Chapitre 3

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   Je suis réveillé par quelqu'un qui frappe à ma porte et entre sans attendre ma réponse. C'est définitif je dois créer une alerte sur mon téléphone pour me rappeler de fermer ma porte. Exaspérée je garde les yeux fermés, je suis sûre que c'est mama, peu importe ce qu'elle a à me dire, ça peut attendre demain ou la semaine prochaine...

- Cassandra tu dors?

     Non je m'amuse à être couché là pour rien.

  Elle allume ma lampe de chevet et m'appelle plusieurs fois jusqu'à ce que je comprenne qu'elle ne compte pas me laisser en paix. En guise de réponse, la centième fois, je me réarrange dans mon lit et ouvre les yeux.

- Il faut que je te parle d'un truc, je ne serais pas long.

   Elle se baisse pour s'asseoir sur mon lit, puis se ravise et tire ma chaise de bureau pour s'asseoir. Je referme les yeux priant pour que le sommeil me prenne.

- Dans trois mois, ça va faire un an. Lance t-elle lentement comme à elle-même.

    La surprise me pousse à ouvrir les yeux, je dois rêver, elle ne me réveille pas pour me parler de ça, si?! Elle évite mon regard, avec raison je suis sûre que me yeux lance des éclairs.

- J'ai pensé.... on a pensé qu'on pouvait faire un truc pour se souvenir de lui. Tu sais une sorte de commémoration...

  Parce qu'ils ont besoin d'une occasion spéciale pour se souvenir de lui? Moi je n'en ai pas besoin, tout simplement parce que je ne l'oublie jamais. Sauf quand je suis assez saoul...
    Elle fixe enfin son regard au mien et prends son temps avant de prononcer ses prochains mots.

- Je voulais que tu le saches, je sais à quel point il te manque.

   Elle ne sais rien, mais je ne lui dis pas. Si je parle je vais pleurer et je n'ai pas envie de lui faire ce plaisir. Alors je ferme de nouveau les yeux, avec un air faussement indifférent.

- Aussi, je voulais que tu organise tout ça, tu le connaissais sûrement mieux que personne. Je sais qu'il aimerais que tu le fasses.

    Je l'entends sourire mais je refuse d'ouvrir les yeux. Sentant cette douleur familière en moi faire de nouveau surface.

- Il me manque aussi tu sais, bien plus que ce que tu crois.

  C'est faux, c'est impossible que ce soit vrai. Sinon pourquoi elle ne ressens pas la même douleur que moi? Comment elle réussit à sourire et continue de vivre?

- Non.

   Les mots sortent d'eux-mêmes de ma bouche, nous surprenant toutes les deux. J'ouvre les yeux et tombe sur son regard emplit de larmes, quelle belle actrice.

- Je ne veux rien organisé du tout.

   La surprise est claire sur son visage, qu'est-ce qu'elle espérait? Qu'on aurait des moments mère-fille en organisant la commémoration de mon père? D'ailleurs c'est quoi cette idée saugrenue?

     Une commémoration est juste une occasion supplémentaire pour eux de faire la fête et danser, comme ils l'ont fait pendant les obsèques.

     Je me rappelle exactement comme ils étaient tous en train de danser au son produit par les batteurs appelés pour l'occasion. Pendant que le corps de papa était encore tout frais dans son cercueil dans la maison.

        Je refuse de leurs donner une nouvelle occasion comme celle là.
      Elle reste immobile dérouté par ma réponse et surtout surprise par la froideur de mon regard. Elle espérait sûrement m'émoustiller en invoquant mon père mais c'est raté.

Embedded Love( reécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant