Chapitre XXII

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Nous ne restons enchainé à l'arbre jusqu'au coucher du soleil. Les gardes blancs se sont rassemblés à l'occasion. Ils nous emmènent jusque près des champs. Ils veulent voir du sang noir couler comme nous voulions voir tu sang blanc couler. Ils attachent Greg sur l'un des deux bûchers :

?: Maryse ?

Je me retourne. Ne me dites pas que..:

Kate : Maryse !

Elle me prend dans ses petits bras en pleure :

Kate : Je ne veux pas que tu meurs ! Maryse non ! Tu vas me manquer !

Mr Mason s'approche à son tour et il nous prend dans ses bras toutes les deux :

Alphonse : Tu vas me manquer aussi Maryse.

« J'aurais aimé rester avec vous, mais nous ne sommes pas nés à la bonne époque. » voilà ce que j'aimerais leur dire. Je ne peux retenir des larmes de joie.Alphonse prend mon visage en coupe et il m'embrasse. C'est un bisous passionné, un bisous d'adieu. Malgré toutes ces émotions je parviens à chuchoter :

Moi : Ne m'oubliez pas.

Alphonse : Aucun risque.

Kate : Tu resteras toujours dans nos cœurs.

Moi : Je t'aime Alphonse.

Je m'accroupis en face de Kate :

Moi : Kate, aujourd'hui c'est un grand jour pour nous, esclaves, nous sommes libres. Je t'aime et je suis sure que tu deviendras une magnifique personne. J'aurai aimé continuer à lire des livres avec toi. J'aurai aimé partager une journée à la plage à tes côtés. Révolutionne ce monde Kate. Casse les codes, change les lois, fait de ce pays un refuge pour nous.

Kate : Je te promets, je te promets *renifle* de ne jamais traiter des noirs en esclave promis !

Moi : Tu as bien grandit.

Les gardes me tire en arrière avec violence. Ils m'attachent au bûcher. Martin prend la parole :

Martin : Voici les responsables ! Qu'ils meurent dans d'atroces douleurs ! Mort au nègres !

Kate : Courage !

Tout le monde la dévisage mais elle n'y fait pas attention :

Greg : Sacrée petite !

Moi : J'en suis très fière.

Greg : On se revoit là haut ?

Moi : Ouais.

Martin met feu aux deux bûchers. La douleur est immense. Mais j'avoue que, je pense uniquement à tout ce que j'ai vaincu. Mon mariage interrompu, le voyage jusqu'aux enfers, l'arrivée aux champs, mes premiers amis ici, mes premières punitions, mon arrivée au château, ma première rencontre avec Kate et Alphonse, Marguerite et sa bonne humeur, mon viol, la mort de Kelya et de Babakar, la nuit de l'évasion et enfin ma plus grande fierté, Kobe, mon fils. Je remercie le Seigneur de m'avoir donné la force de vivre jusque ici.
Les morsures de la brûlure sont moins fortes et une voile lumineux passe devant mes yeux. Je souris une dernière fois. Malgré tout, je ne regrette rien et je suis heureuse d'avoir vécue ceci, deux ans de douleurs de joie de peine de colère. Après tout c'est de ça que la vie est faite, que l'on soit esclaves ou pas d'ailleurs...
Maman, papa, Babakar, Kélya, Cameron je vous rejoins, enfin.
Marguerite, Félix, Liliane, Kobe je veillerais sur vous, je veillerais à ce que vous surviviez à ce périple.
Enfin Kobe je te surveillerai. Je t'empêcherais t'abandonner, même si à mon avis, avec des parents aussi bornés, Félix et Liliane auront beaucoup de mal avec toi haha. Je leur souhaite bien du courage ! Je ferme les yeux. Je ne ressens plus rien ou plutôt je me sens incroyablement bien. Ce n'est qu'un au revoir.

La Canne à SucreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant