Thème: Psychiatrie
Mots imposés: Psychose, Isolement, paranoïa, internement, folie, délire, étrange, peur, silence, voix.
Friedrich est un grand bonhomme à la silhouette très fine et au squelette apparent. Il a toujours été maigre, comme si inconsciemment il voulait disparaitre. Même pendant son adolescence difficile, il n'a jamais eut envie autant qu'aujourd'hui d'exister dans le néant.
Cela fait quelques mois que ça lui pendait au nez de toute manière. "Il commençait sérieusement à frôler la PARANOÏA", dit le directeur de la librairie qui connaît le gamin depuis la mort de ses parents, le petit avait à peine six ans. Le directeur raconte aux journalistes, l'histoire de ce môme dont il s'est occupé toutes ces années, au prix de sacrifices que personne ne comprendrait. Il raconte comment les parents de ce garçon sont décédés tragiquement et ce de manière incompréhensible.
Ses DELIRES sont apparus il y a six mois environ, alors qu'il rangeait les livres dans le fond du magasin, il s'est mis à parler tout seul. Il semblait vraiment en colère contre quelqu'un. Lorsque le patron de Friedrich lui a demandé ce qu'il se passait, ce dernier l'a tout bonnement envoyé chier. Pardonnez cette vulgaire expression, mais pour ce cas, il m'est difficile d'être plus polie.
Hormis la librairie dans laquelle il travaille et sa séance de cinéma hebdomadaire, Friedrich, n'avait guère aucune passion. S'il lisait, ce n'était pas pour le plaisir, c'est simplement qu'il faisait son travail avec professionnalisme d'après lui. Peindre? N'en parlons pas. Cuisiner? Il en était hors de question, il peinait déjà à faire son sandwich pour sa pause de midi. Il savait qu'il était d'un ennui mortel, c'est peut-être ce qui l'a rendu fou d'ailleurs.
En ce jour particuliers, Friedrich s'assoit sur son lit, installé au milieu de la pièce, sans aucune décoration au mur, pas même la photo de ses parents. Le jeune homme n'était pas sentimental pour un sous, il n'en voyait pas l'intérêt. Il se retourne brièvement pour regarder dehors quand une vague d'angoisse s'empare de lui. Il vérifie à deux fois l'heure affichée sur l'horloge au dessus de la porte. Il est neuf heure et cinquante neuf minutes. "C'est bientôt l'heure", se disait-il.
- C'est l'heure Friedrich, pas d'histoire s'il te plaît, j'ai passé une sale nuit, interrompt un homme vêtu de blanc en pénétrant dans la chambre sans s'être annoncé.
- Nicolas, pourquoi fait-il encore nuit? Aujourd'hui c'est mon anniversaire, j'ai compté les jours, ça fait trois cents jours que je suis ici, et aujourd'hui j'ai trente ans, ça se fête.
- Prends tes cachets, je n'ai pas le temps Zielberstein, tu sais que si je suis en retard, la vieille Margotte va hurler jusqu'à la mort et c'est difficile de la calmer une fois qu'elle est lancée.
- Je ne veux pas t'embêter, je veux simplement savoir pourquoi il fait toujours nuit dans ma chambre alors qu'il est maintenant dix heures précises, demande inquiet Friedrich qui se pose toujours des centaines de questions existentielles par jour.
Nicolas, ne discute pas, il met la main sur le front de Friedrich, le pousse la tête en arrière et laisse tomber dans le font du gosier, quelques pilules de toutes les couleurs. Le jeune homme ne résiste pas ce matin. Il est bien trop triste de n'avoir pas encore vu le soleil, et surtout, que Nicolas ne lui ai pas dit un mot à propos de son anniversaire.
Nicolas est gentil habituellement, c'est probablement même le plus gentil de tout le personnel de l'hôpital psychiatrique. Peut-être qu'après douze années de loyaux services il s'épuise et n'a plus la même motivation? Douze ans qu'il traine la savate d'une chambre à l'autre pour distribuer des petites gélules de bonheur à tous ces humains en marge d'une société étriquée. C'est peut-être jusque là, le seul à penser qu'ils ne sont peut-être pas tous fous. En tout cas pour Nicolas, Friedrich ne l'était pas. "Il est seulement un peu perdu, mais de là à dire qu'il est fou, je ne pense pas" affirme-t-il au journaliste.
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VIENS LÀ! N'AIE PAS PEUR
Horrorrecueil d'histoires courtes, en collaboration avec Driller_Killer, sur le principe du texte-challenge, avec un thème et dix mots communs pour chaque texte.