Chapitre 7 : Poison

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Ça fait déjà deux jours que je suis accrochée là. Deux jours que je n'ai pas mangé. Ils m'ont donné de l'eau, mais pas la moindre portion de nourriture. Bilal refuse de manger. La porte s'ouvre. Thomas arrive avec du pain, et le dépose devant Bilal. Puis il repart en me fixant.

Moi : Mange.

Bilal : Tu rigoles ? Je ne vais pas manger s'ils ne te donnent rien.

Moi : Mange.

Bilal : Pourquoi ?

Moi : Parce que tu souffres pour rien.

Je suis fatiguée, à bout de force. J'ai cessé de me débattre. Mes membres sont engourdis, et j'ai très mal aux poignets.

Moi : C'est bon, t'as fini ?

Bilal : Je t'ai dit que je ne mangerai pas.

Moi : Ce que tu peux être têtu parfois !

J'ai mal à la tête. J'entends la porte s'ouvrir. Thomas entre avec deux de ses acolytes. Il porte dans sa main une fiole avec un liquide verdâtre. L'un des deux hommes qui l'accompagne referme la porte. Thomas s'approche de moi. Il débouche la fiole, puis prend mon menton. Va t-il vraiment me faire avaler ce poison ? Il lève ma tête, et commence à verser le liquide dans ma bouche. Je secoue la tête, j'essaie de fermer ma bouche, impossible ; il la tient fermement. Je bloque le liquide avec ma langue pour éviter de le digérer. Il me lâche, pas encore satisfait.

Thomas : C'est bon, tu l'as avalé ?

Je lui recrache le liquide poisseux à la figure. Il esquive mon attaque, mais l'homme qui se tient derrière lui se reçoit tout. Il sort de la pièce en hurlant. Thomas sort un revolver et l'appuie sur mon ventre.

Thomas : Sois tu avales, sois j'appuie sur la gâchette.

L'autre homme tient fermement ma mâchoire ouverte. Thomas glisse le poison entre mes lèvres. Je ne peux que l'avaler. Il recule et observe la scène. Je pousse un cri de douleur.

Point de vue de Bilal : J'observe la scène, terrifié. Phénicia se tord de douleur.

Moi : Phénicia ! Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

Les deux hommes la dévisagent.

Thomas : Ses yeux vont s'illuminer ! Partons !

En effet, la pièce se remplit d'une puissante lueur bleue. Phénicia continue de se débattre en hurlant. Je détourne le regard. Je ne peux pas la voir comme ça. Je commence à pleurer. Puis je n'entends plus rien. Je regarde, puis je vois qu'elle a arrêté de se débattre. Les chaînes se lâchent, et Phénicia tombe à terre, inerte.

Moi : Vous l'avez tué ! Je vous déteste ! Allez tous crever !

Je sens quelqu'un tirer mes chaînes. Je me retourne et découvre... Oh ! Les chaînes se rétractent toutes seules ! Je me débats. Je me retrouve plaqué contre le mur. Et... Je pousse un cri et m'évanoui.

Je me réveille. Je suis allongé sur le sol, comme si je venais de tomber. Ils m'ont envoyés une décharge électrique. Je m'assois et vois Phénicia étendue par terre. Je remarque qu'elle n'a plus de chaîne. Les larmes me montent aux yeux. Je veux la prendre dans mes bras, la serrer une dernière fois. Thomas entre.

Moi : Laissez-moi la tenir dans mes bras !

Thomas hausse les épaules. Il la fait rouler jusqu'à moi, puis part. Je la prends, et je continue à pleurer. Je pose sa tête sur mon épaule, puis je lui caresse les cheveux tout en la serrant contre moi, comme si elle vivait. Je sens son souffle chaud sur ma nuque. Hein ?! Je sens son souffle chaud... Serait-elle... Vivante ? Je pose mon oreille sur sa poitrine. Son cœur bas ! Elle n'est pas morte ! Je la sers dans mes bras, et je continue à pleurer. Mais cette fois, ce sont des larmes de joie. Après une heure dans mes bras, je l'allonge par terre. Je me couche auprès d'elle, et je la regarde. Elle est tellement belle ! Ses longs cheveux noirs qui encadrent parfaitement son visage, ses lèvres roses, et ses yeux bleus... Irrésistible ! Comment Thomas a-t-il osé ? Je commence à rêver.

PanicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant