Amis de la politique! Salut!

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Lord Voldemort réfléchissait. Sa mauvaise humeur durait depuis plusieurs jours et ne semblait pas très bien partie pour s'améliorer. Plus d'un Mangemort avait failli perdre l'esprit sous l'effet des Doloris répétés que le Maître jetait au premier éclat d'énervement, à la première contrariété qu'il pouvait rencontrer.

Croupton lui-même, revenu en Albanie une semaine plus tôt, peu après le départ du jeune Potter rasait les murs et évitait de croiser le regard du sorcier. L'homme était vraiment irascible, et rien ne semblait pouvoir le calmer. L'attitude pleutre de ses hommes l'agaçait encore plus. C'était un cercle vicieux, sans fin. Les Mangemorts n'avaient pas trop compris à quoi ils devaient cette colère éternelle qui animait leur Maître, déjà furieux à la base à cause de leur immobilisme. Mais il y avait autre chose. Les rares d'entre eux qui avaient vu Harry Potter se promener dans le château se doutait que les deux phénomènes étaient liés. Oh quelle est belle, la lumière des éclairés. Mais ça n'empêchait pas Voldemort de vider ses cellules de prisonniers bien plus vite qu'elles ne se remplissaient.

Pourtant, il ne faisait que réfléchir. Ce n'était pas comme si la chose était si étrange que ça, mais le sujet de sa réflexion était, en revanche quelque peu étonnant. Potter. Cet enfant si étrange. Cet enfant passionnant. Cet enfant au seuil de l'adolescence, conjuguant maturité et innocence sur son visage. Son enfant ?

Non.

Assurément pas. Mais la question avait été posée. Et le Mage Noir la reposait en boucle, sans fin. Accompagnée d'une autre. Est-ce que je peux vous appeler Père ? La question en elle-même était tellement surréaliste que Voldemort était resté un instant à regarder le marmot sans dire un mot, se demandant ce qu'il convenait de répondre. Cette question lui était posée. Ce n'était plus de l'aberration à ce stade là. C'était de la démence.

Il avait failli envoyer un Crucio, pour seule réponse. C'était en général son premier réflexe quand quelque chose le perturbait. Mais il s'était contenté de le regarder. Juste le regarder. Juste le temps de revoir ces images jaillir dans son cerveau. Cet enfant c'était le même que cette bouille d'ange aux griffes noires qui semblait terroriser le château, une éternité plus tôt. Ce n'était plus un étranger, ni un ennemi à abattre. Ce n'était pas un serviteur. Le statut de Harry Potter ne cessait de le fuir. Peut être n'avait-il pas vraiment envie de le connaître.

Il avait dit "oui". Trois lettres, trois voyelles qui passaient rarement ses lèvres. C'était comme une porte ouverte. Comme s'il acceptait des retrouvailles. De toute façon, il n'aurait pas pu faire autre chose. Ces souvenirs, ces images, ces... ressentis... il ne pouvait pas passer outre. Et s'il fallait vraiment être Serpentard, l'avantage d'avoir ce gamin avec lui, cet adolescent charmeur qui avait su si bien tromper son monde, qui avait Dumbledore dans la poche, ne pouvait qu' être pris en compte.

Et si ses intérêts se mariaient si bien avec cette chose primaire qui malgré tout ce qu'elle avait subie, demeurait tapie au fond de son âme, c'était tant mieux.

"Oui."

Il n'aurait rien pu dire d'autre. Et il n'en était pas mécontent.

L'humeur de Lord Voldemort était en passe de s'améliorer.

oO0°0Oo

Harry aimait beaucoup la vie dans un manoir. Il se levait à l'heure qu'il voulait. Pas de tante hurlant comme un veau dès l'aurore après tout et n'importe quoi et rien que ça... Et puis Draco, égal à lui-même avait toujours des idées – plus ou moins foireuses fallait-il préciser – à lui soumettre. Et malgré ces éclairs de génie plus que bancals, Harry suivait de bon cœur. Une balade à cheval dans un bois qui bordait le manoir – et qui avait fini dans un lac – une partie de Quidditch – avec un Vif d'Or honteusement truqué – une expérience de Potions – qui avait détruit un laboratoire – une sortie au Chemin de Traverse – à peu près normale.

In sanguine verita (Les liens du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant