Chapitre 17

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- Je veux savoir où est ma femme, hurla le roi fou de rage.

Le roi pensant qu'Amara s'était enfuie, la cherchait dans tout le château, mais en vain. Elle était introuvable. Il avait fais venir Lina en vitesse dans la salle du trône, persuadé qu'elle était au courant de quelque chose et surtout qu'elle était liée à la disparition de sa femme.

Depuis ce fameux soir, Amara avait interdit Lina de s'approcher du roi pour sa protection mais, que faire face au roi ? Celle-ci se trouvait là, devant le roi, morte de peur, la tête et les yeux baissés.

- Sais-tu où se trouve ma femme ? Demanda le roi calmement conscient qu'il faisait peur à cette pauvre jeune fille.

- Dans les jardins, votre majesté, au dernière nouvelle, elle est allée dessiner, répondit Lina en regardant le sol.

- J'en viens, c'est impossible, dit le roi, elle est introuvable, finit-il par dire en tapant son poing contre le mur.

Lina sursauta, voyant qu'elle était terrifiée, il n'insista pas, et la laissa partir par peur des représailles, le roi savait qu'elle était la petite protégée de sa femme.

Tous les gardes du château étaient partis à sa recherche mais aucun d'eux ne l'avaient retrouvé.

Deux heures s'étaient écoulées. La nuit commençait à tomber et Amara demeurait toujours introuvable. Le duc d'Ortoleg et le compte d'Erran étaient restés toute la semaine pour parler affaire, ceux-ci devaient partir le soir-même, mais lorsqu'ils apprirent que la reine avait disparu ils restèrent afin d'aider le roi à retrouver sa femme. Ils étaient tous les deux partis dans le jardin, le duc, lui, fouillait le côté Ouest. Quant au compte, le côté est. Le duc cherchait dans les moindres recoins et sans relâche, mais aucun signe de la reine. Soudain, muni de sa chandelle, il entendit un bruit dans la pénombre, malgré la difficulté à voir quelque chose, il s'était rendu sur le champ vers ce bruit. Devant lui, se trouvait une magnifique cabane flottante, celui-ci comprit aussitôt que la reine se réfugiait ici. Il traversa le petit pont qui permettait de rejoindre la cabane, ouvrit la vieille porte et vit la silhouette de la reine. Il faisait terriblement froid dans cette cabane. Le duc examinait la scène et cherchait à comprendre pourquoi la reine n'était pas rentrée. Ses yeux s'étaient posés sur le bas de sa chambre. Quand il vit le sang dégouliner de la cheville gonflée de la reine, il accourut vers elle et déposa sa chandelle à côté d'elle.

Il fit sans plus attendre un garrot au niveau de la plaie avec un morceau de sa chemise. Amara tremblait et avait de la fièvre, son front était dégoulinant de sueur. Voyant que ses yeux étaient fermés, il amena deux doigts contre sa jugulaire pour sentir son pouls.

Le contact de sa peau contre celle du duc raviva des sentiments cachés profondément dans le cœur de celui-ci. Le genre de sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis fort longtemps. Il y avait cette alchimie entre ces deux êtres que même le duc ne pouvait pas expliquer. Il ressentait quelque chose pour cette femme mariée et c'est pour cela qu'il ne lui dirait jamais. Il ne croyait plus vraiment en l'amour depuis l'assassinat de sa défunte conjointe il y a quatre ans, mais avec Amara s'était différent, il s'agissait d'un coup de foudre. Un coup de foudre non réciproque pensait-il.

Le duc sentait le pouls de la jeune femme, celui-ci était très faible, il la prit alors dans ses bras, la porta comme une princesse malgré le poids de sa robe et la ramena auprès de son mari à contre cœur.

                                                                             ***

- Où était-elle ? Demanda le roi inquiet de voir sa femme inconsciente.

Il regarda sa cheville, celui-ci détourna le regard à la vue du sang de son épouse. Il montra en vitesse la chambre de la reine et laissa le duc la déposer délicatement sur le lit. Le docteur du roi était près d'elle. Il avait fait sortir tout le monde afin de pouvoir l'examiner tranquillement. Seulement Lina était restée. Une fois qu'il eut fini, il sortit, laissant Lina déshabiller Amara et l'habiller pour dormir. Pendant cette attente qui paraissait ne jamais se terminer, le duc déambulait dans le couloir devant la porte de la chambre. Il s'inquiétait terriblement pour la femme dont il était tombé amoureux si rapidement. Le roi, lui, attendait patiemment, sans montrer la moindre inquiétude, ce qui rendait le duc encore plus fou. Astor regardait le duc de haut en bas de façon méprisante. Il se demandait pourquoi il était aussi inquiet pour une femme qu'il connaissait à peine. Soudain, une image lui vint en tête. Il comprit alors que les balades dans la jardin ce n'était pas vraiment pour admirer la faune et la flore.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant