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Le Roi et moi, marchant entre les arbres du chemin qui menait jusqu'au palais. Nous deux, côté à côte, enfin si je me retournai, la cour entière était derrière nous. Suivant, en silence.
J'en tremblait et je souriais tellement j'étais excité par ce qui semblais être un rêve, un merveilleux rêve.

Celle que je voyais, au joli teint pâle comme le linge et aux cheveux dorée des anges ne pouvait être que la reine. Jamais je n'avais vu des cheveux aussi blancs pour une personne si jeune. Je me suis retourné souvent pour regarder si elle était toujours là, marchant derrière nous avec les autres. Elle ressemblait à un esprit.

- Jeanne, c'est bien cela ?

- Oui, sir, je suis la cousine d'Hélène...

- Je le sais... S'est-il pressé de répondre tout en me mettant mal alaise. Et que faisiez-vous à genoux dehors ?

- J'étais très éprise dans ma prière Sir.

- J'espère que dans votre forte prière, j'y était inclus.

- Bien sur Sir. J'ai menti.

- Alors vous n'aurez plus à prier dehors, je compterai désormais sur votre présence dans La Chapelle.

- Votre majesté... vous me conviez à assister à la messe ?

- Cela serai dommage qu'une créature si dévote sois réduite à prier à l'ombre de notre Seigneur.

Il s'arrêta, on était devant une immense porte que je n'avais jamais vue auparavant. Blanche, et incrusté d'arbres dorés, elle brillait sous l'influence des rayons du faible soleil de dix heures.

J'étais assez gêné. Je savais que c'était le moment de partir. J'ai alors fait une révérence pour ensuite tourner les talons et partir. C'est toute tremblante que je suis passée devant tout le troupeau de nobles qui me foudroyaient du regard. Ma cousine était là elle aussi. Mais je n'ai pu déchiffrer ce que ses yeux exprimaient. 

Arrivé aux appartements de la Grande Dame, j'étais en retard, elles étaient toutes là. Leurs yeux perçants qui me lançaient des regards menaçants, moi qui étais toute heureuse, mon sourire fondu comme la neige.

- Je ne veux vous voir ! sortez! Siffla la Dame sans même poser ses yeux sur moi.

Elle était souffrante et ne pouvais pas aller à la chapelle. Une des dames avait sûrement dit ce qui c'était passé. La main blanche effleura ma poitrine pour me pousser hors de la chambre. Un pas et j'étais dehors, Clarisse pu ainsi fermer la porte juste devant mon nez. Je n'ai pas compris, et je crois que je suis resté là quelques minutes, sans bouger. 

Sans rien dire, car je me suis demandé si j'avais fait quelque chose de mal. A cette époque, je n'arrivais pas encore à faire le lien entre les différentes relations que les uns avaient avec les autres. Je ne comprenais rien, j'étais dans ce palais, dans cette nouvelle vie comme porté par le vent. Alors que d'autres pour en être là, avaient absolument tout calculés, tout prévues tels une horloge. Chaque fait et geste, partant de ce qu'ils portaient aux salons à qui ils fréquentaient, qui ils s'adressaient ou accordaient un sourire. Absolument tout était calculé afin d'être bénéfique.

Je suis donc aller dans mes anciens appartements que j'avais encore les clés et heureusement. Hélène n'était pas là, je mourrai de faim et j'ai mangé ses restes avant de me plonger dans mes maximes que je lisais et relisais sans cesse. Ensuite je suis allée voir Annabelle pour manger dans ses petits appartements comme d'habitude car la Grande Dame ne me conviait jamais à manger avec elle. Je fis part de ce qui c'était passé à ma nouvelle amie, mais elle était assez gênée. Je sentais qu'elle me cachait quelque chose.

C'est au soir, alors que j'étais en compagnie de son frère, le chevalier du Mans il fut curieux sur ma nouvelle vie de dame de compagnie.

Il sourit et regarda ma cousine faire son entré dans le salon avec Adrien le frère du roi, tout le monde s'arrêta et leurs fit une révérence.

- Votre maîtresse, chère Jeanne, comme vous le savez. Continua le Chevalier... Est la femme du frère du Roi, et votre cousine, disons que...

- Pourquoi vous ne m'avez pas dit ? J'ai demandé à Hélène le lendemain.

Je revenais des appartements de la Grande Dame. Encore une fois, elles ne m'avaient pas laissé entrer et m'ont tout simplement fermé la porte au nez.

Hélène se faisait masser les pieds et coiffer, vêtu seulement d'une chemise, autrefois j'aurai détourné le regard. Mais elle me contaminait et me pourrissait déjà de l'intérieur, corrompant mon esprit...

Elle demanda au coiffeur et à la servante de se retirer.

Je n'étais pas énervé, j'étais juste profondément humilié, trahie et blessée.

- La grosse truie ? le chevalier? ou sa sotte de petite sœur? suggéra-t-elle d'un ton léger.

- Le chevalier.

- Je ne fais pas assez attention à toi, tu devrais faire attention avec ce Chevalier.

- N'est-il pas votre ami ?

Elle se leva, pris ma main et m'amena dans ma petite chambre.

Elle était arrivée ici comme moi, ses parents c'étaient ruinés afin de l'acheter la charge de femme de chambre, oui, une simple femme de chambre. Hélène était chargée de la propreté de la chambre d'une des sœurs du roi, enfin, propreté... C'était surtout, débarrasser son petit déjeuné, apporter certains messages, amener le linge pour être lavé... Et ce fut par son expérience en la vie, en amour, par sa conversation qu'elle attira l'attention sur sa petite personne. Les sœurs du Roi l'appréciaient, et tout le monde se réunissait avant le coucher pour converser autour d'Hélène.

- C'est ainsi que j'ai connu Adrien. Voyant que la famille princière s'intéressait en moi, Antoine d'Estoril m'acheta une charge au château, je n'étais plus obligé de faire des corvées, j'avais une pension, une petite... et j'avais ma propre servante. En échange bien sûr, je devais parler de lui et essayer de l'obtenir une promotion. Le temps passa et Le roi se maria, ensuite son frère... Ne me juge pas petite cousine, c'est un mariage arrangé, pour donner des enfants de sang royale à la couronne. En aucun cas il s'agit d'amour. Elle ne l'intéresse pas, elle ne sert à rien d'autre que la fonction qu'on lui a attribué, comme nous tous. Ma fonction est d'entretenir Adrien, c'est avec moi qu'il se sent bien. Regarde tout ce que j'ai... J'ai pu aider ma famille, et t'acheter la charge de dame de compagnie.

Tout d'un coup j'ai commencé à l'admirer. Elle avait gravi tous les échelons, elle était toute puissante, respecté, jamais je n'aurai cru que... Elle était autrefois femme de chambre.

Elle me dit ensuite que c'était une vie bien instable. À n'importe quel moment elle pouvait perdre les faveurs de son amant.
- Mais, ne vous aime-t-il pas ?

- L'amour ne dure jamais très longtemps. Apprends cela.
- Et qu'allez-vous vous faire ?
- Il faut que j'aille plus haut, afin d'obtenir un titre. Et ainsi je pourrai avoir des terres.
- Et la terre de vos parents ?

Hélène se tourna vers moi. En souriant elle me dit qu'en tant que femmes la seule chose qu'on héritait était ce qu'on avait entre les cuisses et un peu d'esprit.

- Ne crois pas que tu vas hériter quelque chose de tes parents. Tout reviendra à ton frère. Et c'est pour ça que tu es ici. Pour te marier. Et vu que tu n'es pas bien doté... Avec un veuf se serait la meilleure solution.

Je suis resté bouche bée. C'était injuste, cela faisait des années que mon frère Valérie n'était pas rentré. C'est moi qui étais resté toutes ces années avec mère et père...

Hélène me pris la main de nouveau. 
- Tu es jeune et jolie. Mais ne cours pas vers cette vie incertaine que je mène. Je vais prendre soins de toi.

Mademoiselle [ terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant