The Bro Code

#6

— MON FRÈRE !

  À peine passé le seuil de la salle de séjour, je me vois attaqué par l'individu qui me sert de sœur. Elle me saute carrément dessus, manquant de peu de me faire tomber, et m'étreint longuement pour ensuite passer le relais à ma mère qui m'étouffe de son câlin et de ses baisers. Mon père, lui, se contente de me faire une accolade (un peu de pudeur entre couilles, tu connais), quant à Vasco, bah je l'ai déjà pris dans mes bras tout à l'heure quand il est venu me cueillir à l'aéroport. Eh bah, j'dois sacrément leur avoir manqué durant ces trois mois !

— Tu m'as trop manquée ! déclare Eonisia en posant sa tête sur mon épaule, m'enlaçant le cou

— Ça va mon grand ? T'as bien voyagé ? me questionne mon père

— Ouais mais eh, c'était long. Seize heures de vol hein, j'suis mort là

— Eh, yaya t'as noirci hein, remarque ma mère en m'observant

— T'as vu, j'suis bien bronzé

— Mais oui, t'es trop beau

— Et vous, ça va ou quoi ?

— Eh ça m'a fait un vide sans toi, j'veux plus te lâcher, lance Eonisia toujours

— Moi ça va, j'l'ai bien vécu, témoigne Vasco en haussant les épaules

— Pourquoi tu mens ? T'allais dormir dans sa chambre tellement il te manquait

— Je ne répondrai pas à ces attaques

— Jay, raconte ton voyage, me somme mon père

— Papa ? C'était tellement bien. J'suis dégoûté d'être rentré

— Sympa ! commente Eonisia faussement vexée

— Ah ouais clairement, j'serais resté là-bas y a rien !

  Je leur conte donc mon voyage de A à Z. J'ai parcouru presque toute l'Amérique latine, en commençant par l'Amérique du Nord avec le Mexique, puis la partie centrale avec le Guatemala, le Panama, Costa Rica, Cuba et quelques autres îles des Antilles. In fine, je suis passé en Amérique du Sud où j'ai visité quasiment tous les pays sauf la Guyane française. C'était pas un voyage de détente mais plutôt de découverte. Randonnées sur randonnées, visites sur visites, et ce, tout seul. Bon, j'ai toujours su rencontrer du monde là où j'allais et j'ai été bien accueilli mais . Hâte de refaire ça incessamment. Bien sûr, j'ai ramené des présents de ce périple à chacun mais le seul souvenir qui compte mère Ana est :

— Tu nous as pas ramené une petite brésilienne là comme souvenir ?

— Tu forces maman

— Mais toi quand est-ce que t'auras une copine ? Ata leki na yo azui fiancée (—même ton petit : il a une copine)

— Pardon ? j'articule surpris

— Ah, lui c'est l'homme de quelqu'un maintenant, affirme Eonisia en hochant la tête

— Ohr ! De qui ?

— Bah Azénor

— Sérieeeeux ?!

— Eh ouais mbadi, confirme Vasco en souriant

— Ça fait combien de temps ?

— Quelques semaines après ton départ hein

— Et pourquoi tu m'l'as pas dit plus tôt ?