Locamente Tuyo ♤ Tome 2 ♤ ( EN COURS )

Chap.10 : Milow

En média " Nerve endings " des Too Close To Touch. Bonne lecture 💋

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Il n'est pas rare que la pluie inonde le sol de San Antonio en cette fin de mois de février. Je ne réalise toujours pas être sur ma terre natale, planqué comme un trou du cul qui guette sa friandise en cachette, les pieds fripés par la flotte qui infiltre mes baskets en toile grise. Cette paire de pompe est tout ce que je peux avoir sous le coude par Jayson, ainsi que l'ensemble de sport usé que je porte.

Parfaite panoplie du clodos.

Le mec est loin d'être un abrutis. Je pourrais me procurer de nouvelles fringues lorsque j'aurai fait foi de mon engagement envers lui. Notre accord établi par une joute verbale est pour moi caduque. Bien que l'idée d'éradiquer cette enflure de colombien soit du pain bénit servi dans une coupelle d'argent placée sous mon tarin, je ne suis en rien comparable à ce cafard et ne m'incriminerais certainement pas pour lui.

Tout les méfaits tirés de cette nouvelle conspiration ne sont pas anodins, je ne suis pas stupide. C'est pour cette exactitude que je me dois d'agir dans l'ombre, frôlant de mon âme sombre et orageuse la vivacité des bannières de mon propre feu éternel.

J'ai joué cher sur la protection de Gabi et de nos bébés qu'elle devrait déballer d'ici quelques mois.

Mon cur se comprime de douleur à m'en tirer une grimace lorsque je songe à eux. Je frotte ma gueule inondée par  le ruissellement des cordes de mes mains et serre les mâchoires. La profanation de mon cur schématise à la perfection l'ampleur de ma hantise la plus profonde, celle de ne pas obtenir le bonheur absolu en découvrant mes deux plus beaux trésors.

Je vais devenir le père de deux gosses putain.

Qui l'aurait crû, et pourtant. Les gars doivent déjà se foutre de ma tronche, si toutefois ils sont au courant, en vue de mon rebutement à l'encontre de ce que je considérais comme étant les représentations du diable jusqu'à ce que la nouvelle ne me tombe dessus.

Tant de mal à y croire au départ par le venin qui coulait de la bouche de Pedretti et de son enculé de cousin. Peut-être même que je me suis emballé dans une mascarade qu'ils auraient montée de toute pièce avec Jayson afin de m'avoir à l'usure en jouant sur cette corde sensiblement cassante.

Je pousse le vice plus loin à imaginer que tout ceci n'est pas prévu dans le but d'éradiquer le père Matéo, mais bel et bien moi. Profiter des faiblesses d'une personne au fond du gouffre moralement pour la pousser une fois arrivée au bord du précipice dans le vide est très sournois, mais redoutablement irréparable. Je ne pense pas avoir été épargné par leur dogmatisme et suis prêt à bondir à tout instant.

J'étais à mille lieux d'imaginer que cela puisse me tomber sur le coin de la margoulette, mais surtout qu'il pourrait s'agir d'une grossesse gémellaire. Il semblerait que les droits de la génétique aient primé et que nos propres cellules géniques ne nous ont pas tellement laissé l'opportunité de choisir une autre option.

Je ne connais aucuns détail sur l'évolution des fruits de mes entrailles. Je ne sais même pas où se situe l'âge gestationnel de cette grossesse ni même leur sexe. Je caresse l'espoir de pouvoir en juger de moi-même, pouvoir observer la peau tiraillée de mon aimée sous la proéminence de son ventre.

Depuis cette nouvelle, je rêve chaque nuit qui passe sur ma façon d'agir face à ce cadeau d'une valeur inestimable. Je contemplerais ma Gabi sous toutes ses plus belles coutures et caresserais sa dorure craquelée de la pulpe de mes dextres avec émerveillement. Je m'imagine à genoux devant cette femme que je vénère, lui tenant ce globe de vies entre mes énormes paluches en guise de protectionnisme autocratique, et embrasserais chaque parcelle d'épiderme aux stigmates rosés de mes lèvres gonflées d'un amour dominateur. Les limites de mon adoration pour ces trois curs battants à l'unissons sont anachroniquement fictives.