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Tout le monde se retourna vers moi, silence... La narratrice avait un sourire malicieux. Comme si tout le monde dans cette cour voulait la peau de quelqu'un d'autre. Ma cousine fit semblant, mais elle commençait à partir de ce jour-là à se méfier de moi alors que il n'en était rien. Il n'y avait absolument rien entre lui et moi. Après qu'ils eurent beaucoup insisté pour que je raconte ma conversation avec le roi, le poids était tel que je fus obligé de raconter des mensonges sur une conversation inintéressante et imaginaire.

Une fois que tout le monde était parti, à la fin du soupé. Hélène était furieuse. Les servantes étaient parties et l'avaient enfin débarrassé de son corset.

- Allez-vous me le dire ? Ou vous commencez à me faire des cachotteries ?

- J'allais vous le dire, mais difficile avec autant de monde... Vous n'êtes jamais seule...

- Comment osez-vous mettre la faute sur moi, petite allumeuse.

- Je n'ai allumée personne...

- Hâtez- vous mademoiselle à me raconter ce que le Roi vous a dit.

Elle s'est assise devant son boudoir et une servante surgit avec une bassine d'eau chaude. Elle sorti une serviette de la bassine et l'entoura sur la tête d'Hélène. C'était chaud, elle grimaça et recula un peu la serviette qui lui brûlait le front.

Je tremblais de tous mes membres, et je savais que si je lui disais la vérité de ma conversation avec le Roi elle allait être furieuse. L'idée que le Roi s'intéresse à moi me semblait si invraisemblable... Je ne connaissais pas toutes les méthodes de faire la cour.

Cela faisait à peine un an que j'étais sorti du couvent. Les peintures des hommes et des femmes m'étaient tout à fait inconnus. Même si je commençais en effet à sentir certaines nuances par cette convivialité dans salons et le rapprochement avec de ma cousine. Mais aussi des jeunes hommes qui venaient me parler...J'ai donc fini par raconter à Hélène que la Grande Dame raconta au Roi que j'étais souffrante et qu'il a su que je cherchais à me marier.

Mais cela se révéla insuffisant, et Hélène se demandait pourquoi le Roi s'est intéressé à mon petit sort. Ensuite son égocentrisme repris le dessus et elle m'a demandé si je lui avais parlé d'elle. J'ai dit que oui, sinon c'était signer mon arrêt de mort. Mais je me posais la question, pourquoi devrais-je parler d'elle au Roi ? Elle soupait presque tous les soirs avec lui et faisait partie de sa cour.

-Vous n'allez pas chez monsieur le frère du Roi ? j'ai demandé pour changer de conversation.

- Il est parti à Évelynes . Me dit-elle la gorge noué.
J'ai préféré alors continuer avec la précédente conversation.

Le lendemain en faisant de la couture avec elle Annabelle qui était ma confidente, on parlait du sujet. De toute façon, je n'ai même pas eu besoin de lui dire car elle le savait déjà, et c'est elle même qui m'a posé la question.

- C'est car elle veut que les gens fassent un bon dessein de sa personne. Me dit Annabelle en se concentrant sur son châle.

J'ai rigolé bêtement me croyant plus maligne que mon ami.

- Hélène n'a pas besoin de l'avis des gens Annabelle, elle est au-dessus de toutes ces personnes en tant que maîtresse du frère du Roi.

- Et cela fait bien longtemps qu'elle l'est, or la fonction de maîtresse, surtout celles du frère du Roi n'est pas un poste à temps indéterminé. Pourtant, au grand étonnement de tous votre cousine se trouve là depuis bien des années, et elle commence à se faire vielle...

Cela voulait tout dire, Hélène avait peur, peur que sa place soit prise par une autre. C'est à partir de ce jour-là que j'ai commencé à distinguer le nombre incalculable de jeunes femmes qui circulaient dans les longs couloirs, dans les salons, dans les jardins. Des très belles, des moins belles, des drôles et intéressantes et des murmureuses. Avec de jolies robes et bijoux, éventails et rubans à ne plus en finir. Je me suis senti encore une fois toute petite et pas du tout à ma place.

Quelques jours plus tard, alors que je rentrais dans un salon, tout le monde me regardait. Toujours aussi peu sur de moi, ma toute puissante cousine n'était pas présente. J'ai alors voulu tourner mes talons afin de fuir, fuir ces regards que je ne pouvais contrôler. Mais le Chevalier du Mans me surpris et me pris délicatement la main, me ramenant dans le salon.

- Tête haute mademoiselle. Me dit-il en souriant. Vos conversations avec le Roi sont aux bouches de toute la cours, tout le monde est au courant.

- Même vous, monsieur.

- Je suis au courant de tout, voulez-vous suivre mes conseils ?

- S'ils se trouvent être de bonne foi.

- Bien-sûr. Voici le premier, Ne vous attardez pas aujourd'hui.

- C'est bien vous qui m'avez ramené ici, moi je voulais partir.

- Votre cousine doit être furieuse que vous suscitez autant d'attention alors qu'elle s'évapore comme les cheveux du Madame Pokevin.

J'étais étonné de savoir que madame Pokevin n'avait pas de cheveux, elle était si jeune. C'est pour cela qu'elle utilisait autant de perruques

- Cela fait maintenant plusieurs jours que nous sommes revenus et il ne l'a toujours pas revu. Or la seule fonction que votre cher cousin occupe ici n'est que la putain... Veuillez m'excuser.

- Je pensais qu'elle était votre amie. J'ai dit en retirant ma main de son coude, le visage fermé et méfiant.

Le Chevalier se senti mal alaise.

- Je suis surtout l'ami d'Adrien très cher. Votre cousine a eu autrefois un pouvoir comparable à celui d'une reine, et elle fit beaucoup de mal à beaucoup personnes ... Alors sachez que toute la cours attends avec impatience sa chute imminente.

Comme me l'avait conseillé le Chevalier du Mans, je suis restée plusieurs jours sans fréquenter les salons. Je passais mon temps avec Annabelle soit dans sa chambre minuscule, soit dans mes appartements. Je regardais avec envie le soir quand les autres se préparaient et se pomponnaient pour la nuit. Je me suis rendue compte que les salons me manquaient énormément. J'avais changé, je n'étais plus la même petite fille. Sauf que je ne pouvais me cacher éternellement.

Mais mes absences constantes m'ont causé des problèmes. Et la Grande Dame eu finalement un prétexte pour me jeter hors de son jardin. Je n'étais plus sa suivante et je n'avais plus de poste à la cour. Je pensais que c'était le moment où j'allais également devoir quitter le palais. Car c'était cela le sort des personnes qui n'avaient plus de charges. Alors que ma cousine et moi cherchions pour qui d'autre je pouvais travailler. Mais aussi elle pensa à m'inscrire dans une sorte de liste que tenais une Dame. Elle était la grande ménageuse on disait, grâce à elle, beaucoup de mariages étaient accomplis.

Mademoiselle [ terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant