Chapitre 4 : Ça continue

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Je sens que la voiture ralentit. Elle s'arrête, et j'entends une porte s'ouvrir.

Inconnu : Alors, il va bien le PD ?

Je me lève, et j'avance vers lui. Je lui décoche un regard noir, puis je lui lance d'un air glacial

Moi : Très bien, merci et bonne journée

Inconnu : Wowowo, tu redescends tout de suite d'un ton, petite, ok ? Je viens vous apporter de l'eau, mais le patron a dit de bien te surveiller quand tu boiras.

Il me lance un sourire narquois puis me balance deux gamelles d'eau. Non mais il se prend pour qui celui-là ? On n'est pas des chiens ! Je prends les deux gamelles, j'en tends une à Bilal et je m'apprête à boire l'autre, mais je décide finalement de la lui lancer à la figure. L'homme dégouline de partout. Je m'esclaffe. Il s'avance vers moi.

Inconnu : Cette fois, tu vas le regretter !

Oups, j'y suis peut-être allée un peu fort. Je recule, mais l'homme est déjà à un mètre de moi. Ma respiration s'accélère. Je commence à avoir peur. Je continue à reculer, mais je sens bientôt le mur glacé dans mon dos. Il continue à avancer, le regard menaçant. Je commence à paniquer. L'inconnu me donne une claque, si puissante qu'elle m'envoie valser à terre. Bilal accourt. Non ! Olala, pourvu que l'homme ne lui fasse rien ! Il s'interpose entre nous.

Bilal : Ça suffit !

Il m'aide à me relever. L'intrus le pousse violemment. Déséquilibré, Bilal fait plusieurs pas en arrière, puis trébuche et tombe dans une caisse. L'inconnu me prend par le col d'une main, puis me cogne contre le mur. Je laisse échapper un cri. Avec son autre main, il sort quelque chose de sa poche. Un révolver !

Inconnu : Tu sais ce que c'est que ça ?

Il me regarde d'un air moqueur. Je panique. Il commence à avancer l'arme vers moi.

Bilal : Non !

L'homme lui décoche un regard plein de mépris. Il continue à rapprocher son révolver de ma nuque. Je suis terrifiée. Une larme roule sur ma joue. Il appuie sur mon cou avec le bout de son arme. Je commence à pleurer.

Inconnu : Soit tu fais ce qu'on te dit, soit tu sais ce qu'il se passe.

Je pleure de plus belle. Il continue à me fixer, menaçant, puis enlève son révolver. Il le range, me lâche et part sans rien dire. Je tombe au sol, tremblante.

Bilal : Phénicia ! Ça va ? Il ne t'a pas blessé au moins j'espère !

Je continue à pleurer. Bilal me prend dans les bras, et m'embrasse le front. Puis il me frotte le dos pour me calmer.

Moi : J'ai eu si peur, Bilal ! J'ai cru qu'il allait me tuer !

Bilal : Je sais Phénicia, je sais. Moi aussi j'ai eu peur.

Moi : Pourquoi ?

Bilal : J'avais peur de te perdre. Je ne voulais pas qu'il te tue.

Bilal aurait-il les mêmes sentiments envers moi ? Ma tête tourne. J'ai très soif. J'aurais dû boire. Il essuie mes dernières larmes, puis je sens le camion démarrer. On repart.

Point de vue de Bilal : Le camion roule. Phénicia est toujours dans mes bras. Elle ne pleure presque plus, mais je sens qu'elle a encore peur. Elle se blottie contre moi, je la sers un peu plus fort. Trois heures plus tard (enfin, je suppose que c'est trois heures, mais peut-être est-ce deux heures et-demi) Phénicia se lève.

Phénicia : Bilal, te reste t-il de l'eau ?

Moi : Non, le gars qui est venu a pris ce que je t'avais laissé.

Phénicia : J'ai tellement soif...

À ce moment là, elle tombe. Je la rattrape de justesse, et l'allonge par terre. Elle doit sûrement avoir besoin de plus d'eau que nous, vu ses capacités. Je fouille les caisses pour trouver quelque chose de moelleux. Par chance, je trouve deux couvertures et un oreiller. J'installe les deux plaids sur le sol, l'un sur l'autre, puis je place le coussin contre le mur. Je retourne auprès de Phénicia, la soulève, puis la dépose doucement sur les couvertures, la tête sur l'oreiller. Je pose ma main sur son front. Elle est brûlante. Malheureusement, je n'ai pas la moindre goutte d'eau pour la rafraichir. Pourvu qu'on s'arrête bientôt ! Je commence à avoir faim. Miraculeusement, le camion se stoppe trente minutes après. La même personne débarque, avec deux bouts de pain et un tout petit bol de riz.

Inconnu : Tiens, mange.

Moi : S'il vous plait, je pourrais avoir un peu d'eau ?

Inconnu : T'as cru quoi ? Que j'étais ton ami ? J'écoute pas les PD moi !

J'essaie de garder mon calme. Pas étonnant que Phénicia lui ait lancé de l'eau à la figure ! Il part et claque les portes. (NDA : C'est un camion de déménagement) Je m'approche de Phénicia, encore chaude. Je pose les bouts de pain et le bol près d'elle, puis je vais chercher une cuillère dans ce bazar. Je n'ai trouvé qu'une fourchette, tant pis, ça fera l'affaire. Je redresse Phénicia et je lui ouvre la bouche. Elle n'a presque plus de force. Je prends du riz avec la fourchette, et je lui glisse entre ses lèvres tremblantes. Elle les referme. Je retire la fourchette puis répète jusqu'à ce que le bol soit terminé. Je mange les deux bouts de pain, puis m'allonge près de Phénicia. Je lui prends la main, puis je ferme les yeux.

PanicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant