Locamente Tuyo ♤ Tome 2 ♤ ( EN COURS )

Chap. 9 : Gabriella

En média " Don't Lose your heart " de Dream on Dreamer. Bonne lecture 💋

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Saisis par ma présence inopinée, Damian ne cesse de me sourire bêtement tout en souriant alors que nous nous trouvons toujours dans l'entrée de sa villa à la pointe de la modernité.

- Et bien, commençais - je, tu n'es pas très bavard ce soir.

Mon hôte toussote puis se confond en excuses tout en m'invitant à entrer dans la salle de séjour où je manque cruellement de me décrocher la mâchoire, tout en m'accompagnant d'une main souple posée au milieu de mon dos.

Dios mío, est-il possible de faire plus extravagant ?

Moi qui pensais avoir découvert le summum de la somptuosité avec le manoir des Hipston, me voilà à présent entrée dans le monde des Hilton !

Honnêtement, sans déconner, qui possède sous le sol de sa maison une vue sur une eau d'un cyan éclatant menant au prolongement d'une piscine à débordement au-delà des baies vitrées de l'immense espace de vie ? Certainement pas les gens de ma classe sociale pardi !

Au sens propre comme au sens figuré, je nage en plein rêve éveillé !

- La vue te plaît-elle Babi ? me souffle à l'oreille Damian posté juste derrière moi.

Son contact me hérisse le poil tandis que mon coeur effectue un triple saut périlleux sans que je ne sache d'où en provient la cause. Toutefois, cela ne m'est pas désagréable. Le frisson est une sensation dont j'avais strictement oubliée la signification. La proximité du corps de Damian si près du mien ne fait pourtant pas partie d'une conjoncture inexploitée. Ce grand bougre se souvient aussi bien que moi de cette danse enfiévrée où nos deux spectres fébriles transpiraient l'impudicité en ce moment de débauche catastrophé par une interruption pour le moins musclée.

Les apparitions d'une silhouette longiligne marquée à l'encre noire floutent ma rétine à l'encontre de ma volonté.

Je secoue la tête et tente de faire impasse sur cette réminiscence impromptue qui enclave ma psyché et la maltraite de ses épines les plus effilées.

Bordel non, tout mais pas ça. Pas lui. Pas maintenant.

Je m'étais jusqu'à aujourd'hui interdite de ressentir des choses telles que celles-ci, comme une expiation que je m'auto-infligeais des suites de mes grotesques tribulations avec Milow.

Milow.

Je ne cesse de ressasser les paroles de Rachelle alors que la mise à l'écart de cette partie oppressante de ma vie semblait être de mise lorsque je suis partie de chez ses parents. Toutes ces questions dont je n'aie su obtenir que des réponses silencieuses quasi inexistantes me turlupinent bien trop souvent pour que je puisse réellement les réprimer.

La négligence de son état plaintif fait très certainement de moi une amie indigne, mais je ne peux oublier les traits marqués de son visage, ainsi que la douleur que laissait transparaitre son regard éteint de toute diaphanéité pour laisser place à son tour à deux billes cafardeuses et enténébrées.

Mais pourquoi suis-je encore en train de lui accorder ce soupçon d'intérêt sans y omettre la moindre objection ? Cet homme ne mérite que mépris et apathie.