𝟢𝟨:𝟢𝟤 𝖺𝗆

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ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᶜᴬᴸᴸᴵᴺᴳ ʸᴼᵁ, ᴶᴱᵛᴱᵀᵀᴬ ˁᵀᴱᴱᴸᴱ

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ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᶜᴬᴸᴸᴵᴺᴳ ʸᴼᵁ, ᴶᴱᵛᴱᵀᵀᴬ ˁᵀᴱᴱᴸᴱ



Je sors la tête de mon oreiller quand j'entends un coup dans la porte d'entrée. Mes paupières piquent, je renifle, il fait un froid impossible ici... Les rideaux gris partiellement fermés sur un semblant de jour m'indiquent qu'il est bien trop tôt pour que n'importe qui ne vienne frapper à la porte. Les mèches devant les yeux, je décide d'ignorer les coups, sûrement un chien qui gratte ou le postier qui a jeté le journal contre le bois. Sauf que quelques secondes plus tard, les mêmes coups recommencent.

Hugo... je souffle dans l'espoir que l'autre ne se réveille. Va ouvrir, imbécile...

Impossible. Avachi sur l'autre canapé face à moi, l'étranger ne daigne même pas entrouvrir une paupière. Je soupire, puis, avec toute la volonté du monde, m'appuie sur mes mains pour me redresser d'entre les coussins. Le salon est en bordel, ça pue la clope, ça ne change pas vraiment de d'habitude je dois dire. Je renifle encore, ma peau est gelée, quelle idée de s'endormir en tee-shirt alors que la nuit est si froide, encore...

J'arrive, j'arrive... putain...

Je manque me prendre les pieds dans le tapis taché d'alcool et me fraye un passage rendu difficile jusqu'à l'entrée. De part la fenêtre, le soleil pointe à peine, déjà partiellement voilé de nuages, une journée monotone et grise s'annonce, comme la plupart du temps ici. Je ne prends pas la peine de regarder par l'œillet et ouvre enfin la porte, alors que ma tête me fait un mal de chien et que je chancelle sur mes jambes, impatient de retourner dormir. Je manque réellement tomber à terre à la vue de ce qui attend bien sagement sur le perron. Mes sourcils se froncent, l'incompréhension se lit sur mon visage.

La rue derrière elle est calme, reposée. Quelques lueurs chez les voisins d'en face prouvent qu'ils se préparent à aller bosser, les arbres ne bougent pas, tout est immobile, et pourtant, elle, toi, tu fais tâche dans ce décor si habituel. Parce qu'elle sort de l'habituel.

Que...

Mes mots ne sortent pas, emprisonnés dans ma gorge, mon cerveau n'est même plus fonctionnel, tout s'embrouille. Cela fait si longtemps... alors que j'avais si froid, une douce chaleur semble se propager dans mon ventre et remonte jusque dans mes bras, j'en ai la chaire de poule. Elle me regarde, les yeux plissés, pourtant il fait encore sombre. Le crépuscule rend la scène encore plus irréelle.

Je meurs de froid, je peux rentrer ?

Je prends ses paroles pour des ordres d'évidence pure. Je me décale et referme la porte derrière elle, ne la quittant pas des yeux. Elle a tellement changé... mais en même temps, non, pas vraiment. Elle regarde tout autour d'elle, les bras croisés, les lèvres entrouvertes. Elle sent la clope et autre chose, mais allez savoir quoi. Je fais un pas, son regard me brûle, j'ai soudain chaud. Je n'ose même plus bouger, mes bras restent accrochés le long de mon corps.

𝟬𝟱:𝟮𝟯 𝘼𝙈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant