Je trace mon passage à la sortie de boite. J'entends derrière, quelqu'un qui râle à haute voix :- Ne vous gênez pas surtout !
Sans un regard, je lui jette à la figure :
- C'était totalement mon intention !
- Quel crétin !, dit-elle aux personnes qui l'entourent.
Cette expression me rappelle quelqu'un mais je suis trop furieux pour m'en souvenir. De toute façon, je ne peux tout simplement pas me faire insulter de la sorte. Je me retourne en cherchant à qui j'avais à faire. Une troupe de femmes me faisant face me jettaient des regards menaçant. Avec leurs yeux badigeonnés d'eye-liner braqués sur moi, je ne savais pas laquelle j'avais froissée ? En les observant plus longuement, je constatais que ces jeunes dames étaient vraiment habillées d'une façon étrange. L'une d'elle avait un manteau léopard, une autre avec une sorte de fourrure teddy, une petite rousse portait des chaussures compensées de couleurs flashy et celle du milieu se tenait les hanches attendant quelque chose. En regardant leurs accoutrement, je me rendis compte que j'avais oublié mon veston dans la précipitation. Je fis pour avancer mais elles me bloquèrent le passage :
- Excusez-moi, les Spice Girls mais je n'ai vraiment pas le temps de discuter, j'ai oublié quelque chose à l'intérieur.
Elles se regardèrent entre elles mi horrifiées, mi amusées par ma réplique désagréable.
- Il sait parler aux femmes celui-là, dit d'une voix un peu grave celle avec sa fourrure beige, même pas une excuse à notre amie.
- J'ai passé une mauvaise soirée donc je vous prie mesdames de me laisser passer.
- Allez-y, rentrez les filles, j'ai à discuter d'abord avec ce Don Juan au rabais, dit celle qui m'avait observé avec dédain depuis que je m'étais retourné.
Ok. Qu'est-ce qu'elle me veut la Gery Halliwel du groupe. Elle avait une horrible coloration de cheveux mi teinte, mi naturelle. Je ne comprendrais jamais le délire de ces filles. À changer sans cesse leur couleur, alors qu'elles sont bien plus belles au naturel. Elle ne prononce toujours aucun son, et j'attends sagement qu'elle arrête de me dévisager comme une bête curieuse. Puis, elle se décide à me dire :
- Vous êtes célibataire depuis combien de temps.
Surpris, je lui répond sèchement que cela ne la regarde pas.
- C'était juste pour savoir, parce qu'au vue du degrés de votre haine envers les femmes cela ne doit faire que trop longtemps.
Elle fit une pause puis rajoute :
- Ou toute une vie.
Sur le coup, je ne sais pas quoi lui répondre parce que c'est si violent ce qu'elle vient de me balancer.
- Et à mon avis c'est l'apothéose ce soir. Vous savez, il y a des femmes bien partout. Il faut juste... lâcher prise.
Pour toute réponse, je lui demande :
- Vous êtes psy ?
- Non mais il ne faut pas avoir fait une année de psycho pour voir que vous avez un problème et pas seulement avec les femmes.
Offusqué, je suis sur le point de lui renvoyer une réplique acerbe mais elle me freina.
- Si c'est pour mordre une fois de plus, faites-le à l'intérieur parce que là je me gèle les fesses, frotte t-elle le bas de sa robe de couleur bariolée. Et puis, mes copines m'attendent.
Je referme ma bouche puis la suit sans plus discuter. Je ne comprends même pas pourquoi je le fais.
- Et tenez, je vous rends ça, me tendit-elle ma montre à gousset qu'elle m'avait dérobé par je ne sais qu'elle stratagème.
- Mais...mais comment..., ne puis-je dire plus.
- Oh ça, c'est juste un don, me sourit-elle malicieusement. Merci Sergio, dit-elle au vigile passant devant toute la file d'attente.
Le fameux Sergio hausse le menton à un autre gars qui tient l'entrée. J'observe le grand baraqué à la porte d'un drôle d'air et n'y comprend rien. Pourquoi nous laisse t-on passer devant tout le monde.
