Apparences trompeuses

Détective

1955 - 1960

Après avoir été renvoyé de Poudlard par Dumbledore, Tom avait pesté jurant de se venger du vieux fou. Aux portes de l'école, il avait lancé une malédiction, jurant sur sa magie qu'aucun professeur de Défense contre les Forces du Mal ne pourrait avoir ce poste plus d'un an.

C'était probablement puéril, et bien loin de sa façon habituelle de procéder, mais le fait d'être pour les années à venir une épine constante dans le pied de Dumbledore l'avait comblé. Une petite satisfaction qui ne coûtait rien. Et l'expression de stupeur du sorcier avait été particulièrement savoureuse, puisque cet idiot devenu Directeur ne s'attendait certainement pas à ce genre de choses de sa part...

Comme ses projets de devenir professeur avaient été réduits à néant par le refus net de Dumbledore, il lui fallait trouver autre chose. Éduquer les jeunes générations à la défense - en leur offrant la possibilité d'apprendre l'art de la Magie Noire - lui avait semblé la meilleure chose à faire pour laisser une empreinte durable dans la société sorcière. Il était fermement convaincu que toute la magie devrait être enseignée, et pas seulement celle décidée par une poignée de vieux croûtons incapables de voir plus loin que le bout de leurs baguettes...

Désormais, il avait assuré sa quasi immortalité avec ses horcruxes. Puisqu'il ne pouvait pas atteindre Poudlard, il se débrouillerait autrement pour obtenir ce qu'il voulait.

Il appela à lui les sorciers qu'il avait converti à sa vision des choses, ceux là même qu'il avait baptisé ses Mangemorts. Il leur proposa de façonner l'Angleterre sorcière à leur image, contrôler les moldus et assurer la suprématie des sang-purs.

Il rencontra un vif succès parmi les anciennes familles qui se sentaient lésées de ne pouvoir utiliser la Magie à leur guise, devant se cacher par ordre du Ministère. Le tout sous l'égide bienveillante de Dumbledore, leur principal ennemi.

Tom profita de l'ascendant qu'il avait réussi à prendre pour leur imposer une marque. Sa propre marque, qu'il leur graverait à même la peau.

C'était un moyen pour lui de leur rappeler en permanence qui était leur Maître, qui les dirigeait. Aucun ne pourrait le défier sans y laisser la vie, aucun de ses Mangemorts ne pourrait prendre le pouvoir sur ses camarades. Et ils acceptèrent tous, impatients de se soumettre.

Puisqu'il était le seul à sa connaissance à parler encore le Fourchelang, ce fut le langage qu'il choisit pour graver le tatouage dans leur chair. Grâce à sa marque, il pouvait les contrôler. Il pouvait les punir en leur infligeant la douleur d'un Doloris en imposant sa baguette sur la Marque. Il pouvait tous les appeler au travers leur marque. Et il était persuadé que s'il en avait la volonté il pourrait même leur ôter la vie bien qu'il n'ait pas encore essayé.

Il entraîna les Mangemorts dans une frénésie d'attaques sanglantes. Ils restaient discrets en premier lieu, se contentant d'agir au plus fort de la nuit pour ne laisser qu'un champ de cadavres derrière eux. Ils éliminaient les ennemis de la magie, ceux qui trahissaient leur sang en ouvrant leur monde aux moldus. Tous ces sorciers qui se mêlaient aux moldus et qui leur dévoilaient leurs secrets librement, tous ceux qui se reproduisaient sans se préoccuper de l'avenir de la Magie.

Tom en profita pour voyager de nouveau, créant d'autres horcruxes. Désormais, il avait le journal intime du temps de son adolescence, la coupe de Poufsouffle, le médaillon de Serpentard et la bague de la famille Gaunt. Par le plus grand hasard, lors d'un voyage en Albanie, il découvrit le diadème perdu de Serdaigle, et il en fit un horcruxe.

Il était fermement convaincu que le chiffre sept était porteur d'une grande puissance, et avait décidé de scinder son âme en sept. Il lui manquait donc un objet pour atteindre son objectif.

Cependant, Tom voulait un réceptacle hors du commun pour accueillir le dernier fragment de son âme. Il se refusait à agir dans la précipitation.

Lorsqu'il revint en Angleterre, il décida qu'il était largement temps pour lui de se faire connaître un peu mieux.

Il était pratiquement immortel. Il avait de plus en plus de sympathisants, dévoués corps et âme à son projet. Il était puissant. Et il était fermement convaincu que personne n'oserait se mettre sur son chemin. Dumbledore était le seul assez fou pour tenter quelque chose, mais il serait impuissant face à son armée.

Tom réunit les Mangemorts et harangua son public pour les convaincre d'agir en pleine lumière. Ils seraient dissimulés derrière un masque pour qu'ils ne puissent pas être inquiétés individuellement, mais en tant qu'entité, l'ensemble du monde sorcier anglais saurait qu'ils existaient.

Désormais, tous les sorciers trop lâches pour protéger leurs coutumes sauraient que Lord Voldemort et ses Mangemorts veillaient au grain.

Pour l'occasion, il donna une cible : un employé du Ministère qui avait épousé une moldue et dont les enfants étaient de misérables cracmols.

Ils tuèrent toute la famille sans le moindre remord, sans la moindre hésitation. En sortant de leur maison Voldemort eut un large sourire, et d'un geste de la main, il fit flotter la marque des ténèbres au dessus des lieux. Une immense marque, fantomatique et verdâtre. Le serpent représentait se tortillait lentement, hypnotique et effrayant. Ça serait le message qu'il ferait passer aux sorciers, pour qu'ils apprennent la peur en voyant son signe.

Ils transplanèrent tous, pour aller fêter leur entrée dans la lumière du monde magique. Désormais, ils n'étaient plus anonymes.

Dès le lendemain, la Gazette titrait au sujet de la nouvelle menace qui émergeait. La population sorcière n'avait pas encore oublié Grindelwald, et l'annonce fit l'effet d'un coup de tonnerre.

Tom profita de la panique qui déferla sur le monde sorcier pour encourager ses Mangemorts à imposer leurs vues tandis que de son côté il jouait au détective pour essayer de découvrir qui étaient ses parents biologiques.

Il n'avait pas oublié les révélations de Merope Gaunt, et il n'en avait encore parlé à personne.

Le sorcier était prêt et déterminé à percer le secret de ses origines. Il avait besoin de savoir pourquoi il avait été abandonné, et d'où il venait.

Lui qui avait été persuadé être le descendant de Salazar par la famille Gaunt était de nouveau le pauvre petit orphelin qui ne savait pas qui il était. Il n'avait même plus de nom, puisque c'était Merope qui l'avait baptisé ainsi avant de mourir... La seule certitude qui lui restait était qu'il était un sorcier.

Il se jura qu'il mettrait tout en œuvre pour savoir d'où il venait, même si ce devait être la dernière chose qu'il ferait.