Chapitre 6 : La grotte

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Bilal est juste à côté de moi. Heureusement, nos chaînes sont très proches, nous pouvons nous serrer dans les bras. Je m'approche de lui. Je pose ma tête sur son épaule. J'inspire son doux parfum rassurant, puis je me blotti contre lui. Je ferme les yeux, en rêvant de partir loin avec lui, loin de ces brutes, loin de mes parents... Le claquement de la porte me fait sursauter. Je ne sais pas quelle heure il est. Il n'y a aucune ouverture. Les chaînes commencent à me faire souffrir. Elles sont trop serrées. Thomas entre dans la pièce, deux gamelles d'eau à la main. Il nous les lance. Je parviens à en attraper une, mais la seconde s'écrase à mes pieds. Bilal est réveillé, silencieux. Je lui tends la gamelle, mais il la repousse gentiment.

Bilal : Bois d'abord.

Il me sourit. Je bois deux gorgés, puis je la lui donne. Je découvre que deux chaînes sont accrochées au plafond et deux autres au sol. Elles n'étaient pas ici hier soir ! Je me rends compte qu'il y a des trous autours de chaque chaîne, comme si on pouvait les descendre ou les monter à sa guise. Je me retourne, pour vérifier s'il y a les mêmes autour de mes fers... Effectivement, je vois un gros trou autour de chacune de mes chaînes. J'essaie de tirer dessus, voir si ça bouge, mais rien ne se produit. Je commence à m'ennuyer. C'est encore pire que dans le camion. Au moins, on pouvait bouger, mais là on se met debout, on fait trois pas, et puis c'est la fin. J'en ai tellement marre que je finis par lancer

Moi : C'est qui Camille ?

Bilal me regarde bizarrement.

Bilal : Tu crois vraiment que c'est le moment ?

Moi : Bah on a rien à faire...

Il pousse un profond soupir. On finit donc par faire un pierre feuille ciseau. Il a gagné. À la fin, Bilal me prend dans les bras et me caresse les cheveux. Nous restons là un moment, puis la porte claque. Je me redresse, puis regarde. Un homme entre avec du pain et un petit bol de pâtes.

Inconnu : Mange, c'est la dernière fois que tu le pourras avant un long moment.

Qu'est-ce que ça veut dire ? Ils vont me tuer ? L'inconnu repart. Je tends le bol de pâtes vers Bilal.

Bilal : Non, mange-les, c'est moi qui ai mangé le riz la dernière fois.

Moi : Fais comme tu veux, mais je ne les mangerai pas.

Bilal : Très bien, tu as gagné, c'est moi qui les prends.

Je mange le bout de pain, puis la porte claque une nouvelle fois. Trois hommes entrent, puis s'approchent de moi. Ils commencent à enlever mes fers, puis m'empoignent fermement par les bras.

Moi : Lâchez moi !

Je me débats autant que je peux. Je parviens à en griffer un, ce qui ne m'avance pas à grand chose. Ils me mettent aux poignets les chaînes accroché au plafond, et aux chevilles celles du sol.

Bilal : Libérez la !

Ils partent sans un mot. Je me retrouve accroché en étoile. 

Bilal : Phénicia ! Est-ce que ça va ? Oh, Phénicia, j'aimerais tellement être à ta place !

Je ne peux pas le voir. Je suis face à la porte, dos à lui. C'est encore plus horrible. Je ne pourrai ni le voir, ni le serrer dans mes bras, et lui non plus.

PanicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant