𝘢𝘵𝘦𝘦𝘻; 𝘦𝘹𝘰; 𝘪𝘥𝘭𝘦; 𝘷𝘦𝘭𝘷𝘦𝘵; 𝘧(𝘹)
jeju-do, printemps 2019.
thaïs revient sur l'île coréenne au moment où aucun de ses amis ne semble s'y attendre, et avec elle, tout le passé ressurgit, plus violent que jamais. mais des choses cloch...
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ᴺᴼᵂᴼᴺᵀᴴᴱᴿᴬᴰᴵᴼ: ˁᴵᴸᴱᴺᶜᴱ
— Hongjoong ? Ça va mon pote ?
Je le fais sursauter. Il se racle la gorge et frotte son visage dans ses mains. Il me remercie quand je lui tends une bière.
— Je suis fatigué.
— Ça se voit, je fais avec ironie. Les nuits avec Soojin sont folles ou quoi ?
— Folles oui, mais pas dans ce sens-là, ricane l'autre en s'affalant sur le sofa.
— Elle est encore malade ?
Ça devient la routine pour elle de tomber malade. C'est tellement courant que je n'y prête plus aucune attention, égoïste ? Non, pas vraiment. Juste l'habitude.
— Hum, fait Hongjoong sans me regarder. Et puis je m'inquiète pour Thaïs.
— Je t'ai dis que je l'avais raccompagnée chez sa tante il y a une heure.
— Je sais, mais ce n'est pas ça. J'ai bien trop peur qu'elle souffre inutilement.
Je reste de marbre. Je hais ce genre de conversations, car elles me font peur. Elles me terrifient. C'est con à dire, mais c'est comme ça. Je reste debout près de la seule fenêtre de mon salon. Le soleil est déjà si haut dans le ciel que sa lumière blanche en est aveuglante. Je n'aime pas quand le soleil a cette lumière. Celle dorée est cent fois plus belle que celle-là, celle-là vous tue à petit feu si vous y pensez trop fort. Excédé, je récupère une cigarette dans le paquet sur la table basse et en tends une à Hongjoong, qui, assit sur le sofa, ne refuse pas. Le ventilateur fait un bruit d'insecte en pleine reproduction, j'ai les nerfs à vif.
— Vous...
Je le laisse chercher ses mots. Je ne le regarde même pas, mais j'ai déjà remarqué la couleur rouge de ses cheveux qui commence à partir aux racines.
— Hier soir... reprend doucement Hongjoong comme pour ne pas s'effrayer lui-même. Qu'est-ce que vous avez fait ?
J'hésite à répondre. Je ne devrais pas, pourtant. C'est mon second ami le plus proche après Wooyoung, il ne devrait pas me juger. Mais c'est juste qu'en le prononçant à voix haute, j'ai peur de me juger moi-même. Je fixe mon regard sur les palmiers qui restent immobiles, comme s'ils retenaient leur souffle en entendant que je ne réponde. Je prends mon courage à deux mains.
