— Enfin ! s'écrie ma mère enthousiaste en pliant mes habits. Tu sais depuis quand j'attends ça ? Quelle grâce
— Eh, je m'exclame en la regardant bouche bée. En tout cas
— Quoi ? elle rit
— En fait tu m'aimes pas maman, tu peux le dire hein
— Bon, j'dirais pas ça comme ça hein. C'est juste que j'vais enfin pouvoir mon dressing
— Tu pouvais très bien prendre la chambre de Vasco
— Y a moins de luminosité là-bas et la tienne est plus grande
— C'est ça, je ris. Dis seulement que tu m'aimes pas. Parce que quand Vasco est parti, t'étais même à deux doigts de fondre en larmes
— Lui il est parti dans un autre pays, c'est pas pareil. Toi tu t'en vas à dix minutes de chez moi
— Ouais c'est ça, bien sûr. Avoue qu'il a toujours été trop préféré
— Moi ? Moi tu m'accuses de favoritisme ? Moi ta mère ?
— C'est faux ce que je dis ?
— Bah oui
— Ah au temps pour moi
— Je suis choquée. Vraiment n'importe quoi ! J'ai pas de chouchou, vous êtes tous mes chouchous, je vous aime tous de la même manière
— Ah d'accord
— Me dis pas "ah d'accord", impoli. Tu vas recommencer tes jalousies d'antan ?
D'après les dires de ma mère, je détestais Vasco lorsqu'on était bébé. Eonisia ça allait mais Vasco je pouvais pas le saquer. Peut-être parce qu'il a toujours attiré toute l'attention. Bébé clair, joli bébé en plus, apparemment j'avais la haine d'être mis en "stand-by" pour lui mais j'y crois moyen parce que je me suis toujours bien entendu avec mon frangin.
Une chose est sûre : bien que j'entretienne de très bonnes relations avec ma mère, tout le monde sait que Vasco est son petit chouchou. Au fond, je pense que tous les parents ont leur enfant favori. J'en ai jamais voulu à ma mère pour ça, elle n'a jamais fait de favoritisme flagrant non plus mais quand Vasco réclamait un jeu par exemple, il l'avait directement. Eonisia, elle, c'est la fille de son père donc fatalement, elle recevait aussi tout ce qu'elle voulait tandis que moi, je devais un peu plus batailler sous prétexte que j'étais l'aîné. Je devais toujours être le meilleur que ce soit en sport ou à l'école alors que les jumeaux ont eu un traitement moins strict de la part de mes parents, plus de laxisme. Mais j'en veux à personne, je l'ai toujours bien vécu.
En tout cas, le fait de penser au favoritisme de ma mère envers Vasco fait découler vers le sujet Azénor. Je plie mes habits en pensant à elle et à la demande de suivi que je lui ai envoyée hier en plus du texto que je lui avais déjà écrit quelque jours auparavant. Un "Tu vas bien ?" à quatre heures neuf du matin alors que je rentrais d'une soirée bien éméché. Jusqu'à présent, je n'ai toujours pas reçu de réponse et en toute honnêteté, ça me mine le moral. Jamais une femme ne m'a mis dans un état pareil afou, c'est terrible.
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The Bro Code
General Fiction« Bro before hoes », telle était la règle d'or du Bro Code. Était. 17/03/2020 - 05/11/2020