L'ange démoniaque

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La même sensation de malaise me reprit au bas de escalier. Je me sentais barbouiller, mais alla m'asseoir en face de Sasha et Axel, déjà présent.

Je mangea ce que j'avais à porter, sans vraiment y prêter attention.

Vaguement, j'entendis Axel dire qu'il devait se retirer.

-Les souverains viennent nous voir, tu t'en souviens ? lui rappelais-je, en baillant.

-Tu émmerges enfin ? me répondit-il.

-Plus ou moins...

Les jumeaux gardiens se rapprochèrent de nous.

Les portes de la salle s'ouvrirent dans un grand fracas, avec un vague son de clochette insupportable !

Une femme a l'allure de fée à taille humaine passa la porte et nous observa attentivement.

Les gardiens lui tirèrent une brève révérence, puis clamèrent en choeurs :

-Voici les arrivants qui guériront Lily, votre majestée. Visiteurs, voici la souveraine de Tir na nog, la Reine Titania.

Un homme gigotant dans tout les sens, l'air d'un sacré energumène et possédant des oreilles pointu, apparut soudainement de derrière la reine.

-Et voici le Roi Obéron, mon époux... le présenta t'elle, en soupirant.

Elle s'approcha de nous et nous dévisagea tour à tour, avant de s'arrêter sur moi, le visage faussement attristé :

-Mon pauvre enfant... Tu n'es pas encore pardonner, ou n'as-tu pas encore récupéré, ce que tu as perdu ?

Ces yeux montraient clairement qu'elle savait. Elle savait ce que j'ignorais !

Sous son regard insistant, je sentis mon visage se chauffé de gêne, avant de toussoter pour me reprendre :

-Bientôt. Sauver Lily en fait partie.

-Je vois, répondit-elle. Je prie pour que tu puisses enfin retourner à l'endroit où tu es censé être et que tu rétablisses l'équilibre de ce monde !

Elle leva sa main vers mon visage, doucement, sans geste brusque.

Elle me caressa tendrement la joue, comme si j'étais vraiment son enfant.
Je me laissa faire, ne trouvant rien d'inconfortable.

Elle passa ensuite à Axel, puis à Sasha, vers qui Obéron s'approcha :

-As-tu trouvé un petit à ton goût ?

Je n'entendis pas ce qu'il chuchota, mais son épouse le reprit :

-Laisse donc ce petit tranquille, Obéron ! Tu l'effrais surement avec ton sourire effrayant !

-Mon sourire n'est pas effrayant, il est malicieux ! Malicieux, te dis-je, Tatiana ! s'exclama t'il, en grimaçant et en me jetant un bref regard.

-Ne m'appelle pas Tatiana ! s'exclama t'elle, visiblement embêter.

Ces deux-là ne m'étaient pas inconnu. Aibell et Aoibheal, non plus. Qu'est-ce que tout cela voulait dire ?! Etait-je déjà venu ici, auparavant ?

Mon mal de tête me reprit, tout aussi fort que les autres fois.

Obéron s'approcha d'un saut et me chuchota :

-Essayer de forcer ne te rendra que plus dur, la tâche. Sois patient, tout vient à point, qui sait attendre ! Pour le moment, vient prendre l'air, en notre compagnie !

Il me prit par la main, sans que je ne pus réagir et m'entraîna à la suite des autres, qui étaient déjà dehors.

La reine s'assit sur un banc, a proximité du cerceuil de verre, contenant le corps de Lily. J'observa rapidement le contenu du cerceuil, sans trop m'approcher du feu. Lily était à présent couverte de sang. Elle avait dû en cracher beaucoup...

Sasha s'assit à côté de la reine, tandis que je pris place sur le bord du banc.

Axel, assit face à nous, parterre en tailleur, très vite rejoint par Obéron.

Celui-ci dévisagea son voisin, sans vergogne ni discrétion.

-Chère époux, un peu de tenu, voyons ! le réprimanda la Reine.

Vu leur chamaillerie, l'ambiance au château de Tir devait être folklorique !

-Ma tendre, le visage et la présence de cet enfant me dit quelque chose ... mais je n'arrive pas à me souvenir, cela m'a l'air tellement loin et vague !

Axel n'avait pas l'air à l'aise...

-Pardonnez-le, il n'utilise pas souvent sa tête, pour des choses intelligentes ! s'excusa la Reine.

Je ne pu me retenir plus longtemps et fis mon possible, pour rire le plus discrétement possible. Les larmes me vinrent, jusqu'au point où je ne pu presque plus respirer.

Je ne réussis à me calmer, que lorsque j'entendis un air. Cet air. Un air familier. Un air que je chantais aussi, autant chez les démons que chez les anges. Un air n'appartenant qu'à moi !

Je me calma net et observa la Reine, venait de finir de chantonner.