Obligated

CHAPITRE I

- Ma petite chérie ! On y va ! Appelle ma mère.

- Oui, Maman !

Je cours en bas en déboulant les escaliers. Je manque de tomber par terre mais je me retiens grâce à la rambarde. Je suis essoufflée quand j'arrive devant ma mère. J'exagère mon manque d'oxygène et ma génitrice en rit. Elle s'abaisse à ma hauteur, je suis encore très petite, je n'ai que cinq ans après tout.

Elle m'aide à mettre mon manteau et mon bonnet car il fait très froid dehors. Elle m'embrasse la joue et me prend la main en se relevant.

- On va où ? Je lui demande, excitée.

- Tu verras, mon coeur.

Je saute de partout et elle me dit de me calmer. Je ne l'écoute pas. Elle me fait du chantage, que si je continue, nous n'y allons pas. Je m'arrête instantanément.

Elle ouvre la porte d'entrée, nous sortons et nous nous dirigeons vers la voiture. Elle me place dans mon siège auto. Ses gestes sont tendres et délicats.

Je souris comme une débile depuis qu'elle m'a annoncé qu'on sort quelque part.

Ma mère monte sur le siège, côté conducteur, et nous roulons vers une destination qu'y met inconnue. Cela me frustre de ne pas savoir. Mes jambes ne peuvent s'empêcher de bouger, je tape mes pieds contre le siège d'en face. Je regarde sans arrêt par la vitre. Je commence à reconnaître les lieux. Je crois bien que nous allons au parc.

- On va aux jeux ? Je demande innocemment.

Ma mère sourit mais ne dit rien. Je pense que cette réponse veut dire oui. Je crie de joie. Cela fait une éternité que je n'y suis pas allée. On peut dire que mes parents n'étaient pas souvent là mais depuis près d'un mois, ils sont tous les jours présents, je ne sais pas pourquoi.

Notre véhicule se gare sur un trottoir et nous descendons. Je cours toute seule vers l'entrée du parc.

- Attends moi ! Crie ma mère.

Je ne l'écoute pas et continue ma course. Je regarde derrière moi en même temps. Ce fut une erreur puisque je trébuche par terre. La cause de ma chute est le bord d'un trottoir. Mon genou a cogné le premier au sol. Je m'assois pour voir l'état de ma blessure et remarque que je saigne. Je grimace de douleur mais ne pleure pas, je suis une grande fille tout de même.

J'entends les rires d'un enfant. Je relève la tête et vois une petite fille, à côté de moi, debout, entrain de me regarder avec un air moqueur. Elle est entourée de ses amis. Je la regarde méchamment. Son rire redouble. Je ne dois pas être crédible.

- Tu crois que tu me fais peur ? Dit-elle avec provocation.

Je ne dis rien et me relève. Je lui tourne le dos et rejoins ma mère.

- Tu vas bien ma chérie ?

Je baisse la tête vers ma blessure.

- Combien de fois je t'ai dit de regarder devant toi ?! Me rouspète-t-elle.

Je ne dis rien. Les moqueries de la petite fille me restent en tête. Je n'aime pas qu'on se moque de moi. Je me sens honteuse.

Ma mère me relève le menton pour me regarder dans les yeux. J'ai les larmes aux yeux.

- Que se passe-t-il, mon ange ? Demande-t-elle, inquiète.

- Il y a une fille qui s'est moquée de moi quand je suis tombée.

- Qui est-ce ?

Je lui montre du doigt la personne. Elle la regarde fixement en fronçant les sourcils. Elle paraît surprise mais sourit par la suite.