Embedded Love( reécriture)

Chapitre 5

Je referme la portière ignorant son sourire en coin. Dès que je passe la porte d'entrée je retire mes talons et fais un léger massage à mes plantes de pieds rougies.

Le salon est vide comme d'habitude quand je rentre, je fais un tour à la cuisine prendre un vers d'eau avant de monter dans ma chambre.

Je prends une douche rapide. Contrairement aux autres fois je suis assez lucide, donc j'aurais du mal à trouver le sommeil. Je met une nuisette et me lance en quête de mes cachets, je trouve la boite complètement vide.

Je me couche sur le dos et regarde les motifs du lustres au dessus, comment vais-je faire pour dormir cette fois? Je me force à fermer les yeux et me retourne plusieurs fois sur le lit sans pour autant sentir le sommeil de près ou de loin.

Hantée par des yeux sombres et un sourire à focette.

Exaspérée, je rejette les couvertures et me lève d'un bond. Mes pieds me conduisent jusqu'au couloir, je marche et traverse les portes les unes après les autres, jusqu'à me trouver devant une porte en particulier. Je m'arrête et regarde le poignet comme s'il allait se transformer en serpent et m'arracher le bras si je le touche.

Je ne suis pas entrée ici depuis l'accident. Je reste une éternité devant la porte, espérant sûrement qu'elle s'ouvre et que le propriétaire en sorte. On peut toujours rêver....

Dans un élan de courage, je tourne le poignet et entre. Derrière la porte se trouve des rangées interminables de livres sur le côté droit, j'ai sûrement lu les trois quarts. Je m'approche des rangées et touche du bout des doigts les livres couverts de poussière. Je tombe sur « Gifted Hands » de Ben Carson qui repose près des autres livres du même auteur.

Je sors le livre et le nettoie tant que possible avec mes mains. Je continue ma conquête. Derrière la bibliothèque improvisée se trouve un pseudo laboratoire, isolé du reste de la pièce. Là se trouve tous les équipements scientifiques possibles.

Je me retourne et gagne le côté gauche de la pièce où se trouve le bureau et la mini cave de papa. Je dépose le livre et ouvre la porte vitrée de la mini cave, je choisis un vin au hasard. Un cabernet-sauvignon, 2002, un des préférés de papa.

Je trouve un tire-bouchon et une coupe non loin de là. Je m'enfile deux coupes sans arrêt et je peux clairement entendre la voix de papa protester, Ma prunelle un aussi bon vin se savoure, il ne se boit pas. Ce qui m'arrache un sourire malgré moi, j'ai eu droit à des cours d'œnologie dès mes dix ans.

Je me verse le troisième verre et m'installe sur le fauteuil derrière le bureau, mon livre sur l'autre main. Pendant que les autres enfants ont eus droit à des histoires sur des comptes de fées avant de dormir, moi j'avais droit à du Ben Carson ou du Tererai Trent ou du Émilie Brontë. Je connais chacun de leurs livres par cœur.

Je choisis une page au hasard et je lis l'histoire de l'incroyable neurochirurgien qui l'a écrit, l'esprit léger grace au vin qui s'y infiltre...
Je me réveille le lendemain matin le corps endoloris. Je me suis endormie sur le fauteuil du bureau de papa.

Je range mon verre vide et le livre que j'ai emprunté la veille avant de sortir.
Je vais dans ma chambre prendre un bain et descends prendre le petit déjeuner.

J'ai cours ce matin et bizarrement j'ai envie d'arriver à l'heure. Une fois que j'ai finis mon thé je monte m'habiller. Je troque mes tenues habituelles pour un jean, un top en soie et une paire d'escarpins à talon. Derick me dépose au campus.

Je retrouve Jessie à l'entrée et nous allons ensemble jusqu'à notre classe. Le trajet se fait plutôt en silence, Jessie c'est ma meilleure amie depuis toujours mais ces derniers temps on s'est un peu (beaucoup) éloignées.