Il y a un temps pour tout (Drarry)

1 ~ Les Dursley

« HARRY !!! HARRY !!! DEBOUT, LÈVE-TOI FAINÉANT ! Je suppose que tu ne veux pas rater ton bus ou je ne sais pas quelle chose à la noix !!! » Hurla l'oncle Vernon du rez-de-chaussée.

Harry bailla.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été réveillé de la sorte par son oncle ou sa tante. Malgré tous leurs défauts, il devait bien avouer qu'ils avaient été compréhensifs pendant ce mois et Harry s'en était d'ailleurs beaucoup étonné. Pendant toute la durée de son séjour ils ne l'avaient pas dérangé, mais toutes les bonnes choses ont une fin, voilà qu'ils s'y remettaient !

« TRÈS BIEN, JE DESCEND ! » rétorqua Harry sur la même intonation.

Il se garda bien de préciser que, en ayant le droit de faire de la magie en dehors de Poudlard, il pouvait non seulement appeler le magicobus, mais aussi transplaner...

« Ah ces moldus » se dit-il avec un soupir d'exaspération...

Cette période avait été d'une aide précieuse pour Harry, une aide qu'il n'aurait pas soupçonné.
Le fait d'être loin de son ami Ron et de sa petite amie Ginny avait été nécessaire.
Ils étaient endeuillés, et pour cause ! Leur frère, Fred, avait péri dans la bataille.
Harry avait beaucoup songé au jumeau de Fred, George, et se demandait souvent comment il s'en sortait...

« C'est vrai que les Weasley sont très solidaires. Ce sont les plus fortes personnes que je connaisse, en dehors d'Hermione bien entendu... » pensait il avec un pincement au cœur...

Hermione, sa meilleure amie avait fait quelque chose de terriblement difficile pour elle... Elle avait modifié les souvenirs de ses parents pour ne pas qu'ils s'inquiètent durant cette guerre. À la fin de ce supplice, elle était retournée les voir afin de lever son sort et Harry se demanda une fois de plus si elle avait réussi... Il n'allait pas tarder à le savoir, songeait-il, car elle allait également être présente au Terrier...

« DESCEND OU IL N'Y AURA PLUS RIEN !!! » Fit la voix de crécelle de la tante Pétunia !

Il se dépêcha donc de s'habiller et de se coiffer comme il le pouvait (ses cheveux étant constamment en bataille) et descendit afin d'essayer d'avaler quelque chose avant son départ...

Assis devant ses œufs et son bacon, le jeune homme se rendit compte qu'il ne pouvait rien avaler. Il était trop fébrile et avait un noeud à l'estomac par peur de ce qui l'attendait dans les heures à venir.

Il jeta un regard autour de lui pour la première fois depuis un mois et ce qu'il vit lui donna une impression de totale confusion. La télévision avait été remplacée par une bibliothèque que Hermione aurait sans nul doute jalousé, les papiers peins de mauvais goûts par des couleurs sobres mais par dessus tout, ce fut l'apparence de son cousin qui le choqua :
Dudley, habituellement gras et dodu, avait fondu... oui c'était bien ça, fondu... Il était mince désormais, pas autant que Harry qui avait toujours été petit et maigre pour son âge mais bien plus qu'avant. Malgré ça, son père lui avait quand même légué une corpulence importante mais qui compensait étrangement avec le reste...

« Heu... Dudley ? C'est toi ?! Fit Harry avec une mine sincèrement consternée et agréablement surprise,

-Ouais Potty, c'est moi, et t'avise pas de commenter !

-Comment commenter ÇA !? rétorqua l'intéressé avec une pointe de sarcasme,

-Bah avec des mots... dit Dudley, désarçonné. »

Bah voyons, c'était trop beau pour être vrai... Il avait peut être changé de physique mais il avait toujours la même cervelle...

« Cerveau de cochon, murmura Harry avec un sourire en se remémorant l'épisode où Hagrid, le garde-chasse de Poudlard avait fait pousser une queue en tire-bouchon à son cousin »

Pour la première fois depuis longtemps, il faillit éclater de rire d'autant plus que la cause de cette réaction était son cousin...

Malheureusement, la tante Pétunia l'entendit et demanda avec un air soupçonneux :

« Qu'as tu dit mon garçon ?

-Ho ça ? réfléchit Harry, paniqué, je me demandais juste à quelle heure je partais d'ici ?

(Ouf, bien rattrapé, se dit Harry à lui même)

-Ah eh bien puisque tu le demande, que dirais tu de 10h ? Demanda l'oncle Vernon, ravi d'avoir une quelconque emprise sur l'emplois du temps quoiqu'un peu maigre de son neveu...

-Heu oui... très bien, marmonna Harry... »

En réalité il fulminait : son oncle l'avait tiré du lit à 8h, en plein milieu d'une bonne nuit de sommeil (ce qui ne lui arrivait qu'une fois par semaine) pour manger un encas qu'il n'avait pas touché et il lui annonçait qu'il ne partirait que deux heures plus tard alors qu'il avait fait tous ses bagages la veille !
Décidément, sa famille était devenue bien sadique ce jour là, ce qui, à vrai dire, n'était plus dans leurs habitudes...

Harry était de plus en plus impatient...

Il décida d'arriver en avance sans tenir compte des protestations de son oncle et alla dire au revoir à sa « famille » :

« Vous savez, je ne reviendrais pas... dit il sans émotions dans la voix,

-Oui nous le savons, grommela son oncle pour toute réponse,

-Bon eh bien... Au revoir... ajouta le garçon à l'attention de sa tante et de son cousin... »

À ce moment, Dudley fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait : il le prit dans ses bras.
Maladroitement, Harry lui tapota dans le dos car il ne savait pas comment réagir...
Quand son cousin le lâcha, le brun vit qu'il n'avait aucune expression sur le visage.
Sans aucun mot, sans aucun signe, il transplana avec tous ses bagages en se sentant étrangement triste...