Chapitre 4

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Lily Luna Potter

Mars 2008, Sainte Mangouste

Harry quitta la maternité en chancelant. Ron était resté avec sa sœur et les enfants, et Hermione, qui allait accoucher d'un jour à l'autre, était rester chez elle. Il déambula dans les couloirs pour s'aérer l'esprit.

Là, il croisa Ted, et son coeur se serra. Le garçon s'efforçait encore et toujours de l'ignorer depuis l'enterrement. Et il continua en entrant dans la chambre 109.

Harry le suivit et découvrit un Drago endormi, dont le chevet débordait de fleurs et de sucreries. Il ne se souvenait pas avoir vu tant de monde à l'enterrement, et se dit que tous ses amis devaient être lâches.

« Ted, il faut qu'on parle. »
Le garçon tira une chaise au bord du lit et s'installa pour regarder le Serpentard. Harry resta debout près de la porte, en silence.
« J'ai pas envie de parler, Saint Potter à la gâchette facile. Sors de sa chambre. » Il avait une voix glaciale. Harry ne bougea pas.
« C'est important, Ted. C'était pour ta sécurité. »

Le garçon se leva d'un bond, renversant un bocal de caramel qui se brisa au sol.
« Et sa sécurité à lui ? Et celle du gosse pas plus vieux qu'Albus ou Rose ? » Il regarda vers le lit, les larmes aux yeux. « C'est un membre de ma famille, parrain... » Il avait soufflé cette dernière phrase avant de retomber sur sa chaise, l'air vide.

« Je suis désolé Ted... »
Il le coupa. « Tu ne l'es pas. » Il releva son regard d'acier vers lui. « Tu n'as pas pensé une seconde à ce que je ressentirais si vous assassiniez toute cette partie de ma famille avant que je ne puisse la connaître. Tu t'en fiches. Tu lui en veux pour des problèmes d'ado et tu t'en es pris à un gosse de deux ans. Sors d'ici. »

Cette fois, Harry abandonna, et conclut que Ted avait besoin de temps.

Avril 2008, Sainte Mangouste

La douleur s'était vite estompée. Mais Drago n'avait toujours pas réussi à bouger. Il essayait depuis des mois, conscient de tout. Les sons lui étaient revenus vers l'hôpital, lui semblait-il. Il avait entendu son fils l'appeler, pleurer, et n'avait pas bougé.

Cette fois, la voix le fit frissonner de l'intérieur sans que son corps ne tremble. C'était la deuxième fois qu'il l'entendait dans la chambre, cette voix chaude et grave et dynamique et... cette voix de héros.

« Drago. » Il voulut bouger, peut-être pour s'enfuir. Il s'était découvert des sentiments étranges durant sa dernière année à Poudlard et ne voulait pas les ressentir. "Il parait que tu peux entendre ce qu'on dit." Il entendit le brun enfoncer ses mains dans les poches d'un jeans. Il sentait les gâteaux et les épices, et Drago pensa à la pâtisserie qui avait ouvert près des Potter.

« Tu devrais bouger ton cul, Malefoy. Des gens attendent que tu te réveilles. Et je peux pas m'excuser convenablement si tu restes comme ça... »
Son souffle était saccadé. Le Serpentard imaginait bien le balafré se passer une main dans les cheveux. Il avait envie de sourire, mais ne pouvait pas bouger.

« Scorpius compte sur toi. C'est un sacré cas, ce gosse... et Ted aussi. » Je sais. Drago voulait le lui dire. Il essayait encore de bouger en vain, comme si une chose le bloquait. Il sentait encore le froid du cercueil contre ta joue.

« Je reviendrais. » Et Potter sortit.

Août 2008, Sainte Mangouste

« Ça fait six mois, Malefoy. » Le brun revenait tous les jours, et le blond commençait à se sentir mieux, plus près de la réalité. Il ne contrôlait toujours rien, mais sentait son coeur accélérer ou ralentir de temps en temps.

Il avait de moins en moins de visites de sa famille, mais Harry Potter était toujours là. Il soupira. Vraiment. Et son corps se raidit d'un coup sous la surprise. Une vague de fatigue le submergea et il se sentit soudain très faible.

« Malefoy ? Tu es réveillé ? » Il sentait la pression du brun sur le matelas, son odeur dans l'air. La tête de Drago tournait, il allait s'évanouir. Il cherchait de l'air, comme s'il ne savait plus respirer. Depuis 6 mois, Harry venait lui raconter sa vie. Et là, il allait retrouver la sienne.

« Un docteur ! » Il entendait la panique dans la voix du brun quand il commença à crachoter. Une odeur métallique emplit sa bouche. Il se sentait mal, très mal.

« Potter ? » Il articula difficilement, la gorge douloureuse.

« Ne bouge pas, Malefoy ! Un médecin arrive ! Reste en place ! » Malefoy ne l'écoutait pas. Il était resté couché trop longtemps et il devait voir son fils. Mais son corps n'arrivait pas à se lever.

« Bon sang Malefoy ! » Potter le plaqua contre le matelas de ses deux bras musclé, laissant d'un coup tout l'air s'échapper des poumons du blond. Ce dernier se statufia, parcouru de frissons. Il déglutit difficilement.

« Lâche-moi, le balafré. » Le brun haussa un sourcil. Visiblement, il ne s'attendait pas à ce surnom. Malefoy essayait de se dégager quand un médecin entra.

Potter se releva d'un bond et Malefoy ne bougea pas tandis qu'on l'examinait et qu'on l'interrogeait.

« Nous allons prévenir votre famille, monsieur. » Conclut le médecin.
« Vous pourrez rentrer demain. » Et il s'en alla, et Drago comprit qu'il devrait rentrer le lendemain, qu'ils ne le voulaient pas dans les pattes plus longtemps. Mais il ne fit aucune remarque.

« Je dois me reposer, Potter. » Souffla Drago. « On se parlera une autre fois. »

Soupirant, Harry s'en alla à son tour et Drago souffla enfin, comme s'il pouvait à peine respirer.

Août 2008 chez les Zabini

Depuis qu'elle était remise, Astoria passait ses journées à poffiner son projet chez sa soeur, et à écrire des lettres à Arthur Weasley pour le convaincre. Elle était certaine que son appui serait précieux.

« Tu es certaine que ça serait bon pour notre princesse d'étudier avec des moldu ? » Daphnée demanda, encore, en regardant sa fille manipuler de vieux objets magiques.

« Certaine. » Promis Astoria. « Et je suis tout aussi sûre que ça apaisera un peu les tensions de Poudlard. C'est pour les enfants, Daphnée... pour leur faire...
_Un monde meilleur, je sais. »

Les deux femmes rirent et retravaillèrent leur plan. Tout serait parfait, pour Delphine, pour Blair, pour Scorpius. Il fallait que ça soit parfait.

Tap tap tap.
Astoria sursauta.

Une chouette noire se tenait devant la vitre, majestueuse avec ses quelques plumes dorées.
Elle tenait en son bec une petite enveloppe blanche, fermée d'un sceau de cire portant le logo de Sainte Mangouste.

Avec précaution, elle ouvrit la fenêtre et prit la lettre, tandis que Daphnée lui donnait quelque graine. Qu'était-il arrivé à son époux ? Elle tremblait de tout son corps.

Nom d'un scrout à pétardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant