Chapitre 2

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Assise sur mon lit depuis une bonne vingtaine de minutes, je ne cessais de fixer la photo sous mes yeux. Elle datait des années quarante. Je l'avais trouvé dans les affaires de mon grand-père, hélas je ne l'ai jamais connu. Mais si j'en crois les paroles de Tony, la compassion et l'affection ne faisaient pas parti de son vocabulaire. Un drôle de personnage me disait-il. Bizarrement Tony avait placé toutes ses affaires au fond d'une pièce pleine de poussière. Autant dire qu'il ne voulait pas les revoir avant un bon bout de temps. Mais bien sur, je ne m'appelais pas Addy Stark pour rien. Pendant des jours j'avais tenté de mettre la main dessus et j'y étais finalement arrivée. J'avais sans cesse remué mes méninges afin de savoir pourquoi son visage m'était si familier. Et maintenant je le savais. La photo sous mes yeux parlait d'elle-même. On pouvait y voir Howard, mon grand-père, accompagné d'un homme en blouse blanche et d'une femme. Au milieu il était là, souriant. A vrai dire ils souriaient tous les quatre, comme de bons vieux amis. Son bras entourant la taille de la jeune femme montrait une certaine complicité, peut-être même une relation. Ce qui était sur, c'était qu'ils étaient proches. Sur une seconde photo il était là, en tenue de soldat, mais très différent de celui qu'il était aujourd'hui. Sa taille était beaucoup plus petite et sa corpulence était nettement moindre. Puis, sur une dernière photo, il se tenait de profil, un bouclier en mains. Il portait un costume bleu, blanc et rouge, aux couleurs de notre nations. Mais cette fois ci, il ressemblait comme deux gouttes d'eau à l'homme que j'avais vu la dernière fois.

-Comment c'est possible ? Dis-je en chuchotant.

Je retourne les photos et lis ce qui était inscrit. Sur la première, quatre noms.
"Docteur Erskine/Peggy Carter/Steve Rogers/Howard Stark" .
Sur la deuxième, simplement son nom, Steven Rogers, avec une date. Et enfin, sur la dernière le même nom suivit de Captain America, toujours avec cette même date. Et enfin "Post-Sérum". Comment avait-il pu se transformer ainsi. Tout ça me dépassait. C'était donc là que je l'avais vu, dans les affaires d'Howard. Soudain Jarvis me coupa de mes pensées.

-Addy, monsieur Stark arrive.

-Oh merde ! Dis-je rapidement en cachant les photos et le dossier de Captain America sous mon lit.

Tony entra rapidement dans ma chambre avec un air assez sévère. Il était parti en voyage d'affaire le même jour que l'arrivée de Captain, il n'avait donc pas pu me voir en apprenant ce qu'il s'était passé.

-Nick m'a appelé. Qu'est-ce qui t'es passé dans le cerveau pour faire ca ?

-Attends je..

-Tu ne t'es pas dit à un seul moment qu'il pouvait être dangereux ?! Qu'il pouvait se montrer hostile envers toi ?

-Il n'était pas dangereux. Il était simplement perdu ! Dis-je en haussant moi aussi la voix. Tu voulais que je fasse quoi ? Que je le laisse au beau milieu de la route et attendre qu'il se fasse écraser ?

-OUI ! Exactement. Tu dois comprendre et te rendre compte des dangers qui pourraient rencontrer ton chemin.

-Je sais, mais je n'ai pas vu une once d'hostilité dans ses yeux. Il était juste désorienté.

-Tu ne peux pas approcher un inconnu comme bon te semble, simplement parce qu'il te semblait inoffensif. Il s'approcha de moi et attrapa doucement mon visage entre ses mains.
Addy, le monde a changé. De nouvelles menaces font face maintenant et tu dois faire attention. J'ai beaucoup trop à perdre.

-Comme quoi ?

-Toi. Pepper. Tout ce qui fait ma vie.

Je ne répondis rien et baisse la tête. Il n'avait pas tort à vrai dire. Et je déteste quand il avait raison. Nous nous enlaçons quelques instants puis nous rejoignons Pepper pour dîner.

La fin de semaine passa rapidement. Ce matin, je me lève de bonne humeur et me dirige vers la salle de bain afin de prendre une bonne douche. J'avais appris en faisant des recherches, que Steve Rogers était la plupart de son temps dans une salle de sport, dans une rue de Brooklyn. Je vais donc m'y rendre. Je m'habille d'un jean noir, d'une chemise également noire, le tout recouvert par un long manteau rouge. Je laisse mes cheveux blonds lisses et détachés, je me maquille très légèrement et enfile une paire de lunettes de soleil que je remonte sur le crane. Je m'empare de mon sac à main, enfile mes couverses basses noires et descends au rez-de-chaussée de la tour. J'attendis Happy que j'avais appelé il y a une demi-heure, je le vis enfin arriver et monte sans attendre dans la berline noire.

-Salut Happy. Dis-je sur un ton joyeux en souriant.

-Bonjour miss, où est-ce que tu veux aller ?

Je lui demande de passer me prendre un café puis je lui donne l'adresse de ma destination.

-Tu as prit ton petit-déjeuner ?

-Le café sera mon petit-déjeuner Happy, je devrais survivre jusque là. Dis-je en riant.

-Addy, ton père t'a dit d'arrêter avec tes recherches.

-Heureusement pour moi, tu es mon ami le plus fidèle. Tony n'en saura rien n'est-ce pas Happy ? Dis-je en m'avancant vers l'avant, les avant-bras posés contre les sièges en fixant Happy.

-Je vais finir par me faire virer à cause de toi. Soupira ce dernier en mettant le contact.

-Impossible, Tony t'aime trop pour faire un truc pareil.

En arrivant sur place, je le vis qui s'apprêtait à partir de la salle, un sac de sport en main.

-A ce que j'ai pu lire sur des centaines de textes, je suppose que votre nom est Steve ? Dis-je en souriant.

-C'est exact, et si je me souviens bien, vous devez être Addy ? Sourit-il à son tour.

-C'est bien moi.

Nous nous sourions mutuellement puis nous nous serrons la main amicalement.

L'orphelin russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant