The Bro Code

#19

— Oh mais moi j'étais sûre que c'était la meuf de Jaime

— En quel honneur la meuf de Jaime ?

— J't'ai bien dit que non, je m'agace

— Ouais mais j'te croyais pas. Depuis que je vous ai vu danser ensemble en boîte, j'arrivais pas à te croire

Un jour. Notre secret n'a tenu qu'un putain de jour sa mère. Elle vient de me mettre dans une merde incommensurable.

  Suite à cette révélation, un mini silence plane dans la voiture. Je sens le regard interrogatif de mon frère effleurer ma personne et chercher mes yeux sur ma droite mais je ne souhaite le croiser sous aucun prétexte donc je reste concentrer sur la route, des gouttes de sueur commençant à perler le long de mon dos. J'ai chaud sa mère, c'est quoi cette vie de risque ? Depuis ce matin, ça n'en finit pas ! J'ai carrément la tremblote là !

  Pendant au moins trois secondes, aucun son n'est audible dans la voiture si ce n'est celui de la musique. Normalement, le connaissant, Praise aurait crié de stupeur en demandant qu'est-ce que cette histoire mais sachant qu'il a déjà un passif avec Azénor, je suppose qu'il préfère la mettre en veilleuse. Donc, pour ne pas m'incriminer, je suis obligé d'émettre même un petit mot car qui ne dit mot consent.

— Je t'ai déjà dit que c'était pas ma meuf, je vais pas le répéter cent fois, je bafouille quasiment en soupirant

— Mais attends... lâche Praise d'un ton sceptique. Toi tu crois que c'est sa meuf mais tu twerkes sur lui au calme ?

— Ah mais c'est pas parce qu'il y a un gardien qu'on peut pas marquer de but

— Roh vous aussi vous êtes dans ça les filles ?

— Donc si j'avais été en couple t'aurais nishen fait ça ? T'es vraiment une folle toi, je lui lance en arquant le sourcil en la regardant à travers le rétroviseur

— Jaime t'es convoité hein, me branche mon pote

— Mais non je rigole, réplique Shushan en éclatant de rire. C'est mon employeur, y a rien. C'est amical

— T'as un peu trop bu toi hein

— Possible !

  La discussion s'essouffle sur son petit rire et le silence règne comme tout à l'heure bien que Praise tente de le combler à plusieurs reprises mais rien n'y fait, je suis tendu comme un string et Vasco, n'en parlons pas. Il n'a pas bronché une seule parole depuis la petite bourde de ma vendeuse et ça m'fait d'autant plus stresser parce que ce n'est pas de bonne augure mais je dois faire comme si de rien n'était et garder la face.

Je sens à son calme que ça le taraude et mon pressentiment s'avère lorsque dès que l'on démarre après avoir déposé Praise et Shushan chez eux, le boug me demande des comptes. Alors, au risque d'encore me faire critiquer, j'adopte toujours la même ligne de conduite que les fois précédentes : la meilleure défense c'est l'attaque !

— C'est quoi cette histoire de vous avez dansé ensemble à l'Ecume ? m'attaque-t-il directement les sourcils froncés

— À son anniversaire, on a dansé ensemble, je déclare calmement d'extérieur

— Normal ?

— Bah ouais. Gros, recommence pas tes enroules tahu. J'ai dansé avec elle comme je peux danser avec Eonisia ou une cousine, ou une tante, ou même maman