Chapitre 21

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«Ma chère Vanà,

Je suis navrée de te prévenir aussi tardivement mais nous sommes en route pour Erawel. Ta fille est impatiente de rentrer mais je préfère te prévenir avant que tu le vois toi-même, ne t'attends pas à retrouver la Amara que tu as laissé partir il y a de cela cinq ans. Si nous venons en urgence ce n'est, comme tu peux le deviner, pas pour rien. Je t'expliquerai tout en face à face.

Nous devrons aussi discuter de certaines choses, je pense qu'il est temps.

Bien à toi,

Eluë.»

-Ydril, Heldoria! Descendez vite! Hurla Vanà surexcitée.

Les deux adolescents s'exécutèrent sans discuter. Tous deux étaient intrigués par le comportement joyeux de leur mère, elle qui n'avait pas été aussi heureuse depuis le départ de sa fille aînée. Heldoria était maintenant âgée de dix-sept ans et Ydril, lui, dix-sept ans. Ils avaient tous les deux bien grandi et s'étaient bien occupés de leur foyer et de leur mère.

- Qu'y a-t-il mère? avait demandé Ydril intrigué.

- Votre sœur est en chemin, fit Vanà surexcitée.

Ydril, à l'entente de cette nouvelle était fou de joie, sa sœur lui manquait terriblement. Elle était pour lui une deuxième maman, un pilier de sa vie et quand elle a dû partir, il s'est senti terriblement seul. Il eut compris avec le temps ce qui avait poussé Amara à quitter la maison. Malgré le fait qu'elle ne répondait jamais à ses lettres, son amour pour sa sœur était resté intact. Il la considérait comme son héroïne car elle avait sauvé sa famille en se sacrifiant.

Quant à Heldoria, elle n'était pas du même avis que son frère. En effet, la venue de sa sœur ne la rendait pas aussi joyeuse et heureuse que sa famille l'était, c'était plutôt tout le contraire. Elle en voulait à Amara pour diverses raisons qu'elle seule connaissait et elle comptait bien lui faire comprendre.

Ydril et Vanà s'activaient pour ranger la maison et préparer l'arrivée de la reine. Tous les voisins avaient été avertis même pas une heure après la réception de la lettre. Heldoria, elle, était partie de la maison pour ne pas croiser sa sœur quand elle arriverait, ce qui avait beaucoup attristé Vanà ainsi que son frère, qui tous deux ne comprenaient pas le comportement de la jeune femme.

***

Amara, une fois arrivée, esquissa un sourire, elle se sentait de nouveau bien et libre. Elle était chez elle, enfin. Son ancienne vie lui manquait terriblement, elle rêvait de pouvoir revenir cinq ans en arrière et de pouvoir tout changer. Lorsque la reine sortit du carrosse et déposa un pied sur le sol, elle prit une grande inspiration et se retourna vers ses deux amis.

- Quand allons nous voir ma famille ? Demanda Amara pour la première fois depuis des mois.

Eluë et Lina s'étaient retournées stupéfaites, après des mois sans percevoir le moindre son sortant de la bouche d'Amara, elles l'entendaient à nouveau. Lina se sentait fière et victorieuse, sa stratégie avait rendu la reine heureuse à nouveau et grâce à elle, elle reparlait de nouveau. La jeune femme était tout de même consciente que rien ne pourrait effacer toutes les atrocités qu'elle avait vécu pendant ces cinq dernières années mais, il était possible pour sa reine de tourner la page et de penser à autre chose de plus beau et joyeux.

- Quand vous voulez madame, fit Lina en souriant.

Amara s'était donc retournée et commençait à marcher en direction du village. Elle ne prit pas la peine de déposer ses bagages, ni même de s'installer, elle voulait les voir à tout prix et rien ni personne ne pouvait l'en empêcher. Elle avait décidé d'y aller à pieds, les carrosses la rendaient nerveuse et anxieuse. Celle-ci ne supportait plus non plus le fait de rester assise à ne rien faire et à penser pendant des heures.

AMARA DRYGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant