Callie : La Famillia

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Je rejoins ma nièce qui nous attend. Elle est toute pâlotte et cela me brise le coeur. Faisant bonne figure, je joue les tantes rigolotes le temps de la distraire de son état. Quelques instants plus tard ma troupe d'ami.e.s arrivent pour prendre le relais. Andréa ne veut pas encore prévenir nos parents de l'état de Thérèsa sachant qu'ils s'inquiètent beaucoup pour elle.

- Hello, hello les girls, c'est Tatie London Saphir, dit Tim en rentrant avec une de ses tenues de scènes.

Grand-mère Ursula n'a plus sa perruque mais a gardé son maquillage. Quant à mon ami Bryan, il est venu en tenue civil. Thérèsa saute presque de son lit d'hôpital pour allez à la rencontre de ses Taties Drag's. Elle qui est la mascotte de notre troupe. Tim adore lui donner des leçons de maquillages. Ursula lui apprend l'art scénique sur scène et notre grande Wanda Night a joué des tours en coulisses à ses rivales.

- Alors comme ça, notre petite mascotte n'est pas au mieux de sa forme, dit avec un brin d'humour Ursula. Il va falloir venir à nouveau « Au Cabaret » pour une remise en forme.

C'est avec joie que Marvin dit « Ursula VonCartier » s'est attaché à notre famille, tout particulièrement à Thérèsa car malheureusement pour notre grand-mère, elle n'aura jamais d'enfants ni de petits enfants biologiques.

- D'où venez-vous ?, demande ma sœur intriguée par les costumes à paillettes de Tim et d'Ursula.

- Nous animions une fête d'anniversaire, pris la parole Tim. Comme toujours « Mère », observe t-il Ursula. A decidé de dire oui.

- Je ne pouvais pas refuser sous prétexte que Spice Red, sort-elle avec difficulté. Était présente à cette fête.

- Pfff, râle t-il dans ses dents. Si elle n'avait pas voler notre Zac cela aurait pu être cordiale mais non elles ont un sacré toupet de nous narguer avec...

- Trêve de bavardage sur la famille Panthéra. Il y a une jeune fille qui doit se reposer, intervené-je.

Je connais leur rancune qui tourne comme un vieux disque rayé même si c'est légitime. Iels sortent enfin le temps d'aller récupérer une boisson chaude. J'embrasse le front de ma nièce, je retiens à nouveau mes larmes qui ne cessent de monter. Je veux être forte pour elle. Je sais que cela pourrait être pire mais cela n'empêche pas mon inquiétude. Andréa est plus à l'aise que moi dans ce genre de situation. Je suis quant à moi tellement inquiète que je ne peux m'empêcher de pleurer. Une fois rendormie, nous discutons de son état :

- Callie, elle va bien, arrête de la regarder avec insistance, dit ma sœur. Parfois, je me demande qui est la mère.

- Elle parait si fragile. Si..., me lève-je en faisant les cent pas. Si ton cretin d'ex...était là...je le ...mimé-je l'étranglement.

- Je sais, je sais, tu lui ferais la peau pour ne pas s'occuper de notre fille. Sauf que cela fait bellurette que je ne compte plus dessus. Ne t'inquiète pas, on s'en est déjà sorti donc on y arrivera encore.

Dans les couloirs de l'hôpital, le groupe se fait reluquer par toutes sortes d'individu.e.s à cause de leurs strasses et paillettes. Iels n'y prêtent même plus attention. Les infirmières ont sans doute du relever à deux fois leur regard quand iels ont demandé où était la chambre de ma nièce. Une fois que je les ai rejoint, j'entame la conversation.

- Vous êtes adorables. Merci de votre venu.e.s. Je sais que c'était un événement important pour vous ce soir.

- N'importe quoi Callie, tu sais bien que l'on ferait tout pour notre Thérèsa, intervient Ursula. Elle avait besoin de sa famille.

- Merci tout de même.

- Par contre, débute grand-mère Ursula. Il faudrait vraiment prévenir vos parents. C'est important pour eux de connaître l'état de leur petite fille.

- Je sais mais c'est Andréa qui voulait absolument les protéger. Ils sont déjà si inquiets pour elle.

- Et toi, tu vas bien ?, me demande Tim.

Je ne prononce aucun mot mais mon cœur craque sous la pression.

- Oh viens là, me prend t-il dans ses bras frêles.

Un gros câlin se forme autour de ma personne. Iels sont si adorables. C'est ma famille de cœur et je n'aurais jamais pu rêver mieux que ce trio là. Ursula me demande de sécher mes larmes. Et qu'ensemble nous allons réfléchir pour trouver une solution. Je la freine directement :

- Hors de question que vous sacrifiez une partie du Cabaret. Andréa, Thérèsa, mes parents et moi allons nous en sortir. Il faut juste que j'aille attraper son géniteur, dis-je dans une colère noire.

- Ne fait pas ça Callie, intervient Bryan. Tu sais ce qu'il s'est passé la dernière fois.

- Justement, je ne ferais plus la même erreur. Je vais y aller frontalement cette fois-ci, dis-je fermement.

Sans les prévenir, je prends le large vers la sortie. A grande enjambée, iels n'ont pas le temps de me rattraper. Près de la porte, je sens quelqu'un se précipiter dans la même direction. Je n'y prête pas attention et fonce tête baisser pour sortir la première. C'est sans compter sur cet individu qui ne me voit pas. Nous rentrons en collision et je m'énerve crescendo :

- Non mais vous ne pouvez pas regardez où...

Je stoppe net quand je découvre le visage de Cole aussi perplexe que le mien.

- Oh pardon Callie, j'étais dans mes pensées, se précipite t-il à dire.

- Euh ce n'est rien, repris-je mes esprits.

- Cela devient une fâcheuse tendance que de nous foncer dessus, dit-il amusé.

- Oui sans doute, répondis-je alors que je ne savais plus trop pourquoi j'étais arrivé vers la sortie.

- Je t'en prie après toi, me sort-il de ma rêverie.

J'hésite à sortir. Je devrais peut-être attendre avant de me précipiter dans la gueule du loup.

- Où tu peux rester, dit-il voyant mon hésitation.

- Je vais peut-être rester finalement, mes ami.es sont là. Je vais les rejoindre, me mis-je à partir.

- Hey Callie, m'interpelle t-il. Tu ne m'as toujours pas présenté ma cavalière pour le bal.

- Ne t'en fait pas, on se voit demain vers 18h à la salle de danse. Et ne soit pas en retard, lui envoyé-je un clin d'œil complice.

-Il n'y a pas de danger contrairement à Miss difficile, s'amuse t-il à répliquer quand je suis au loin.

Je me retourne sur lui amusée mais il a déjà franchit la porte. Je pense qu'une petite conversation avec ma sœur ne serait pas de trop. Elle a la fâcheuse tendance à vouloir absolument me mettre la corde au cou. Je suis une femme qui aime sa liberté, pas besoin de quelqu'un en permanence qui veut m'enfermer dans sa routine. J'espère juste que Cole ne se fait pas trop d'idée à mon sujet...

- Well, well, well, s'amuse à dire Tim qui a du entendre notre conversation. Ce beau Cole à su calmer la tempête Callie.

- Vraiment Tim, tu abuses, moi...une tempête ?, m'offusqué-je faussement.

Il y au moins une chose qui est vrai. Cole a su calmer un peu mon angoisse tout à l'heure quand nous étions assis dans la cafétéria. Je ne le savais pas aussi drôle et taquin mais surtout qu'il sait être parfois gentil et bienveillant. Ok, j'abuse un peu. J'avoue qui peut l'être quand je ne le pousse pas à bout mais ce serait moins drôle alors, pensé-je un sourire espiègle sur les lèvres.

- À quoi penses-tu, me demande Tim.

- À rien de particulier, dis-je en ouvrant la porte de la chambre.

Au chevet de ma nièce, je suis heureuse de constater qu'elle a repris quelques couleurs après sa nouvelle crise. Je repars donc chez moi le cœur plus léger même si je n'ai pas décidé de lâcher l'affaire avec ce crétin d'ex...

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Never seen the rainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant