Never seen the rain

Tirer à vue

*Cole*

Je me retrouve en face de mon pire ennemi du country club. Pas impressionné par sa tentative d'intimidation, je m'avance pour récupérer l'arme chargé au préalable par le président du club des Gentleman's. Qu'on se rassure ce ne sont que des billes de peintures. Pas de quoi faire un meurtre ! Dommage dirait ma meilleure agent littéraire car cela aurait fait un super scénario pour son prochain livre. Le pistolet en main, nous sommes dos à dos puis commençons à compter 10 pas pour nous placer. Je respire tranquillement, pas de stress même si la tension monte quand on se retourne en même temps. L'intervention inopinée du maître d'hôtel fait cesser le feu avant même d'avoir commencé. Il explique qu'une jeune femme à la drôle d'allure s'est présentée à la réception et qu'elle voudrait communiquer avec M Backer immédiatement. Sur le moment, je vois mon père s'avancer sauf que le maître d'hôtel le freine.

- C'est pour M Backer fils, Monsieur, s'excuse t-il auprès de mon père.

Il n'y a qu'une personne qui puisse venir et donner une drôle d'impression au club. J'espère qu'elle ne va pas venir ici car ma mère va se faire un malin plaisir de la dénigrer.

- N'aurait-elle pas les cheveux rose cette jeune femme ?, lui demandé-je discrètement comme pour confirmer ce que j'ai deviné.

- J'en ai bien peur Monsieur.

Je la rejoins au plus vite en direction de l'accueil mais c'est sans compter sur la vitesse de Callie. A mi chemin, elle se présente avec son habituel manteau orange à poil et son fidèle compagnon « Shrek ». Sans plus de préambule, je lui demande :

- Que fais-tu là ?

- Nous avions rendez-vous me semble-t-il.

- Bon sang de bois, j'ai oublié que c'était maintenant. Peux-tu attendre à l'accueil pendant que je termine mon duel.

- Un duel ! Je veux voir ça, dit elle en passant sur le coté.

- Ce n'est pas fait pour une jeune dame qui n'est pas en tenue de circonstance, envoie le maître d'hôtel à son intention.

- On s'en fou, je suis juste là pour voir Mister Backer exploser la tête d'un gars.

- Callie, dis-je en serrant les dents. Pourrais-tu une fois écouter avant de foncer ?

Elle m'observe avec un large sourire puis me répond « Non ». Bien évidemment, j'aurai dû m'en douter. Je choisis donc le plan B. J'enlève ma veste, lui demande de faire pareil. Elle ronchonne un peu mais s'exécute. Puis, je demande au majordome de garder la veste flashy de Callie, le temps de sa venue. Il va falloir que je parle des protocoles avec Miss Arc-en-ciel. Tout le monde nous observe et je n'aime pas ça. Je sens poindre les can-can quand nous aurons le dos tourné. Le président, nous demande de nous remettre dans la position initiale. Après quelques pas, je me retourne en observant Andrew une nanoseconde. Presque en simultané, nous tirons de nos fusils où une légère fumée en ressort. Quelque chose m'a éraflé près du coude. Je regarde la veste de costume bleue que je porte et y découvre de la peinture rose bonbon. Comme c'est de mauvais goût. Il n'a pas pu trouver mieux que la couleur que j'ai en horreur. Je l'exècre depuis ma tendre enfance. Merci maman de m'avoir obligé à la porter.
D'un coup, Callie exulte sa joie au côté de ma mère qui la regarde avec mépris. Quant au costume d'Andrew, il est aspergé de bleu turquoise en plein sur le coeur.