AMARA DRYGS

Chapitre 15

La journée qui avait suivi s'était passée dans le plus grand des silences pour la reine qui avait passé cette journée à dormir afin d'apaiser sa douleur. Le soir même elle allait devoir montrer à ce monstre que rien ne l'atteignait et qu'elle allait se battre pour trouver toutes ses faiblesses et s'en servir contre lui afin de le détruire comme il l'avait détruite.

Les invités arrivaient en masse, ils avaient tous répondus présent à cette invitation qui réunissait tous les aristocrates du continent. Le roi était là, devant le château, à accueillir chacun de ses invités pour soigner son image qui avait été déjà bien sali auparavant. Il voulait être un hôte parfait.

Une fois que tous les invités étaient arrivés, le roi était partit parler politique car seul son statut et son pouvoir l'intéressaient.

- Où est donc votre magnifique épouse ? A ce qu'on m'a dit vous n'avez pas choisi une horreur, avait demandé le duc d'Oloreg en souriant.

Le roi, à l'entente de «votre magnifique épouse», avait laissé place à la colère. Pour lui, il ne s'agissait seulement que d'une traînée de bas étage qui l'avait trahi, du moins c'est ce qu'il pensait.

- Elle est souffrante, elle ne viendra pas ce soir malheureusement, dit le roi d'un ton sec et plein de haine.

Le roi essayait de se contenir du mieux qu'il pouvait. Il fallait qu'il fasse attention à son image, c'était sa seule motivation pour ne pas craquer. Soudain tous les regards de ses invités s'étaient tournés vers quelque chose derrière lui.

- Elle n'a pas l'air si mourante que ça, déclara le compte d'Erran tout en rigolant.

Amara se trouvait à l'entrée de la salle, remplie de personnes qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'avait jamais vu de sa vie. Tous les regards étaient braqués sur elle. Eluë se trouvait à ses côtés comme lorsqu'une mère accompagne son enfant à l'école pour la première fois. Le roi, lui, serrait sa mâchoire tellement fort qu'on eut pu croire qu'il allait se la déboîter. Ses yeux injectés de sang fusillèrent Amara du regard. Celle-ci se rendit vers son mari, toute souriante et pleine de vie comme si rien ne venait de se passer. Elle voulait lui montrer que rien ne l'atteindrait.

Dans sa robe rouge bustier, qui était munie de paillettes et qui traînait sur le sol, elle était le centre de l'attention. Elle était la plus belle. Ses cheveux châtains foncés et ondulés tombés le long du dos de la jeune femme. Son visage et son cou étaient recouverts de fond de teint afin de camoufler tous les coups qu'elle avait reçus et ses taches de rousseur. Ses formes étaient mises en valeur, la robe lui affinait sa silhouette qui était déjà bien fine. Tous les hommes étaient sous son charme, ils la dévoraient tous du regard. Sa robe était tellement grande et épaisse qu'Amara paraissait toute fine et toute petite. Le rouge de la robe éblouissait tous les invités. Lorsque tous les hommes reprirent leurs esprits, ils s'inclinèrent devant leur reine.

- Votre majesté, fit le duc d'Oloreg tout en s'inclinant.

Les autres le suivirent et regardèrent la reine avec stupeur.

- Monsieur le duc j'ai tellement entendu parler de vous, menti Amara.

Le duc fit surprit et s'était mit à rougir subitement. La présence de la reine le mettait mal à l'aise et elle le voyait, ce qui lui faisait plaisir. Elle s'était retournée vers son mari afin de lui proposer de l'accompagner danser mais elle n'eut le temps de rien dire, quelqu'un l'avait coupé dans son élan.

- Puis-je, si le roi n'en voit aucun inconvénient, vous inviter à danser votre majesté ? Lui demanda le duc timidement.

Le roi sentait sa colère lui monter à la tête. Même à ce moment précis elle lui piquait la vedette, elle attirait encore l'attention de tout le monde. Il la haïssait du plus profond de son âme. Il regrettait de l'avoir choisi elle et pas sa sœur, il pensait qu'Heldoria aurait été plus facile à soumettre à sa volonté. Après avoir repris ses esprits, il accepta la demande du duc à contre cœur pour faire bonne figure.