Ma famille bien aimée

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- Où est passé ce bon à rien ? grommela Vernon Dursley, un homme proéminent d'une généreuse trentaine d'années.

- Dans le placard non ? suggéra sa femme, Pétunia Dursley.

Si Mr Dursley évoquait un ballon de basket trop bien gonflé caché sous une impressionnante moustache, sa femme avait tout du croisement entre la girafe et la canne à pêche.

- Non la serrure a été crochetée.

- Comment a-t-il fait ? s'écria Vernon en proie à la colère. Harry Potter ! Si tu n'es pas ici à l'instant je te promets le plus belle correction de ta vie !

Mais le garçon ne se montra pas. Le couple le chercha puis alla voir leur fils, un très joli cochon blond qui passait la moitié de sa vie à manger l'autre moitié à casser les nombreux jouets que lui avaient offert ses parents.

- Duddy, mon chéri as tu vu ton horrible cousin ? demanda Pétunia à son « chérubin adoré »

- Non, maman, répondit l'adorable fiston.

- Où est ce garnement....?

- AH TE VOILA ! hurla la voix de Vernon. Tu te cachais dans la cave ? Parfait ! COMMENT ES-TU SORTI DE LA ! Non ne réponds pas ! Ne – ressors – plus – jamais – de – là ! Tu as compris ? hurla Vernon.

- ...

- TU AS COMPRIS ?

- Oui, Oncle Vernon, répondit une petite voix fluette tremblante.

- Bien et si tu aimes tant la cave tu peux y rester ! Pas de repas jusqu'à demain ! OUSTE !

Tremblant, secoué de spasmes de peur, portant la marque de la ceinture de son oncle imprimé sur son petit corps, Harry, âgé de cinq ans depuis quelques jours était un garçon chétif aux cheveux noir jais et aux yeux vert émeraude. Sous ses cheveux indisciplinés, sur son front, se dessinait une fine cicatrice en éclair, souvenir d'après ce que lui avait dit son oncle et sa tante de l'accident de la route qui avait tué ses parents.

Seul dans le noir, couvert de sang, il se demandait pourquoi son oncle lui en voulait autant parce que la porte du placard sous l'escalier s'était ouverte toute seule.

Et maintenant qu'il était dans le noir , dans la cave humide, il se prêtait à regretter le placard à balai sous l'escalier. Au moins, même s'il y avait des araignées, il avait un matelas , une couverture, et il n'avait pas froid.

¤-¤-¤-¤-¤

La porte s'ouvrit brusquement. Vernon déposa un vieux matelas et une couverture miteuse au sol. Il jeta à son neveu un coup d'œil dégoûté, lui flanqua quelques coups de pieds au passage. Lorsque la porte se referma plongeant la cave dans le noir, Harry eut juste le temps de s'évanouir sur le petit matelas. Les coups de son oncle avait rouvert des blessures mal cicatrisés et la pâle imitation de matelas se teinta de rouge.

¤-¤-¤-¤-¤

Lorsqu'il se réveilla plus tard, il constata qu'il y avait à côté de lui un morceau de pain. Il ne pouvait bouger tant il avait mal. Au sang se mêlèrent des larmes silencieuses.

Alors, le petit garçon d'à peine cinq ans fut saisi d'un sursaut de haine intense à l'égard de son oncle. La haine lui brûla le sang, les yeux. Il semblait soudain qu'il n'existait que pour cette fureur déferlante qu'il ressentait contre son oncle. De la colère comme il n'avait jamais ressenti s'empara de lui. Il avait mal. Il le haïssait. Les autres enfants de l'école n'étaient pas couverts de blessure.

Un jour...

« Un jour je me vengerai, » se jura-t-il.

Ce fut la dernière chose dont il se souvint. Car il plongea dans l'inconscience. Autour de lui, les contours flous des murs se changèrent en tornade grise à laquelle s'ajouta des nuances noires, blanches puis bleues, vertes jaunes jusqu'au rouge. Soudain, la spirale infernale s'arrêta, laissant le jeune garçon évanoui, sur le sol, un terrain herbeux qui n'était certainement pas celui de la cave de son oncle.

In sanguine verita (Les liens du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant