La Canne à Sucre

Chapitre XV

Comme tout les jours, nous nous levons à l'aube pour préparer les repas de ces messieurs. Je rentre dans la cuisine et aide Marguerite a préparé les petits déjeuner.
Une fois fini je me poste prêt de la porte pour accueillir les maîtres. Clark et Martin me salue chaleureusement. Édouard me regarde avec un ignoble sourire en coin. Quant à MR Mason il se contente de me sourire. Leur repas terminé, les blancs filent à leur occupation. Je me charge du nettoyage de la cuisine. Je fais la vaisselle, je vide le seau de la vaisselle. Je prends l'autre que Marguerite m'a apporté et commence à nettoyer le sol.
Après un moment je vérifie que Marguerite est bien parti nettoyer le haul. Je me mets à ouvrir tout les placards. Je trouve du pain, des pots de confiture et même de la viande séchée. Je rassemble tout ça sur la table de la cuisine.
Lors de mes premiers jours ici, j'ai découvert la réserve qu'il y a sous la cuisine. C'est la que la viande est salée, que leurs vins vieillissent... je rassemble tout cela dans un tissu en toile et le cache derrière un énorme tonneau. Je remonte rapidement et referme la réserve.
Et j'ai fait cela pendant plus de 15 jours. Je rentre dans la reserve pour la dernière fois. J'y ai amené des robes et des chemises pour mes amis. Je compte tout ce que j'ai : 27 tranches de viande séchée, 15 pains et 6 pots de confitures différentes. En apportant cette réserve de soir j'y ajouterai des fruits. Je sors de la réserve. Je prends le panier de linge sale et marche jusqu'à la rivière.
Ce soir ? Je vais déposer les provisions à notre lieu de départ. Nous partirons sûrement dans deux semaines. Tout est presque prêt. J'ai l'itinéraire, les provisions, les vêtements. Je n'ai pas pu retourner au village depuis alors nous décideront des gens qui partent ce soir également.
Une fois le linge nettoyé, je retourne au château et rejoins Kate dans sa chambre. Elle est toute contente, nous allons à la plage aujourd'hui et MR Mason nous accompagne :

Moi : Prête ?

Kate : Oh que oui ! Je vais aller à la plage ! Trop cool !

Moi : Oui oui... où est MR Mason ?

Kate : Il nous rejoint là bas apparemment. Mais des servantes et d'autres esclaves vont nous accompagner.

Moi : Oh d'accord...

La porte de la chambre de Kate s'ouvre violemment :

Mr Mason : Maryse, je peux te voir s'il te plaît...

Moi : Oui, bien sûr.

Je le suis en dehors de la chambre. Son regard est dur :

Mr Mason : On m'a rapporté que tu voles de la nourriture, c'est vrai ?

Moi : Non.

Mr Mason : Alors pourquoi avons nous trouvé du pain sous ta couche dans le dortoir ?

Je ne cache aucune nourriture sous ma couche :

Moi : C'est pas moi on m'a piégé...

Mr Mason : Je ne demande qu'à te croire mais tu le sais...

Moi : Vous n'êtes pas le seul à commander.

Mr Mason : Suis-moi.

Je m'exécute. Nous sortons du château. Il ordonne à une esclave d'emmener Kate à la plage à ma place. Nous marchons jusqu'au champs. C'est la qu'à lieu les punitions. Une croix est au sol. Édouard est à côté :

Édouard : Allonges toi.

Je scrute les esclaves qui me regardent. Je vois Babakar et Kélya, ainsi que mes autres camarades, Félix et Greg. Je m'allonge sur La Croix. On m'attache les main avec des cordes. Édouard mais là croix droite. La gravité ressert les étaux autour de mon poignet ce qui m'arrache un gémissement de douleur :

Édouard : Voilà ce qu'on fait au voleur de nourriture...

Et je resta sur cette croix 2 jours et 2 nuit. Brûlée pas le soleil la journée, mangée pas les moustiques la nuit, assoiffée par la chaleur, affamée pas le temps. Quand Clark est venu pour me faire descendre je n'avais même plus la force de parler. Il m'a jeté à sceau d'eau au visage et m'a dit de retourner travailler. Je me suis traînée jusqu'au château. Mr Mason m'a vu, il m'a emmené dans son bureau et m'a forcé à me coucher sur son canapé. Il m'a alors ordonné de dormir. Ce que j'ai fait.
Quand je me réveille il fait déjà nuit. Je sors du bureau et marche jusqu'à la cuisine. Je prends un morceau de pain et une goyave que je mange rapidement. Je vérifie ensuite que personne n'est dans les alentours. Je descends dans la réserve. Je cherche mes provisions. Je les prends avec moi et cours jusqu'à la rivière. Je m'arrête pour boire de l'eau. Je continue mon chemin jusqu'au village. Je me glisse dans la tente de Kélya :

Kélya : Maryse ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Moi : Suis-moi. On va déposer les provisions.

Je lui donne une partie des provisions avant de nous diriger vers le lieu de notre futur départ. D'un coup Kélya et moi entendons des chiens aboyer et des hommes hurlés :

- "Allez mes chiens, cherchez les évadés !"

Kélya et moi échangeons un regard horrifié. Kélya me rend les provisions. Elle arrache des feuilles de buissons sauvage et se frottent vigoureusement les bras avec. Une forte odeurs s'est dégage des feuilles :

Moi : Que fais-tu?

Kélya : Pars devant.

Moi : Ça va pas ou quoi ?

Kélya : Si il t'attrape ils vont te tuer. Moi j'ai quelques chance de survivre. Je vais attirer les chiens, t'inquiètes pas pour moi.

Je sais pertinemment qu'elle a raison. Je colle mon front au sien :

Moi : Bon courage, reviens nous...

Kelya me sourit et pars en courant dans la direction opposée. Nous savons, elle comme moi, que nous nous reverrons jamais. Je retiens les larmes qui menacent de couler et je fonce jusque a ce fameux lieu. J'entends un cri strident de femme. Je me retourne mais ne vois personne. Je m'assois et prie pour que ce ne soit pas Kélya. Après cela je retourne au château. Je m'allonge sur ma couche tout en priant, pour l'âme de Kélya...