Never seen the rain

Unforgettable

*Cole*

En rentrant à mon appartement, je me sens bien voire un peu euphorique. Callie prétend que les cachets que j'ai pris et l'alcool du début de soirée me font planer pour ne plus ressentir la douleur. La montée de l'escalier se fait en chanson :

- Unforgettable, that's what you are
Unforgettable though near or far
Like a song of love that clings to me...🎼

- Alors comme ça tu as un côté crooner ? demande Callie amusée.

- Oui je chante à mes heures perduuuuuuuues..., levé-je les bras en l'air. Et je joue aussi de la trompette, dis-je en imitant le mouvement tout en prenant mon souffle.

Callie frotte son visage couvert de mes postillons.

- Merci pour cette démonstration.

- La prochaine fois, dis-je en levant le doigt. Je t'emmène à mon club de Jazz préféré et je te fais une vraie démonstration car je suis Cole...ou cool, me mis-je à ricaner.

- Allez le jazzman, il est temps d'aller se coucher, dit-elle en ouvrant le lit.

Je n'en ai pas envie. Je délire encore un peu à cause des antalgiques que j'ai reçus. J'avoue même à Callie que cette chanson me fait penser à quelqu'un. Ma rainbow coach insiste pour que je me couche mais je n'en ai toujours pas envie. Je veux être libre...de chanter....Elle me repousse gentiment, sa main sur mon torse, juste sur mon tatouage. Ça me rend tout chose. Je récupère sa main en lui disant merci. Elle ne dit rien puis me borde en souriant. J'ai l'impression que ses doigts passent dans les cheveux qui me cachent les yeux. Une légère pression sur ma joue me faire croire qu'elle y a déposé un baiser. Vu mon état, je crois bien que j'ai rêvé. Je lui souhaite bonne nuit avant qu'elle ne parte. J'ouvre la bouche pour lui demander plus d'explication sur ces brigands mais c'est trop tard, je me sens partir vers une soirée de Music hall avec mon ami Nat King Cole.

*
Je me réveille en sursaut. Quel cauchemar ! Callie faisait partie de mon rêve. Elle s'était laissée embrigader par des malfaiteurs pour voler...une...une boule à facettes dans un supermarché. Franchement quel rêve étrange ! J'espère qu'elle est en sécurité chez elle.

Tout endolori, je me lève pour enfiler un jogging. Chaque mouvement me fait horriblement mal, à tel point que je m'habille n'importe comment avec la fermeture éclair de la veste à peine mise. Descendant les escaliers avec souffrance, je rejoins enfin la cuisine où je me prépare un verre d'eau puis un café. Soudain, la porte s'ouvre en grand sur Callie qui revient chargée de sacs de course.

- Ton frigo c'est le désert de Gobi. Je ne peux pas cuisiner quoi que ce soit avec un cornichon, de la moutarde et un brocoli, dit-elle avant de placer les sacs sur l'îlot central.

- Tu...tu es restée ? constaté-je.

- Évidemment ! Je n'allais pas te laisser alors que je dois encore te tartiner de crème, dit-elle en s'activant à chercher dans mes placards sans rien demander. Bientôt, elle s'attelle à préparer un petit déjeuner. Du pain, de l'ananas, du beurre, des œufs, du jambon et un peu de fromage.

- Voilà, monsieur est servi, j'ai fait un déjeuner complet au vu de l'heure.

- Quelle heure est-il ? m'alarmé-je en cherchant une horloge à proximité. J'ai du boulot ce matin, m'énerve-je tout seul.