Chapitre 4

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C'était le jour j,  Amara n'avait pas cessé de réfléchir à une solution mais en vain, hormis fuir. Vivre en tant que fugitif ne ferait que lui causer davantage de problèmes et mettre sa famille en danger en leur imposant cette option, très peu pour elle.

Toutes les femmes et les demoiselles étaient là, dans la cour de ce château immense. Chacune réagissait à sa façon. Certaines étaient heureuses et riaient, d'autres comme Amara, étaient anxieuses. La jeune femme avait prit soin d'attacher ses cheveux en chignon et de porter une robe en dentelle rouge qui lui arrivait aux genoux.

Le roi n'allait pas tarder à sortir du château et à rejoindre toutes ces femmes qui l'attendaient. La jeune femme, elle, était stressée, elle tenait la main de sa sœur comme si sa vie en dépendait. Heldoria, quant à elle, avait peur, cela se voyait sur son visage, elle se cramponnait à la main de sa sœur durant toute l'attente et même encore après. Amara sentait en elle un poids, elle avait un mauvais pressentiment et lorsque ceci arrivait, cela n'annonçait rien de bon. Il s'agissait d'un don qu'elle avait toujours eu et qui n'apportait que mauvaises nouvelles et malchance.

Deux heures, trois heures, quatre heures d'attente. Les femmes n'en pouvaient plus. Le stress était à son comble. Amara, qui était une femme tout sauf patiente était assise sur une pierre, aux côtés de sa sœur, de son frère et de sa mère depuis plus de quatre heures. Au loin, la jeune femme crût apercevoir cette silhouette qu'elle reconnaîtrait n'importe où. Elle cligna des yeux, la silhouette disparut, elle comprit que ce n'était rien d'autre que le stress qui lui causait des hallucinations et qu'il ne viendrait malheureusement pas pour la soutenir.

Soudain un vacarme immense se fit entendre. Le hennissement des cheveux et le bruit de leurs sabots sur le sol leur faisait comprendre qu'il était temps. Une dizaine de chevaux s'arrêtèrent devant elles. Amara commençait à paniquer. C'était l'heure.

Les soldats se trouvaient autour du roi pour le protéger, celui-ci était sur son cheval orné d'or. Tous les soldats étaient descendus de leurs chevaux et s'étaient placés de manière à encercler les femmes pour qu'il n'y ait aucun problème et qu'aucune d'entre elles ne s'échappent. Parmi ces soldats, Amara en avait reconnu quelques-uns qui étaient autrefois ses anciens camarades de classe. Cela faisait étrange de les revoir en armure et aussi sérieux, certains d'entre eux étaient des voyous qui d'après elle, n'avait pas vraiment d'avenir. Au jour d'aujourd'hui c'est elle qui se retrouve sans avenir et esclave de sa propre vie. Tant de choses s'étaient passées depuis mais rien de ce qu'Amara avait planifié ne s'était produit.

Thalos était présent avec eux, quand il aperçu Amara, il baissa la tête honteux, il s'en voulait de ne pouvoir faire plus pour elle et sa famille qui lui avait tant donné.

Le roi descendit de son cheval, devant toutes ces femmes se trouvaient un homme d'une quarantaine d'années environ. Son visage était tout petit et tout fin, un visage de petite souris, il était pourvu d'une grosse bedaine. Ses yeux verts étaient globuleux et étaient habités par de grosses cernes. Sa bouche, elle, était tellement fine qu'on avait l'impression qu'il n'en possédait pas. Il avait un regard perfide mais aussi un regard de prédateur. Tout chez cet homme répugnait Amara.

- Gros porc, s'était-elle empressée de murmurer à l'oreille de sa mère.

Sa mère lui avait fait signe de se taire immédiatement, ce qu'elle s'empressa de faire pour ne pas se faire remarquer. Les soldats du roi avaient placé toutes les femmes et toutes les demoiselles en rang par famille, comme si celle-ci n'étaient autre que de la marchandise. Cette situation offusquée Amara et ne calmait pas sa haine envers cet homme.

Le roi passa dans les rangs de nombreuses fois comme s'il faisait ses courses et choisissait des produits pour faire sa cuisine. D'ailleurs, faisait-il la cuisine au moins ?

Il éliminait les femmes et les demoiselles qui ne lui plaisaient pas petit à petit, celles-ci pleuraient car leur rêve était de devenir reine à n'importe quel prix. Il était passé deux fois devant les sœurs Drygs. Au fur et à mesure, il ne restait plus que vingt personnes dont Amara et sa sœur. L'angoisse commençait à se sentir pour la jeune femme. Le roi se rapprochait peu à peu des sœurs. Il passa devant elles, la jeune femme sentit son angoisse s'envoler mais pour une courte durée. D'un coup le roi s'arrêta et fit demi tour pour se retrouver face à Heldoria. Amara avait retenu sa respiration et serrait la main de sa sœur tellement forte que Heldoria gémissait de douleur.

- Quel âge as-tu jeune fille ? Demanda le roi avec un sourire assez étrange.

- Douze ans votre majesté, répondit Heldoria effrayée.

Il la regardait comme s'il s'agissait d'un morceau de viande dont il pouvait disposer à sa guise. Amara refusait d'assister à cette scène. Elle fermait les yeux, elle priait pour que ce ne soit qu'un cauchemar, mais la vérité lui explosa à la figure quand le roi s'était finalement placé bien en face de sa sœur. Il se tenait droit comme un i et la regardait avec un regard vicieux.

- Bien, j'ai enfin pris ma décision, comment te nommes tu ?

- Heldoria Drygs, majesté, fit la jeune fille en faisant une révérence.

- Parfait... Heldoria Drygs deviendra donc ma femme, ma décision est prise, cria le roi.

Amara ne voulait pas entendre ceci, elle ne voulait pas l'admettre. C'était impossible, son mauvais pressentiment était fondé. Ça ne pouvait pas arriver, pas ça. Sa petite sœur de seulement douze ans avait été choisie, après toutes ses prières elle avait tout de même été choisie. Elle le refusait. Il n'en était pas question pour elle. Ceci n'était pas le destin de Heldoria et Amara allait s'en assurer.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant