ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᵛᴼᴵᶜᴱˁ; ˁᵀᴿᴬʸ ᴷᴵᴰˁEncore une fois, mes addictions prennent le dessus, et je me retrouve perdu, dans ce club que je ne connais que trop bien. Ces gens qui m'entourent, je ne les reconnais pas, j'ignore même si j'ai véritablement envie d'être là, de toute façon... Je fatigue, ma tête tourne, arrête de boire, imbécile... Je claque le verre sur le comptoir décoré de néons bleu et violet, le barman me regarde l'air dépité, oui, je sais, il n'y a pas qu'à toi que je fais pitié. Je lui envoie une grimace, il lève les yeux au ciel, c'est juste un de mes innombrables potes, il me ressert parce qu'il doit faire tourner le club et toucher sa paie à la fin de la semaine.
Tout tourne autour de moi, la sensation est désagréable au possible, je tape de nouveau le shot sur le comptoir, mes gestes se répètent et s'embrouillent, j'ai du mal à garder les yeux ouverts. Alors quoi, vais-je clamser ici, en plein dancefloor, à l'Oasis ? J'ose un rictus moqueur en direction du plafond, les spots me détruisent les yeux, quoi, tu me juges de là-haut ? Je baisse la tête, je raconte n'importe quoi, putain...
— Tu devrais rentrer chez toi, dit Chan en cherchant mon regard depuis le bar.
Je ne lui réponds pas, les mots sont inutiles, il le sait, et pourtant il les use... Je lui tourne le dos, laissant quelques billets sur le comptoir. La nuit est à moi. Tout le monde le sait. Il m'est inutile d'être accompagné de la bande, une nana se colle à moi, je ris, euphorique, les lumières se mélangent, ses lèvres sont humides et ont le goût de l'alcool, sec et amer, j'en redemande. Et la seconde d'après, je passe à une autre qui attend son tour, tout ceci est ridicule, mais je prends mon pied, ouais...
La musique change, un rap agressif empli le club, mon tee-shirt me colle à la peau, je meurs de chaud, je redoute déjà le lendemain... Quand ce putain de soleil se lèvera et éclairera la misère que je suis devenu, qu'il me verra vomir mes tripes et tomber dans l'inconscient durant plusieurs heures, frôlant le coma éthylique... Quelle joie quand le temps file et ne s'arrête pas pour vous demander si tout va bien, si vous arrivez à suivre... Je repousse cette fille, elle le prend mal, je m'en tape, je bouge en rythme.
Les yeux fermés, plus rien ne tourne, ou peut-être qu'à l'extérieur j'ai l'air d'un loser qui perd l'équilibre. Je me sens bien. Ce sentiment, savoir que l'on fait quelque chose de mal, mais se dire que peu importe, il faut le faire jusqu'au bout, plus rien ne peut nous arrêter, tant pis pour le lendemain.
Quand je rouvre les yeux, j'ai un haut le cœur. Je me paralyse, la musique ralentit, les gens cessent leurs mouvements. Les néons qui éclairent la scène rendent ça d'autant plus irréel. J'entrouvre les lèvres, les sourcils froncés, non, impossible. Tu... Je fais un pas, perds l'équilibre, toi, tu restes droite. Non... ne me fais pas ça...
— Comment est-ce possible...
Mon souffle n'atteint personne, même toi, tu détonne dans le tableau pathétique qu'offre la toile, tu ne devrais pas être ici. Ou alors, c'est mon cœur qui a trop bu, je te vois, comme si tu étais là, devant moi. Ton visage ne change pas, en fait, rien n'a réellement changé, sauf peut-être la lueur dans tes yeux. Je fais un pas, deux, je suis devant toi. J'en tremble presque. Je dessoûle sur le champ, tout cesse de tourner, la musique n'existe plus, c'est... un rêve ?
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𝟬𝟱:𝟮𝟯 𝘼𝙈
Fanfiction𝘢𝘵𝘦𝘦𝘻; 𝘦𝘹𝘰; 𝘪𝘥𝘭𝘦; 𝘷𝘦𝘭𝘷𝘦𝘵; 𝘧(𝘹) jeju-do, printemps 2019. thaïs revient sur l'île coréenne au moment où aucun de ses amis ne semble s'y attendre, et avec elle, tout le passé ressurgit, plus violent que jamais. mais des choses cloch...