Chapitre 11

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Le lendemain, à l'aube, Amara, le roi et tout le personnel étaient déjà prêts à partir. La jeune reine était en train de faire ses derniers adieux à sa famille. Ses yeux étaient remplis de larmes mais elle essayait de les cacher du mieux qu'elle le pouvait.

Le roi l'aida à monter dans le carrosse. Quant à lui, il était monté sur son cheval. Elle s'était retrouvée seule avec Lina et Eluë.

Amara était déjà loin, c'est à ce moment précis qu'elle se rendit compte que sa famille lui manquait déjà et qu'elle n'était plus la jeune fille d'Erawel mais la reine de Falad.

Après trois heures de route, ils étaient enfin arrivés à bon port. Lorsque la jeune femme aperçut le château, elle était restée sans voix face à cette grandeur et à tant de beauté. Il y avait un jardin immense, on en voyait plus la fin, celui-ci était coloré de différentes fleurs et d'immenses arbres. Quant au château, elle n'avait jamais vu un bâtiment aussi grand et aussi majestueux.

Elle descendit du carrosse aidée par un garde royale.

Thalos était resté à Erawel. Le roi l'avait chargé d'une mission de la plus grande importance, mais Amara n'eut pas le droit de connaître l'objet de cette mission.

Elle regardait avec émerveillement cette magnifique propriété qui aujourd'hui lui appartenait.

- Cela vous plaît ? Demanda le roi en déposant la délicate main de sa femme sur son bras.

Elle acquiesça ébahie. Le roi voyait dans les yeux de sa femme des étoiles d'émerveillement et de joie. Il en était heureux.

- De retour en prison, lâcha Eluë à voix basse pour que personne ne l'entende en sortant du carrosse.

Le roi fit visiter le château à Amara, il lui montra ensuite ses appartements et ceux de sa femme.

- Vous avez le droit d'aller partout, excepté dans la pièce se situant à l'ouest de mes appartements. Je vous interdit d'y entrer, est-ce clair ? Dit le roi d'un ton autoritaire, nous avons tous droit à notre jardin secret.

Amara acquiesça, elle se demandait tout de même ce qu'il pouvait bien y avoir dans cette pièce pour qu'elle n'ait pas le droit d'y aller.

Quelques minutes après, la reine s'installa tranquillement dans sa chambre, elle se sentait bien et comme chez elle mais un affreux sentiment traversa son esprit.

Le fait de ne pas dormir avec le roi la rassurait. Il était gentil avec elle mais elle refusait de faire quoi que ce soit avec cet homme si répugnant physiquement. Une fois qu'elle eut fini de ranger ses affaires, elle s'était rendue dans le jardin afin d'y découvrir cette merveille.

Le soleil était bien présent et était très fort. Cette chaleur rendait Amara très joyeuse. Elle adorait sentir le soleil sur son doux visage pâle. Elle se promenait tranquillement.

Soudain quelque chose attira son attention. Une cabane flottante se trouvait au loin sur un lac qui s'étendait sur des centaines de kilomètres. Cette cabane était très grande pour un refuge à canard. Elle avait décidé de continuer son chemin sans y prêter réellement attention, mais, elle sentait quelque chose qui l'attirait vers cette cabane, c'était comme un besoin, un besoin inhabituel d'entrer à l'intérieur.

Pourquoi ressentait-elle cette envie soudaine de découvrir cette cabane ? Qu'est ce qu'elle cachait ?

Elle avait laissé ces questions de côté lorsque le soleil commençait à devenir de plus en plus fort et elle était rentrée aussitôt au château.

***

Après le repas, la reine était partie se reposer dans ses appartements. Elle avait passé toute la journée au soleil dans le jardin. Ceci lui avait permis de se vider l'esprit. Quelque chose lui disait que faire le tour du jardin allait être sa principale activité durant tout le reste de sa vie.

Le roi, quant à lui, était parti dormir sans venir voir la reine et sans lui demander si celle-ci était prête. Ceci étonnait beaucoup Amara mais elle ne s'en plaindrait pas.

***

Amara se promenait dans les couloirs du château. Elle était en chemise de nuit noir en satin. Tout était calme. Il n'y avait pas un seul garde, personne. Il faisait terriblement froid et noir.

- Venez ici tout de suite, hurla une voix.

Amara avait sursauté à l'entente de cette voix, elle lui était étrangement familière mais elle n'arrivait pas à y mettre un visage dessus.

- C'est fini vous ne me donnerez plus jamais d'ordre, vous avez perdu, lâcha une deuxième voix.

Cette fois-ci, il s'agissait d'une voix féminine qui elle aussi lui paraissait familière, comme si elle l'avait déjà entendu quelque part mais elle ne parvenait pas à savoir où exactement. Elle se rapprochait peu à peu des voix. Amara ne savait pas d'où elles provenaient mais son corps et son esprit étaient attirés par celles-ci et finit par les trouver. Devant elle, se trouvait une jolie femme, elle ressemblait beaucoup à Amara que ce soit au niveau du physique, de la morphologie ou de la façon de se tenir et de parler, ce qui surprit la jeune femme. En face de cette femme se trouvait le roi. Aucun des deux ne la voyait, comme si elle était invisible.

- Vous êtes encore ma femme, vous devez remplir votre rôle d'épouse, cracha le roi fou de rage.

- Mon rôle d'épouse ? Lâcha la femme en rigolant, tu vous allez regretter toutes vos paroles et tous vos gestes lorsque je l'aurai retrouvé. Nous deux réunis, nous serons votre perte.

La jeune femme inconnue allait partir et commençait à tourner le dos au roi mais celui-ci l'avait attrapé par le bras pour la retenir.

- Vous ne partirez nulle part Emma !

- Qu'allez-vous faire pour m'en empêcher Astor ? Me frapper ? M'enfermer ? Oh mais oubliais-je vous l'avez déjà fait.

Elle arracha la main du roi de son bras et tourna les talons. Le roi, perdant le contrôle de la situation, s'était emparé du tisonnier et lui asséna un violent coup dans le dos.

Amara s'était réveillée en sueur et en criant. Ce n'était qu'un cauchemar, réel, mais ce n'était qu'un cauchemar.

Elle s'était levée et était sortie de sa chambre pour aller marcher un peu, afin de se calmer. Son cauchemar ne cessait de lui revenir en tête. L'air qui circulait dans les couloirs du château était très frais et pesant. L'humidité se faisait ressentir. La respiration d'Amara s'était accélérée et était plus forte, elle n'arrivait plus à respirer normalement. Elle n'était pas effrayée par ce noir et cette solitude mais plutôt par l'ambiance pesante et le calme qui se dégageait dans ces couloirs. Elle ne savait pas trop où aller, elle s'était perdue. Soudain la jeune femme ressentit quelque chose d'étrange. Puis elle sentit une brise d'air dans son cou. Celle-ci tremblait de peur, elle comprit alors que quelqu'un se trouvait derrière elle.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant