CHAPITRE XVIII

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Notre avion atterrit sur la piste. Je détache ma ceinture et me lève de mon siège quand notre jet est complètement à l'arrêt. Lauren fais de même et prends ma main. Elle m'embrasse la joue. J'ai pris conscience de ce qu'il s'est passé tout à l'heure. J'ai réfléchis énormément pendant le reste du voyage. Elle m'a dit qu'elle m'aimait mais peut-être que ce sont des paroles en l'air. Peut-être qu'elle m'a avoué cela, rien que pour sauver la situation. Je n'ai pas encore totalement confiance en elle. Ce n'est pas si facile de pardonner aussi vite une personne. Je pense aussi au fait que si elle m'aimait vraiment depuis toutes ces années, pourquoi n'a-t-elle pas dit la vérité plus tôt ? Quand on aime quelqu'un, on ferrait tout pour elle. Mais peut-être qu'elle avait peur de se confronter aux sentiments qu'elle éprouve pour moi. Je reste dubitative. La photo de Lucy me reste constamment en tête. Ça me rend malade et jalouse. Je me dis aussi que ce n'est pas la faute de Lucy, elle garde espoir. Lauren a agit maladroitement et pensait bien faire. Mais si elle ne fait pas ce qu'elle dit, c'est-à-dire, mettre fin à cette liaison avec son amie, je peux être sûre qu'elle ne tient pas réellement à moi.

Nous descendons les marches et on se dirige vers une voiture décapotable blanche. Je suis excitée à l'idée de découvrir des endroits magnifiques. Je sautille comme une enfant. Lauren rigole. Elle est amusée par mon tempérament de petite fille.

- Calme toi, voyons ! Dit-elle.

Je m'arrête et monte sur son dos. Elle attrape mes cuisses comme elle peut car je l'ai pris par surprise. Je passe mes jambes à sa taille et mes bras autour de son cou. Je glousse à son oreille. Mon souffle la chatouille. Je lui dépose des bisous sur sa joue toutes les secondes. Elle me dit d'arrêter mais je sais très bien que c'est l'inverse qu'elle veut.

Elle me dépose par terre et je monte précipitamment dans la voiture et m'assois. Lauren fait de même et allume le contact. Quelqu'un dépose nos valises. Après cela, elle roule vers l'extérieur de l'aéroport. Pour l'instant, nous ne voyons que l'autoroute mais je suppose que l'emplacement de notre maison aura un paysage paradisiaque. J'allume la radio et des chansons en espagnol se font entendre. Je me mets à danser toute seule et Lauren tape, avec ses mains, au rythme de la musique, sur son volant.

Je remarque que nous rentrons dans un tunnel et qu'il y a très peu de personnes qui circulent. Je détache ma ceinture.

- Camila ?! Qu'est ce que tu fais ?! Demande Lauren, paniquée. Arrête ça, tout de suite !

Je rigole de son manque d'autorité. Je ne l'écoute pas et me mets à genoux sur mon siège pour être plus haute. Je me tiens au pare-brise et d'un coup, je tends mes bras sur les côtés. Je crie comme une euphorique. Je montre ma joie d'être ici d'une différente manière. On peut entendre mon écho et je continue de hurler. Lauren se prend au jeu et rit. Les personnes dans leurs voitures nous regardent étrangement mais je ne fais pas attention à eux.

Nous arrivons à la fin et nous voyons le jour. Je suis déçue que ça se finisse aussi vite. Je m'assois correctement sur mon siège.

- Je ne pensais pas que tu te lâcherais à ce point, me dit Lauren.

- J'aime te surprendre. Et je ne pensais pas que tu serais aussi coincée.

Elle paraît faussement vexée par ce que je lui dis. Elle met la main sur le coeur. Je rigole pour me moquer.

- D'accord, je retiens, répond-elle hautainement.

Je me penche vers elle et dépose un bisou sur la commissure de ses lèvres. Elle ne peut pas s'empêcher de sourire.

- Tu vas voir ce qu'il va t'arriver quand on sera là-bas, me menace-t-elle, gentiment.

- Je sais que tu ne me ferras rien, je la nargue en lui tirant la langue.

ObligatedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant