Le vent parcourait chaque parcelle de ma peau, me procurant une sensation de chatouillement ce qui me fit sourire. Le soleil était doux aujourd'hui et lorsque ses rayons éclairaient mon visage tels des baisers, je me laissais tomber sur l'herbe légèrement humide. Je fermais les yeux, épuisée par la fatigue.
- Rose. Entendis-je d'une voix faible
Une main caressa ma joue. J'entrouvris un oeil et la première image que je vis était une chevelure brune. Quand je pus voir son visage, un sourire se forma sur mes lèvres.
- Debout ma petite marmotte. Rit-il
Je grognais de fatigue, signe que je voulais encore rester allongée sur l'herbe.
- Je vois, mademoiselle joue à la flemmarde. Mais je sais ce qui pourrait te réveiller totalement. Dit-il en me fixant
Je le regardais d'un oeil suspicieux. Je le vis s'approcher de moi et lorsque ses lèvres frôlaient les miennes, je me redressais mais il retira si vite ses lèvres que je grognais de colère.
- Reviens. Boudais-je
Il me sourit mais ne fis rien.
- Si tu veux ce baiser il va falloir que tu m'attrapes.
Il se mit à courir alors je me levais et je tentais de le rattraper.
- Valerian. Criais-je encore fatiguée
Il continua sa course. Je courais plus vite, arrivée à sa hauteur je me jetais sur lui et nous tombions. Je me retrouvais au-dessus de lui.
- Tricheuse. Dit-il d'une mine boudeuse
- Tu me pardonneras quand j'aurais goûté à tes lèvres.
J'écrasais mes lèvres sur les siennes qui étaient chaudes et je pris un malin plaisir à mordiller délicatement sa lèvre inférieure.
Je rompus le contact et il caressa ma joue.
- Réveilles-toi.
- Quoi?
...
Je me réveillais en sueur, le coeur battant à la chamade. Il y avait un bruit assourdissant; je fixais partout pour y trouver son origine. Mes yeux se posaient sur la commode et je soupirais. C'était le réveil. Je l'éteignis et je me levais en direction de la salle de bain.
Sous la douche, des brides de mon rêve me revinrent en plein visage et mon coeur se serra. Valerian. Les larmes dévalaient le long de mes joues et je recroquevillais sous la douche, laissant l'eau brûlante m'apaiser. Je sortis une dizaine de minutes après, j'enfilais un t-shirt assez large et un jean et je laissais mes cheveux châtains encore mouillés; tombés en cascade. Je descendis les marches en vitesse rejoignant la cuisine encore inoccupée. Je me servis un jus de fruit et une pomme.
Après cela, je pris mon cartable et j'enfilais mes baskets.
- Rose. Entendis-je derrière moi
Je me retournais et je vis ma mère en peignoir, les traits graves marqués par la fatigue.
- Où vas-tu?
- Je pars le voir. Répondis-je dans un souffle
Un voile de tristesse passa sur son visage.
- Ma chérie c'est beaucoup trop tôt.
Je soupirais.
- Ça fait déjà un an maman. Ce ne sera jamais le bon moment avec toi.
Elle ne dit rien et je sortis de la maison. Je marchais le coeur battant à tout rompre, la respiration étouffée, le souffle court, les yeux évasifs et l'esprit en fusion par les pensées.
Sans m'en rendre compte, j'arrivais devant la grande maison aux allures rustiques et je toquais. La porte s'ouvrit sur une blonde aux yeux couleur émeraude, il avait les mêmes que j'eus le souffle coupé.
- Rose... que fais-tu là? Demanda-t-elle sous le choc
- Bonjour Madame Barston, je suis venu voir comment allait Valerian.
J'étais mal à l'aise et elle aussi. L'ambiance était très pensante.
- Il se repose...
Elle ne put finir qu'une voix l'interromput:
- Rose. Avait-il dit et mes yeux se remplirent de larmes
- Valerian. Dit-elle en le regardant avec pitié
- Laisse la rentrer s'il te plaît. Supplia-t-il
Elle ne répondit pas mais me laissa entrer.
- Merci. Dis-je
- Je suis en haut si tu as besoin de moi mon chéri.
- D'accord.
Elle partit. Nous nous asseyons et il me fixait.
Il était si méconnaissable. Il avait maigri, il semblait si fatigué, ses yeux avaient perdu tout leur éclat; ils étaient si vides. Il avait sale mine. Mes larmes coulaient incontrôlablement.
- Rose...
- Je suis désolée; c'est trop dur de te voir ainsi. Dis-je en me levant. C'était une mauvaise idée de venir ici.
Il prit mon visage en coupe et me forçait à le regarder.
- Rose, ça fait un an maintenant. Je vais mieux.
Je savais qu'il mentait, je le voyais dans ses yeux qui montraient un voile de souffrance.
- Tu n'es pas obligé de me mentir. Soufflais-je
Je vis ses mains lâcher mon visage.
- J'ai besoin de toi, Rose. Je ne veux plus te perdre. Plus encore. Un an sans te voir, sans écouter le son de ta voix m'était insupportable mais maintenant que tu es là, avec moi, j'irai mieux. Versa-t-il quelques larmes. Sans toi à mes côtés, je coule.
Que devrais-je répondre face à cela? Je ne voulais pas le blesser de nouveau. Lui prendre le peu qui lui reste, le peu que je n'avais pas pu lui enlever...
- Je pense qu'il est temps pour Rose, de rentrer. Dit sa mère en me lançant un regard plein de colère
- Oui Valerian, je dois rentrer.
- Tu reviendras?
- Mon chéri, tu sais Rose a beaucoup de choses à faire et sa mère l'attend.
Lorsque je me retrouvais dehors avec Madame Barston, elle prit parole:
- Ne t'approche plus de mon fils, ne cherche plus à le revoir, disparaîts de sa vie; tu es poison pour lui. Tu as assez profité de lui.
Ses mots me touchèrent au plus profond de mon coeur.
- J'ai besoin de lui...
Elle ne me laissa pas finir qu'elle me gifla violemment que ma tête se penchait sur le côté; je reculais vivement en posant une main sur ma joue sûrement rougie.
- Tu es malade. Dit-elle avec dégoût. Si tu pouvais disparaître.
Mes larmes coulaient de plus belles et je m'enfuis en courant comme une furie.
En rentrant, ma mère fit de grands yeux.
- Qui t'a fait ça?
Je ne repondis pas.
- Rose, réponds moi. Cria-t-elle
Je montais les marches en direction de ma chambre.
- C'est sa mère c'est ça?
Aucun mot.
- Rose, je ne veux plus que tu y ailles, ils sont tous cinglés dans cette famille.
- Non maman. Hurlais-je. N'oublies pas que c'est moi qui ait un problème.
Elle posa une main sur ses lèvres comme pour retenir un sanglot.
- C'est moi qui suis cinglée.
Je m'enfermais dans ma chambre et je m'écroulais en déversant toutes les larmes de mon corps.Pleures ma douce Rose. Pleures. Encore et encore. Pleures jusqu'à ce qu'il ne te reste que l'ultime désespoir. Ce vide en toi, qui te rongera prenant à chaque instant une lueur d'espoir dans tes yeux. Un soupçon de bonheur. Qu'il n'ait que le malheur dans ton existence et le drame; ainsi tu n'aura de cesse de te retrouver dans le chaos qu'est ton esprit. Pour ensuite, te donner la mort...
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Rose (En réécriture)
Mystery / ThrillerPleures ma douce Rose. Pleures. Encore et encore. Pleures jusqu'à ce qu'il ne te reste que l'ultime désespoir. Ce vide en toi, qui te rongera prenant à chaque instant une lueur d'espoir dans tes yeux. Un soupçon de bonheur. Qu'il n'ait que le malheu...