Locamente Tuyo ♤ Tome 2 ♤ ( EN COURS )

Chap. 12 : Milow

En média " Call out my name " Rock Cover de Seraphim. Bonne lecture 💋

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Les bronches phtisiques et les jambes en confit, je garde le rythme que mes pieds emploient, et foule le belvédère de la décharge publique où je m'écroule derrière une immense grue grappin servant certainement à charger les déchets compactés préparés pour la crémation.

Je suis à bout de souffle et galère quelque peu à reprendre une respiration descente en surplus de ma tête qui me tourne.

Si seulement je n'avais pas fais ma tronche de cake et accepté ce petit déjeuner servi à la table de Jayson ce matin même, je ne serais sans nulle doute pas en train de m'allonger sur mon flanc contre cette boue crasseuse qui sent la mort à quinze kilomètres à la ronde.

Je ne sais pas ce qui m'a mené ici, peut-être qu'il n'y avait que cette alternative afin que je puisse me cacher et continuer à faire le fantôme, ce dans quoi j'excelle à peu près depuis plusieurs années. L'art de disparaître n'est pas accordé à tous et pourtant, moi, je le pratique avec perfectionnisme.

Le sevrage de mon coeur ne sera pas une mince affaire, mais visiblement je devrais m'y résoudre. Rachelle avait raison. Insister pour aller voir Gabriella aujourd'hui n'était pas l'idée du siècle. Si seulement je m'étais attendu à recevoir un coup de sac dans la gueule digne d'un crochet du droit de Mohamed Ali, j'aurais manifestement écouté les conseils de ma soeur sans griller les étapes cruciales d'approche, surtout vers une femme enceinte au tempérament vibrion comme le sien.

J'imagine que cette histoire d'hormones qu'elles nous sortent à la moindre crise de larmes y est également pour quelque chose, mais allez savoir. Je ne fais qu'émettre des suppositions sur des théories abordées à la fac.

Le cerveau féminin regroupe à lui seul une centrale électrique où quelques transfos grillent de temps à autres tout en provoquant un déferlement cyclonique.

Ceux-ci peuvent être provoquer par un endroit habité de souvenirs égarés qu'elles souhaitaient laisser enterrés, d'une personne qu'elles auraient préféré envoyer directement au crématorium sous le feu de leurs sempiternels krachs , d'une conjoncture antinomique aux antipodes de ce que leur ciboulot s'est donné le droit de conjecturer seul dans leur coin en mitonnant une petite bouillabaisse de cervelle humaine, et principalement de cervelles de chevaliers d'industrie façonnés à mon image.

Mercenaire de l'une d'entre elles, je plaque une main fraîche sur ma pommette saillante qui enfle à vue d'oeil sous des percussions que mon organe envoi directement sur la zone atteinte.

Mon amazone aux yeux de jade, elle , est particulièrement très rancunière. Je pense que malgré la généralité de ce trait qui la caractérise, ses lances empoisonnées me sont toutes réservées et pour cause, je l'ai brisée à bien des reprises. Je ne mérite aucunement son pardon. Je suis un con, mais un con lucide. Quémander l'allégeance de ma Vénus aux seins rebondis serait comme vouloir atteindre le sommet du rocher de Gibraltar sans aucunes protections.

Téméraire mais pas que, j'exploserais la corne de mes doigts pour franchir le relief de la péninsule Ibérique et lui prouver ma bravoure. Mon âme n'a de cesse de réclamer son reflet dans la lumière obstruée de la sienne, tandis que mon cœur parcourt avec véhémence le terrain miné qu'elle s'est appliquée de déposer tout autour de son être afin de consolider les barrières infranchissables de son cœur.

Décrire ce que j'ai ressenti lorsque mes paumes ont instinctivement recouvertes son ventre serait d'une indélicatesse incontestée, mais je m'en branle. Je suis le père de ces enfants et le revendique, même si mon organe vital s'est retrouvé piétiné au sol lorsqu'elle m'a laissé sous-entendre le contraire. Sa colère est d'autant plus compréhensible que la tristesse qui accapare mon spectre errant sous la pluie en cet instant.