À l'intérieur, je récupère ma veste puis nous allons vers une table où il n'y a personne. Je l'interroge du regard et elle s'assoit tranquillement sans rien dire. Là jeune Gery a l'air d'attendre que je fasse le premier pas. J'y vais sans vraiment savoir quoi faire ou quoi dire.
- Si c'est une séance de psy, j'ai déjà donné avec une folle dingue et sa famille.
- Rassure toi, ce n'est pas le cas, me tutoie t-elle d'un coup. Et puis, je préfère coach de vie c'est moins pompeux ou du moins, moins angoissant pour la personne qui se retrouve en face de moi.
Elle continue en m'expliquant qu'elle fait cela de temps à autre entre deux boulots. D'après la jeune femme, il n'y a que les vendredis soirs qu'elle ne travaille pas. Je ne sais pas par où commencer et finit par lui expliquer mes péripéties depuis mon divorce. Elle sourit à certains moments et à d'autres elle a l'air plus suspicieuse. J'ai l'impression qu'on ne peut pas la mener en bateau cette jeune femme. Puis, la conversation se dirige vers quelque chose de plus naturelle. Nous venons même à rire.
- Et bien, tu vois que tu peux être charmant Cole quand tu enlèves ta carapace.
- Tu es toujours aussi directe avec les gens ou c'est juste avec moi ?
- Avec quiconque qui un temps soit peu veut bien m'adresser la parole. Enfin surtout avec les gars qui m'engueulent comme du poisson pourrie en pleine rue.
- Outch...
- Qu'on soit clair, tu ne m'intéresses aucunement du coté physique. Tu es bien trop maigrichon à mon goût. À moins que tu ne ressembles un jour à Vin Diesel mise à part ça c'est mort.
- Euh..., je dois le prendre comment ?, la questionnais-je en me frottant la tempe.
- Comme quelqu'un a qui je veux juste apporter mon aide et non en profiter. Ça restera professionnel entre nous.
- Ok Mrs Gery Halliwell qu'as-tu à me proposer ?
- Je préfère Callie si tu le veux bien. En ce qui concerne mon aide, je te propose qu'on discute un peu plus concernants tes soucis avec les femmes.
- Et que veux-tu en échange ? De l'espèce, une carte bleue ou un chèque ?
Elle réfléchit un bon moment avant de me dire :
- Je t'en dirais plus à notre prochaine séance. Là si tu le veux bien, je voudrais retourner avec mes amies Mel B, Baby et Posh, plaisante t-elle. Viens, je vais te les présenter comme ça tu seras en totale immersion auprès des femmes.
Avant de les rejoindre, elle me sort ceci :
« La vie est courte, mais un sourire ne prend qu'une seconde »
- C'est un proverbe cubain, me fit-elle un clin d'œil.
Elle m'arrache un léger sourire en coin. Puis, je la suis une fois de plus jusqu'à la table de ses copines. Elles nous accueillirent non sans avec quelques réticences.
- Encore un chien errant Callie, dit la jeune femme qui avait la fourrure léopard.
- Allez fais-nous de la place Vénus.
Nous avons bavardés toute la soirée. Enfin, j'ai surtout écouté toutes ces femmes discuter entre elles, intervenant très peu. Eddy était non loin de là, on aurait dit que ses deux Cowgirls l'avait laissé pour un mec plus coté en bourse. Je demande aux filles si je peux inviter mon ami, lui aussi aurait bien besoin de cour sur le sujet. Mon pote nous rejoint, je le regarde, il fait de même et s'en rien dire on se pardonne à l'autre.
- Tiens, tu as besoin d'une bière, me tendit-il sa bouteille.
Je la prends en lui faisant tchin à la sienne. Rien ne vaut une bière pour baisser la tension entre deux amis. Vers la fin de soirée, mon pote me raconte que malgré leurs apparences excentriques il leur trouve un certain charme. Serait-il tombé sous le charme de la bande des Spice Girls ? Ou bien de l'une d'elle qui se prénomme « Wanda Night »...
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Never seen the rain
RomanceCole est un homme doux et gentil... Enfin c'est ce qu'il croit jusqu'à ce qu'il fasse une rencontre dès plus arc en ciel qui soit. Vous pensez avoir déjà vécu des péripéties ? Eh bien ce n'est rien en comparaison de ce qu'il va vivre. Va t-il s'en s...