Chapitre 10

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Le banquet qui avait suivi le couronnement était des plus festif. Amara fit connaissance avec de nombreuses familles de la haute société et puissantes. Elle était souriante et heureuse que sa famille soit présente à ce banquet.

La soirée avait été très rapide, Amara n'eut pas vu le temps passer. Elle avait découvert des gens très gentils, du moins c'est ce qu'elle imaginait dans son petit esprit de jeune fille naïve.

La mère d'Amara était malheureuse, celle-ci n'arrivait pas à cacher sa douleur.

- Je prendrai soin d'elle du mieux que je pourrai, je t'en fais la promesse, fit une voix dans le dos de Vanà.

Celle-ci s'était retournée pour voir de qui il s'agissait, c'était la reine mère, Eluë.

- Si tu prends soin d'elle comme tu as pris soin d'Emma, j'ai de quoi m'inquiéter fortement.

Eluë baissa les yeux honteuse.

- Tu savais très bien que je ne savais pas ce qu'il se passait. Puis quand bien même j'aurai été au courant, qu'aurai-je pu faire ? Tu connaissais Gérard, tu savais de quoi il était capable. Comment aurais-je pu tenir tête à mon fils alors que son père était à côté de lui ?

- Sans doute, mais ceci n'excuse pas tout, ma fille est décédée par ta faute, à cause de ton fils, et tu livres mon autre fille à cet homme.

- Ta fille adoptive que tu as délibérément abandonné, lança Eluë sachant très bien qu'elle venait de toucher un point sensible.

Vanà s'était retournée vers Eluë et lui avait lancé un regard assassin.

- Est-elle au courant ? Demanda la reine mère.

- Non et il est hors de question qu'elle sache, sous aucun prétexte.

- Il va falloir lui dire Vanà, il va falloir qu'elle sache et si ce n'est pas toi qui le lui dit elle le découvrira elle-même.

- Il est hors de question que j'annonce à ma fille qu'elle n'est pas véritablement ma fille et que sa vie n'est autre qu'un tissu de mensonges. Elle n'est pas encore prête.

-Elle est prête mais pas toi.

Vanà regardait de loin sa fille soucieuse, elle ne l'avait peut être pas mise au monde mais elle restait tout de même sa fille, elle l'avait éduqué et élevée durant toutes ces années. Eluë et Vanà avant tout cela étaient de très bonnes amies, elles avaient été à l'école ensemble. Elles étaient inséparables même. Tous les secrets que Vanà avait, Eluë les connaissait. Tous les secrets qu'Eluë avait, Vanà les connaissait à son tour. Seulement elles, étaient au courant de la véritable identité d'Amara et de sa sœur jumelle Emma, du moins c'est ce qu'elles pensaient.

                                                                                 ***

Le banquet était terminé, il était temps pour Amara d'aller dormir. Pour elle, il s'agissait d'aller consommer le mariage. Il était temps. Celle-ci n'était plus vierge depuis quelques années, mais l'idée de faire l'amour et de se faire toucher par un homme répugnant et qui faisait le double de son âge la terrifiait et la répugnait. Mais elle y était obligée. Le roi avait pris soin de la raccompagnée jusqu'à sa chambre tel un gentleman. Il la regardait soucieux.

- Vous ne voulez pas ? Demanda le roi lorsqu'ils étaient arrivés devant la porte de la chambre d'Amara.

Amara le regardait et essayait de cacher son dégoût du mieux qu'elle pouvait.

- Je n'ai pas mon mot à dire, lâcha la reine.

- Bien sûr que si, vous êtes ma reine, mon épouse, vous êtes aussi une femme, il s'agit de votre corps. Je ne veux en aucun cas vous forcer à quoi que ce soit.

La reine était restée bouche bée. Plus le temps passait et plus elle l'appréciait amicalement. Il n'était pas aussi cruel qu'elle le pensait. Elle le trouvait même bon et gentil. Celle-ci envisageait même qu'un jour ils réussiraient à s'aimer mutuellement.

- J'attendrai que vous soyez prête, lâcha le roi en souriant.

Elle le remercia, il lui avait déposé un léger baisser sur son front et partit dans ses appartements.

***

Amara était partie se changer avec l'aide de Lina, puis elle était partie rejoindre sa famille qui se trouvait dans une chambre à quelques mètres de la sienne. Elle toqua à la porte et sa mère lui ouvrit, celle-ci était étonnée de la voir aussi souriante et déjà là. Tous les trois rigolaient et chahuter comme autrefois, lorsqu'ils étaient plus jeunes. À un moment donné, dans la nuit, Amara et sa mère discutaient tranquillement toutes les deux.

- Où se trouve ton époux ? Demanda Vanà inquiète.

- Probablement en train de dormir, je n'en sais rien.

- Vous n'avez pas, Vanà fit une pause, tu vois ce que je veux dire?

- Non, il a vu que je n'en avais aucune envie alors il m'a dit qu'il attendrait. Il n'est pas si horrible qu'on le pensait tout compte fait.

Vanà était surprise d'entendre ceci, elle savait que le roi n'était pas l'homme qu'il laissait paraître. Elle savait certaines choses qu'Amara ignorait et ceci lui faisait peur. Elle pensait qu'il s'agissait du calme avant la tempête.

- Ne te fais pas avoir, sois prudente.

Amara pensait que sa mère était trop protectrice alors elle la prit dans ses bras et la rassura

Lorsque la reine fut enfin endormie, Vanà quitta sa chambre et se rendit aussitôt dans la chambre de sa vieille amie Eluë.

- Que se passe-t-il ? Avait lâché Eluë paniquée lorsqu'elle vit son amie rentrer dans sa chambre, il lui a fait du mal ?

- Non justement, il n'a rien fait, il lui a dit qu'il attendrait qu'elle soit prête.

Eluë ouvrit ses yeux en grand, elle n'en revenait pas, cette annonce l'avait laissée perplexe.

- Je t'en supplie, protège là, prends soin de ma fille, pour l'amour de dieu, supplia Vanà à genoux devant Eluë.

- Je te le promets sur ce que j'ai de plus cher, je ferai de mon mieux pour protéger ta fille.

- Elle est notre avenir à tous, la prophétie le dit très clairement.

- Je le sais, c'est pour cela que je veillerai sur elle comme s'il s'agissait de ma propre fille.

Vanà, après cette discussion, repartit dans sa chambre, elle sentait le danger arriver, elle savait que sa fille allait endurer des choses atroces et elle avait peur. Elle avait peur pour sa fille mais elle avait aussi peur que la vérité éclate au grand jour, Amara était la destructrice des mondes.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant