Chapitre 5

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- Non ! hurla Amara, je vous l'interdis, ce n'est qu'une enfin, par pitié, supplia la jeune femme en se jetant aux pieds du roi à genoux.

Le roi la dévisagea. Comment avait-elle osé défier le roi de cette région ? Comment pouvait-elle imaginer qu'elle pouvait parler comme ça à son souverain ? Ne se doutait-elle pas de ce qu'elle venait de faire ?

Le visage du roi était au début, devenu rouge de colère et de honte. Le comportement d'Amara l'énervait et venait contrecarrer tous ses plans. Il lui fallait une femme jeune, une qui pourrait lui promettre une descendance. Ce qu'Amara venait de faire allait anéantir tous ses espoirs de progéniture. Que pouvait-il faire pour punir cette jeune femme de son insolence ?

Puis, soudain, un sourire vicieux s'était dessiné sur son visage, il préparait sa vengeance et savait comment mettre fin à ce problème.

- Comment oses-tu contester mes décisions ?

- Je ferais tout ce que vous désirez, mais par pitié ne la choisissez pas et ne l'emmenez pas loin d'ici. Je vous en supplie, ce n'est qu'une enfant.

Le roi la regardait, il avait une idée derrière la tête, elle le sentait et elle était prête à tout pour sauver sa sœur, même à mourir s'il le fallait car sa vie ne valait pas la peine d'être vécue si sa famille était en danger ou malheureuse.

- À genoux, cria t-il.

Amara déjà à genoux leva la tête pour le regarder dans les yeux, elle fit signe à sa petite sœur de s'écarter et de rejoindre sa mère, ce qu'elle fit sans demander la permission à son roi. Celui-ci n'avait rien dit, il était beaucoup trop occupé à trouver une façon de punir Amara.

- Mmh non, tout compte fait relève toi.

Elle s'était exécutée sans discuter.

- Assieds toi par terre, non encore mieux, j'ai une idée, accroupis toi, ordonnait-il à la jeune femme tout en souriant.

Le roi fit signe à deux de ses gardes de se rapprocher et de dégainer leur épée. La jeune femme commençait à paniquer mais peu importe, la vie de sa sœur était en jeu, elle reprit alors ses esprits et se concentra pour ne pas craquer et paraître faible. Elle regardait sa mère et sa sœur au loin, qui elles, étaient complètement terrifiées et ne savaient quoi faire pour empêcher ce qui allait se passer.

- Maintenant, c'est très simple, nous allons jouer à un petit jeu, mes hommes vont te battre à l'aide de leur épée chacun leur tour, si tu tombes ou si une de tes mains touchent le sol, j'emmène ta sœur et je la marie, si tu résistes et si tu tiens le coup, c'est toi que j'emmène, tu prendras donc sa place. C'est sur tes épaules que le destin de ta sœur repose.

La mère d'Amara, face à cette nouvelle criait à pleins poumons, à la fin de la journée, elle allait perdre une de ses filles et ceci la dévastée. Le roi, las de ses cris, la fit taire en levant sa main droite.

La jeune femme regarda sa mère et sa sœur pour les rassurer. Elle devait le faire, elle était obligée, sa sœur méritait d'avoir une vie douce et paisible comme toutes les jeunes filles de ce pays.

Le premier soldat, commença à donner un léger coup sur la jambe d'Amara. Elle ne bougeait pas et n'en avait aucune envie, elle allait réussir cette épreuve. Elle se sentait capable d'y arriver.

- Plus fort, ordonna le roi.

Le deuxième frappa son bras plus fort, assez fort pour faire grimacer la jeune femme et pour que le roi soit convaincu.

Le temps passait, les coups tombaient, mais la jeune femme ne cillait pas. Elle souffrait le martyre mais elle voulait à tout prix que sa sœur soit libre et heureuse. Heldoria pleurait mais Amara évitait de croiser son regard par peur de craquer. Elle s'était mise dans une boule, une carapace afin de faire taire les coups des épées qui heurtaient son corps, les pleurs de sa sœur et de sa mère, les ricanements du roi et sa peur d'échouer. Elle n'entendait plus rien, regardait loin devant elle pour garder son équilibre, elle restait concentrée, tellement concentrée sur son objectif qu'elle ne ressentait pas les coups qu'on lui assénait.

Thalos regardait la scène de loin, il ne supportait pas de voir sa meilleure amie souffrir de la sorte sous ses yeux. Il ne supportait pas non plus cet acte de barbarie venant du roi, personne ne devrait être traité de la sorte.

- Votre majesté, ceci suffit non ? Demanda Thalos pour cesser cette torture.

- Tu abandonnes jeune fille? interrogea le roi en regardant Amara.

- Non... continuez, affirma la jeune femme essoufflée.

Thalos s'était alors éloigné, mais le roi l'avait interpellé.

- Pas si vite Thalos, tu vas prendre la place d'Erkol, je sens qu'il fatigue, ordonna le roi.

Il prit place à contre cœur, celui-ci ne voulait pas montrer au roi qu'il la connaissait par peur que le roi lui fasse quelque chose. En avançant, il regardait Amara avec tristesse. Il lui murmura à l'oreille qu'il était navré, celle-ci comprenait et ne lui en voulait pas, elle savait qu'il y était obligé. Ni une ni deux, elle se plongea à nouveau dans sa carapace et laissa le temps défiler.

Il lui donna un léger coup pour lui faire le moins de mal possible, mais ceci ne suffisait pas pour le roi.

- Plus fort j'ai dis ! Sinon je m'occupe moi-même de cette petite insolente, lança le roi énervé.

Thalos donna un grand coup sur le bras de la jeune femme, celle-ci grimaça mais ne bougea pas d'un centimètre, ce qui énervait le roi.

L'heure tournait, Amara prenait des coups de plus en plus fort depuis maintenant plus d'une heure, elle était aussi de moins en moins stable sur ses jambes dû à la fatigue. Elle sentait des crampes se former, elle souffrait. Son corps la brûlait, comme si des millions de petites lames de rasoir avaient percé son corps si fin. Elle ne sentait plus son corps. Amara refusait de bouger, le roi était de plus en plus énervé et de moins en moins patient.

Il arracha donc l'épée des mains de Thalos à toute vitesse et asséna un coup violent dans le dos de la jeune femme. Celle-ci hurla de douleur. Ses larmes étaient sur le point de couler le long de ses joues mais il en était hors de question, elle s'était ressaisie, pour sa sœur, elle s'était replacée de manière à ne pas bouger et à ne pas perdre son équilibre.

Le roi voyant sa détermination, avait dit à ses soldats de s'écarter de la jeune femme. Il s'était approché d'Amara et lui avait tendu sa main pour l'aider à se relever.

Amara, trouvant ce geste étrangement gentil venant de cet homme, dévisagea sa main et hésita avant de la prendre. Celle-ci ne tenait plus sur ses jambes, elle prit alors sa main sans hésitation et se plaça debout malgré tout le mal qu'elle ressentait à rester sur ses deux jambes sans tomber. En restant debout, elle faisait preuve d'un effort inconsidéré.

- Bien, tu as réussi, je t'ai sous estimé. Je n'ai donc pas réellement le choix. Tu seras donc pardonnée pour ton insolence et tu auras le privilège de devenir ma charmante épouse et bien sûr ma reine. Je viendrai te chercher dans deux jours. Étant un roi gentil et un futur mari aimant, nous nous marierons ici, dans ton village natal, avec ta famille, tes amis et tout le reste des invités aristocrates, lâcha le roi une fois qu'Amara fut levée, tu as deux jours pour faire tes adieux car tu ne risque pas de les revoir de sitôt.

Le roi après ses dernières paroles, s'était tourné pour annoncer la nouvelle à toutes les familles qui étaient restées pour admirer le spectacle.

- Un mariage aura donc lieu dans deux jours avec la charmante Amara Drygs, finit-il par dire, Thalos reste avec cette jeune fille et veille à ce qu'elle ne s'enfuit pas.

- Oui votre majesté.

Après ces dernières paroles, le roi prit tous ses soldats avec lui sauf Thalos et partit au château préparer son mariage avec Amara. Le jeune homme était donc resté pour prendre soin de sa meilleure amie. Une fois que le roi fut parti, Amara s'était écroulée dans les bras de Thalos devant les regards inquiets de tous les villageois qui avaient eu vent de la nouvelle et qui venait voir comment la jeune fille allait. Elle souffrait, chaque partie de son corps la brûlant. Sa mère et sa sœur avaient couru à toute vitesse mais elles ne savaient pas quoi faire, alors Thalos prit Amara dans ses bras, la porta et prit les choses en main comme un chef de famille le ferait.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant