Chapitre 9

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Amara se tenait devant la porte de l'église du château d'Erawel, son village natal. Tout le monde était présent, tous les habitants étaient dans la cour. Elle était escortée par une dizaine de garde, pour la protéger. Celle-ci sentait une boule se former dans son estomac. Elle allait épouser le roi de Falad et elle ne pouvait pas faire marche arrière. Sa robe était très lourde à porter. Elle l'a traîné sur des mètres. Une fois la porte de l'église ouverte, Amara se tenait droite, la tête levée, le regard droit, elle fixait un point pour ne pas tomber et pour ne pas voir le nombre incalculable de personne qu'il y avait dans cette grande église. Muni de sa robe de mariée, toutes les personnes présentes avaient les yeux rivés sur elle, ce qui l'a déstabilisé énormément.

Sa mère pleurait, pas parce qu'elle était triste mais parce que sa fille était magnifique. Il ne s'agissait plus d'une enfant mais d'une femme.

Amara portait une robe digne de ce nom, elle était blanche jaunâtre et traînée sur le sol, des manches en dentelle faisaient tout le charme de cette robe. Le décolleté n'était ni trop imposant ni pas assez. Des dessins en dentelle recouvraient le bas de sa robe. Amara était pourvu d'un voile accroché dans son chignon parfait. Son maquillage faisait ressortir ses magnifiques taches de rousseur qui se trouvaient sur son nez. Elle ressemblait à un ange venu tout droit du paradis. Tout le monde était ébahi par sa beauté, même le roi souriait en la voyant. Celui-ci, une fois qu'Amara fut arrivée à lui, lui tendit la main pour l'aider à monter les marches qui les séparaient. Amara lui souriait et lâcha sa main pour commencer la cérémonie.

- Amara et Astor vous avez écouté la parole de Dieu qui révèle la grandeur de l'amour humain et du mariage. Vous allez vous engager l'un envers l'autre dans le mariage. Est-ce librement et sans contrainte ? Demanda le prêtre.

- Oui, répondirent Amara et le roi en même temps.

- En vous engageant dans la voie du mariage vous vous promettez amour mutuel et respect. Est-ce pour toute votre vie ?

- Oui, répondirent à nouveau Amara et Astor

- Etes-vous prêts à accueillir les enfants que Dieu vous donne et à les éduquer selon l'Évangile du Christ et dans la foi de l'Église ?

- Oui.

- Etes-vous disposés à assumer ensemble votre mission de chrétiens dans le monde et dans l'Église ?

- Oui.

-Bien devant tous ceux qui sont ici réunis, en présence de Dieu et de son Église, donnez-vous la main et échangez vos consentements.

- Moi, Astor, roi de Falad, je vous reçois Amara comme épouse et je vous promet de vous rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et la maladie, pour vous aimer tous les jours de ma vie.

Le prêtre s'était tourné vers Amara pour qu'elle échange son consentement. Celle-ci n'était pas catholique mais cela n'avait pas l'air de déranger qui que ce soit. Elle hésita puis lorsque le roi la fixa, elle finit par ouvrir la bouche pour parler.

- Moi, Amara. Je vous reçois Astor, roi de Falad comme époux, et je promets de vous rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et la maladie, pour vous aimer tous les jours de ma vie.

Le roi dévisagea Amara, elle voyait dans ses yeux du bonheur, le roi était heureux. Ceci étonna la future reine, il était heureux de devenir son époux, ce qui entraîna Amara encore plus dans l'incompréhension des paroles de la reine mère.

- Ce consentement que vous venez d'exprimer en présence de l'Eglise, que le Seigneur le confirme, qu'il vous comble de sa bénédiction. Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. Que le Seigneur bénisse les alliances que vous allez vous donner l'un à l'autre en signe d'amour et de fidélité.

Le futurs mariés se donnèrent les alliances.

- Par les liens qui me sont conférés je vous déclare à présent mari et femme.

Le roi et la reine étaient mariés. Le roi prit sa femme dans ses bras et déposa un doux baisé sur ses lèvres. Amara frémissait, pas de plaisir mais de dégoût. Tout était fini pour elle, sa vie, sa liberté et son histoire avec l'homme qu'elle aimait véritablement. Le roi la fit sortir de sa rêverie en parlant à tous les invités

- Bien, maintenant nous allons nous retrouver au château pour le couronnement de votre future reine, lâcha le roi.

Amara avait oublié cette partie, elle pensait que c'était fini mais elle n'était pas au bout de ses surprises.

- Très cher, ma famille peut assister au couronnement ? demanda t-elle timidement

Il acquiesça.

- Oui bien sûr, une chambre leur est réservée pour la nuit pour que vous puissiez faire vos adieux.

Amara était étonnée de cette attention, elle qui pensait qu'il refuserait et qu'il ne la laisserait même pas discuter.

- Merci beaucoup, avait-elle dit émue.

Il lui fit un bisous sur le front, ce qu'elle apprécia.

Pourquoi la reine mère lui avait-elle dit tout cela ? Amara remettait tout ce qu'elle pensait en question. Elle pensait que la reine mère avait exagéré pour la faire partir car elle était jalouse qu'il y ait une autre femme dans la vie de son fils.

Le roi et sa femme n'était pas montés dans le même carrosse, le roi devait arrivé en premier pour tout préparer, ce qu'il fit. Amara, elle, était encore à l'église à discuter avec sa mère, sa sœur et son frère.

- Quand partez-vous ? Demanda la mère d'Amara

- Demain à l'aube, lâcha Amara

Sa mère faisait mine d'être heureuse pour sa fille mais c'était très dur pour elle de voir son pilier partir à des kilomètres d'elle. Amara l'avait bien vu. Elle prit sa mère dans ses bras et la serra fort contre elle. Toutes les deux essayaient, du mieux qu'elle pouvait, de cacher ce qu'elles ressentaient.

***

Amara était arrivée au château, elle se dépêchait de rejoindre la salle du trône pour arriver à temps pour le couronnement.

La porte de la salle était ouverte, Amara pénétra à l'intérieur. Comme pour la cérémonie du mariage, tous les regards étaient rivés sur elle. Elle avança sûre d'elle jusqu'à son mari, la tête levée et le corps bien droit. Elle était toujours dans sa robe de mariée.

Arrivée devant son mari, celui-ci lui fit signe de se mettre à genoux, ce qu'elle fit immédiatement.

- Promettez-vous de protéger votre peuple? Demanda le roi

- Je m'y engage, répondit Amara

- Promettez-vous de faire passer les besoins de votre peuple avant les vôtres ?

- Je m'y engage.

- Promettez-vous de donner votre vie pour votre peuple ?

- Je m'y engage.

- Bien.

Le roi s'approcha du porteur de la couronne et s'empara de celle-ci.

- Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare, vous, Amara Drygs, reine de Falad.

Le roi déposa la couronne sur la tête de sa reine et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle prit sa main et le suivit jusqu'aux trônes. Il l'aida avec sa robe puis lui fit signe de s'asseoir sur le trône de droite. Une fois assise, le roi prit la parole.

- Longue vie à la reine de Falad, cria le roi.

- Longue vie à la reine de Falad, crièrent tous les invités à de nombreuses reprises en souriant.

Amara était devenue la reine d'un grand pays et elle aimait ça, contrairement à ce qu'elle aurait pensé.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant