Mayonnaise, ketchup? (Driller_Killer)

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Driller_Killer
Thème : “Hamburger”
Mots imposés : Enquête--Cheveux--Cochon--Flics--Preuves--Maison--Complice--Restaurant
Coupable--Atroce  (Merci à Bénédicte B. pour ses mots)

On avait beau courir, il nous pourchassait encore et encore. Les ruelles se succédaient, les carrefours aussi, et pourtant, on le sentait. Il était là, à l'affût, de partout à la fois, et de nulle part. On sentait son odeur de cochon  grillé, sa salade flétrie, sa sauce tomate rance… Cet hamburger géant était là, dans la ville.

Que je vous explique un truc : moi non plus j’y croyais pas. Quand on a commencé à avoir des informations sur le tueur en série sauvage, on pensait tous ici, à Murkland, que l’auteur de ces homicides atroces était un homme, probablement, et si on écoutait les profilers et les flics, ce devait être un homme blanc, entre trente et quarante ans, seul ou vivant avec sa mère tortionnaire. Le cliché. Logique. Sauf qu’ils y étaient pas du tout, et nous non plus.

Quelques jours après l’apparition des premières victimes, des photos ont circulé. Les corps étaient vides. Il ne restait que la peau. En général, c’est l’inverse. C’était déjà un fait étrange en soi. Puis durant les enquêtes, les flics ont trouvé d’autres preuves louches. Du ketchup. Toujours. Et mêlé à la sauce, de l'adn humain. Celui des victimes précédentes. Le tueur cuisinait les gens, putain ! Les flics ont aussitôt changé le profil, et ont pensé que le tueur avait un complice, car les crimes se succédaient à une vitesse folle. Et cette horreur de sauce humaine… Bordel.. J’en ai la nausée.

Plus tard encore, alors que j’étais allongé avec ma p’tite femme, tranquilles à la maison, on a regardé les infos. Toutes les chaînes parlaient des crimes, des suppositions… Jusqu’au soir où, pendant une émission culinaire dans un restaurant, on assiste à la chose la plus dingue de ma vie…

Une grosse masse énorme, jaunâtre et dégueulasse… Pleine de sauce tomate qui avait l’air gluante… Elle était entrée dans le restaurant, et les cris des gens… C’était quelque chose bon sang ! La masse a avancé comme du jelly, puis sur son passage, les gens trop choqués pour bouger ou paralysés par la peur se sont fait engloutir. Les caméras ont continué de filmer, et quand la masse est partie, il ne restait dans les restaurant que des enveloppes humaines ; des corps flasques et des traînées visqueuses par terre. Sacré cheese ! C’était donc lui le coupable...

Ma femme m’a regardé puis elle a éclaté de rire. Moi aussi. Je crois qu’on était trop choqué par ce que nous venions de voir pour avoir peur, pour réfléchir. Dehors, pendant qu’on se tapait des barres, les gens criaient, couraient dans tous les sens… J’ai regardé mieux par la fenêtre, et la masse était au bout de la rue, on la voyait bien avec les lampadaires. On aurait dit qu’elle était encore plus grosse que ce qu’elle paraissait sur l’écran de télévision. J’ai flippé, et j’vous jure, si y avait pas eu ma femme, je chiais dans mon froc.

Puis j’ai vu que la masse, le cheese entrait avec une facilité déconcertante chez les gens… Là, j’ai moins rigolé, j’ai moins flippé. Je me suis senti glacé comme pas permis, puis j’ai dit à ma femme de rappliquer, qu’on se cassait d’ici. Elle m’a regardé interloquée, puis s’est tiré les cheveux, avant de pleurer un bon coup. Je l’ai laissée un peu. Puis je lui ai tiré le bras. Elle s’est levée et on est sorti. La masse n'était pas très loin de nous. On a couru comme des dingues. Là on court encore…

Saloperie d’ogm… Saloperies d’expériences gouvernementales… Saloperies de fast-foods…

VIENS LÀ! N'AIE PAS PEUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant