Driller_Killer
THÈME : La politiqueMOTS IMPOSÉS :
Escroquerie...Voleur...Menteur...phallocrate...Incompétent...Pourris...Profit...Nul...
Crise...Au secours
Les élections présidentielles approchaient à grand pas. Les dernières années écoulées lors du mandat de l'élu actuel, Marcouille, avaient été secouées. Une crise sans nom avait fait trembler le pays. Le pouvoir d'achat des gens de Merdoumland avait été considérablement réduit et les droits les plus élémentaires comme la liberté d'expression et le droit de manifester avaient été bafoués plus que de raison. La peur du gouvernement envers son peuple se transformait en lois et projets de lois aussi stupides que corrompus les uns que les autres. En un mot, le long mandat de dix ans de Marcouille n'avait été qu'une vaste escroquerie montée dans le but d'asservir son peuple et de le condamner à l'ennui, la faim, la peur et enfin, pour les plus misérables, la mort dans l'indignité.
Les ministres de sieur Marcouille, aussi pourris les une que les autres étaient comme hypnotisés par celui qui leur faisait lécher ses pompes publiquement. Tous des menteurs, ces politicards à deux sous.
Le peuple, en écoutant le grand discours de Marcouille la veille de l'élection, n'était pas dupe, c'est encore lui qui passerait, qu'on vote noir, blanc, gris, arc-en-ciel... Le candidat adverse n'était pas de la même trempe, il baignait comme les autres dans les magouilles, certes, mais il n'était pas aussi phallocrate, étant d'ailleurs à l'origine de projets de lois formidables pour la défense des femmes qu'on avait replacées à leurs origines de femmes au foyer. Il souhaitait le retour des femmes dans le monde du travail. Poljohn n'était pas incompétent, il n'avait juste pas l'argent nécessaire pour monter sur le piédestal de la présidence.
C'était sans compter sur un tout petit détail qui changerait peut-être toute l'histoire. Il existait, dans les sous-sols de la présidence, une société secrète qui prenait en main toutes sortes de choses pour faciliter la réussite des voleurs au pouvoir. En ce grand soir de veille électorale, ils avaient mis en place un petit stratagème pour faciliter le choix des électeurs. Ils voulaient changer les choses car même eux subissaient les foudres de la folie de Marcouille, il fallait l'évincer, et si on ne pouvait le faire en le décapitant purement et simplement, il fallait lui trouver un adversaire de taille, ou alors, que le peuple vote en masse, sans peur, contre lui. D'après les sondages, ce n'était pas gagné. Mais le lendemain, oui le lendemain les choses auront changées. Le peuple se réveillera d'une longue somnolence cérébrale. Jusqu'ici, ils s'étaient laissé faire, sauf pour une mince partie de la population qui avait tenté de crier, refusant que les hautes sociétés ne fassent du profit sur leur sueur sans leur en laisser une miette. Hélas, tout le monde savait comment les choses avaient finies pour ceux-là. Coups, mutilations, mort, prison,intoxication aux gaz... Les temps avaient été difficiles. Mais les temps nouveaux pouvaient arriver.
La secte venait de pratiquer quelques incantations, chuchotées par une dizaine de personnes chacune postée dans un coin de la gigantesque pièce octogonale, le regard vers l'extérieur.
Les gens commençaient à affluer devant les bureaux le lendemain matin. Ils faisaient tous la tête, défaitistes. Presque tous comptaient voter pour Marcouille, par peur, par habitude, par envie même pour certains. Quelques uns comptaient voter nul, et c'était donner une voix à Marcouille quand même.
Dans chaque bureau, les gens commençaient à entrer dans les isoloirs. Et dans chaque bureau, des cris retentirent aussitôt les bulletins glissés dans les enveloppes. On pouvait même entendre des "Au secours !"... Les assesseurs semblaient ne pas prêter attention à ce qu'il se passait, comme s'ils étaient hypnotisés. Et pourtant, dans les isoloirs, il se passait des choses mordantes.
Les enveloppes étaient vivantes. Oui, vivantes et elles avaient une mission : mordre, jusqu'à la mort s'il le fallait, ceux qui votaient Marcouille. Plus l'électeur s'entêtait malgré la morsure, plus celle-ci serait profonde et douloureuse. Au début, quand l'électeur glissait le bulletin, il subissait une coupure, anodine mais permettant de prendre cela pour un signe du destin. S'il continuait, l'enveloppe mordait les doigts, profondément. Si malgré tout la personne poussait le bulletin dedans, elle croquait jusqu'à mutiler d'un doigt l'électeur.
Les cris se sont entendus toute la journée, les gens sortaient tous avec des larmes, des bandages, de la peur dans les yeux. Dans les bureaux, personne ne nettoyait le sang qui coulait maintenant sous les isoloirs, ni ne ramassait les doigts coupés qui trempaient dans le sang de centaines de personnes. Cette journée d'élection était rouge, meurtrière pour certains qui ont perdu plus d'un doigt et qui se sont vidé de leur sang.
Le résultat fut celui espéré, c'est Poljohn qui fut élu. Et rien n'avait changé finalement. Après des années de mandat, il s'est révélé être aussi incompétent, aussi profiteur, aussi menteur, aussi machiavélique que son prédécesseur. Le peuple était foutu, il n'avait pas eu la force de changer les choses quand c'était encore possible, maintenant, c'était trop tard. Merdoumland était un cimetière de vivants sans âmes.
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VIENS LÀ! N'AIE PAS PEUR
Terrorrecueil d'histoires courtes, en collaboration avec Driller_Killer, sur le principe du texte-challenge, avec un thème et dix mots communs pour chaque texte.