamisée dans laquelle je me trouve pour plonge mes yeux dans celui de mon interlocutrice. C'est une infirmière cette fois-ci. Elle me parle calmement, me laissant le temps d'analyser et de comprendre ses paroles. Elle se présente, me fait part des résultats des quelques examens qu'ils ont effectués, me rassure sur mon état puis me dit que si je le souhaite, je serai libre de partir dès demain. Ensuite elle prend un air un peu plus grave et me demande si je souhaiterai lui raconter ce qu'il s'est passé.

Je me remémore immédiatement l'incident, ce qui m'arrache une grimace et une certaine angoisse peut alors se lire sur mon visage. J'hésite quand même un instant, cela me ferait le plus grand bien de me confier à quelqu'un, surtout quelqu'un qui ne me jugerait probablement pas, mais en réalité je suis trop honteuse de la situation est n'est simplement pas envie d'en parler. Alors je lui souris, puis fait un léger non de la tête. Elle respecte ma décision et me demande ensuite si il y a quelqu'un que je souhaiterai prévenir ou contacter, mais je répond non instantanément. J'ai pas envie de parler, ni même de penser. La seule chose dont j'ai envie c'est de retourner dans ma bulle de réconfort. Ce qui ne tard a pas à arriver puisque dès que l'infirmière fut partie, je tombai à nouveau dans un profond sommeil sans rêves.