ᴺᴼᵂ ᴼᴺ ᵀᴴᴱ ᴿᴬᴰᴵᴼ: ᵀᴼᴼ ᴸᴬᵀᴱ; ᵀᴴᴱ ᵂᴱᴱᴷᴺᴰLes seuls souvenirs que je tiens encore dans ma tête de ma mère, c'est elle, après m'avoir administré un coup, criant que je ne sais pas contrôler ma colère. Comme mon père. Et à l'époque, c'était la pire insulte qu'il puisse exister. Comme mon père. Ce traite, qui nous avait abandonné comme un vulgaire lâche à ma naissance, après avoir tourmenté ma pauvre maman pendant des mois, des années. Et manque de chance, mon visage était identique à celui de mon géniteur. Tout aurait bien pu se passer, en fait, mais il avait fallu que j'ai également son caractère. En conclusion, j'étais son mini-Lui, et maman ne pouvait pas le supporter.
« Tu me fais la misère, comme ton putain de père avant toi, quand est-ce que vous allez me foutre la paix bordel de merde ?! »
J'y repense soudain, à cette unique phrase qui tourne encore dans ma tête après toutes ces années, alors que je suis étalé comme une étoile de mer dénuée de classe, sur mon lit. Le ventilateur fait un bruit de mouche insupportable, et la chemise qui est étendue dessus virevolte dans l'air et me fascine. J'ai toujours aimé les chemises hawaïennes, comme mon père. Oups, encore. Quand maman s'en est rendue compte, j'avais déjà quitté la maison, enfin, elle m'avait déjà mis dehors. Dehors à seize ans, seul, sur une île perdue au milieu du Pacifique. Et quelques jours plus tard, alors que Wooyoung m'hébergeait gentiment chez lui jusqu'à ce que l'on veuille bien louer un studio à un pauvre gosse avec juste un peu de ronds, maman est repartie sur le continent, enfin, au pays-même, vous voyez. Je n'ai jamais su si elle vivait la belle vie, là-bas, près de Busan. Sûrement. Tout plaquer pour repartir de zéro après avoir tant souffert, ça ne peut que faire du bien, non ? Alors, j'ai récupéré son appartement, et tout a changé en un quart de temps. Hongjoong et Hugo ont trouvé une maison à louer, nous sommes rentrés au lycée, la bande s'est formée, je suis devenu « populaire », j'ai redoublé et je suis tombé amoureux.
Putain d'amoureux.
Et là, allongé sur mon lit avec le ventilateur qui va me faire choper la crève, j'entends Thaïs qui fredonne un air, depuis le séjour. Il y a une odeur forte de tabac et de beuh, en fait, l'appart' est devenu une espèce de vivarium enfumé depuis que mademoiselle vit quasiment à temps plein ici, au grand damn de sa tante qui nous casse les rouleaux tous les jours au téléphone pour s'assurer que sa nièce est toujours en vie. S'assurer que je ne suis pas une trop mauvaise influence pour elle, laissez-moi rire. Thaïs est une mauvaise influence, elle n'a besoin de personne. Surtout pas de moi, tiens.
J'ai un mal de tête permanent depuis quelques jours. Mes journées se résument à boire, fumer, l'embrasser, rouler, fumer, l'embrasser encore, faire l'amour, l'embrasser toujours, et dormir. C'est une espèce de boucle infernale et vicieuse mais curieusement, plus le temps passe plus j'en redemande. Syndrome à la con qui porte le nom d'une ville, toujours est-il que je suis coincé dans ma propre tête et que Thais y occupe quatre-vingt quinze pour cents de mes pensées.
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𝟬𝟱:𝟮𝟯 𝘼𝙈
Fiksi Penggemar𝘢𝘵𝘦𝘦𝘻; 𝘦𝘹𝘰; 𝘪𝘥𝘭𝘦; 𝘷𝘦𝘭𝘷𝘦𝘵; 𝘧(𝘹) jeju-do, printemps 2019. thaïs revient sur l'île coréenne au moment où aucun de ses amis ne semble s'y attendre, et avec elle, tout le passé ressurgit, plus violent que jamais. mais des choses cloch...