𝘢𝘵𝘦𝘦𝘻; 𝘦𝘹𝘰; 𝘪𝘥𝘭𝘦; 𝘷𝘦𝘭𝘷𝘦𝘵; 𝘧(𝘹)
jeju-do, printemps 2019.
thaïs revient sur l'île coréenne au moment où aucun de ses amis ne semble s'y attendre, et avec elle, tout le passé ressurgit, plus violent que jamais. mais des choses cloch...
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ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᴿᴵᴰᴱ ᴵᵀ; ᴿᴱᴳᴬᴿᴰ
— Hé, Wooyoung ! C'est vrai que t'as roulé une pelle à San la dernière fois ?
Je ne sais jamais très bien ce qu'il faut répondre à ce genre de questions, alors je me contente d'hausser les épaules, ils partent sans rien demander de plus, leurs éclats de rire moqueurs les suivent jusqu'à ce qu'ils ne disparaissent dans le couloir voisin. Je ne les connais pas, je n'ai croisé leurs visages que quelques fois seulement durant toutes ces années, et me questionner sur mes aventures de club semble être une raison suffisante pour venir m'aborder en plein lycée. Parfois, je ne comprends pas les humains. Je joue avec mes bagues, adossé au mur, attendant que le prof d'anglais veuille bien ouvrir la salle. Peu d'élèves sont déjà présents, mais la plupart me lancent des regards dignes de séries télévisées, quoi, ai-je violé quelqu'un ?
Toute la situation depuis quelques jours est d'un ridicule cuisant, du moins c'est ce que je me dis pour ne pas m'enfuir en courant, les larmes dévalant mes joues. Je pourrai tout prendre à la rigolade, comme Zadig qui se fout de tout, mais je ne suis simplement pas comme ça. Je suis trop... moi. Mon caractère trop sensible me colle à la peau, je n'arrive pas à m'en défaire, à m'endurcir. Comment pourrais-je être comme lui... quand il est si parfait. La question sans réponse rôde un moment dans mon esprit, j'ignore où sont passés tous les autres, en retard pour ne pas changer, j'ai entendu dire que Soojin est tombée malade et qu'Hongjoong a tenu à la raccompagner chez elle ce midi.
Sulli apparaît au bout du couloir, son uniforme est impeccablement repassé, un joli sourire orne ses lèvres. Elle agite sa main dans ma direction.
— Où sont les autres ?
Ses mots pourtant si simples me sauvent des regards tranchants des élèves.
— Hongjoong a dit que Soojin était malade et qu'il la raccompagnait chez elle. Il sera en retard, comme toujours.
— Oh, je vois.
Un silence s'en suit. J'aimerai qu'elle parle, pour combler le vide gênant qui m'oppresse, mais ça devrait être à moi de faire la conversation, après tout, je fais parti de ceux qui parlent le plus dans la bande. Je ne me sens absolument pas à ma place, et cette sensation nouvelle est désagréable. J'ose un regard vers les autres, ceux qui ne comptent pas d'habitude, ils détournent les yeux les premiers et j'ai un pincement au cœur. Tout ça car j'ai sois-disant embrassé un garçon ?
— Tu crois qu'elle... qu'elle a bien mangé ?
J'arque un sourcil. Sulli ne me regarde pas. Elle, elle s'en tape de qui je peux bien embrasser, au contraire, je suis certain qu'elle préfère me voir oublier Zadig pour mon propre bien, pour que j'arrête de souffrir inutilement.
