08 - douces cigarettes

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Baekhyun ouvre brutalement les yeux, le souffle court et la respiration saccadée, il peine a retrouver le calme. Il passe ses mains sur son visage blême, il essaye de s'apporter un quelconque soutient physique. Il s'extirpe de son lit en grognant, il n'arrive pas à calmer son coeur qui bat à tout rompre dans sa poitrine. Lui qui n'est - de nature - pas très friand des marques d'affections physiques, actuellement, il ne refuserait certainement pas un câlin. Le jeune homme se dirige jusqu'à sa cuisine afin d'aller chercher un truc à grignoter dans son frigo ; manque de chance, il est si peu chez lui ces derniers temps qu'il en oublie même de faire les courses. Le voilà dans de beaux draps, sans réconfort ni nourriture.

- Je suis bon pour la morgue, il râle en se laissant tomber sur le sol froid de la pièce.

Son appartement est loin d'être grand, il fait à peine une trentaine de mètres carrés. Même si Baekhyun gagne correctement sa vie, il est certain que chercher une demeure plus grande serait au-dessus de ses moyens, bien qu'il en crève d'envie. C'est pour ça qu'il a presque supplié son banquier de l'aider à obtenir un crédit plus important mais en vain.

Dans un soupir interminable, il se décide finalement à se lever et à s'habiller. Il attrape une polaire noire plutôt large pour son gabarit et un jogging gris. Il saisit son téléphone pour vérifier l'heure, puisqu'il ne l'a pas fait en se réveillant.

- Vingt-trois heures ? il s'étonne, je dois vraiment être crevé pour m'endormir aussi tôt, il souligne en le rangeant dans la poche de son jogging.

Il enfile finalement ses baskets sans oublier de prendre ses clés au passage avant de sortir. Il sort de son appartement le plus silencieusement possible, Baekhyun aime être au centre de l'attention, mais pas être celui de ses voisins presque tous aussi vieux que ses deux géniteurs. Car, oui, selon lui, à cinquante ans passés, on est déjà prêt pour la maison de retraite. Il prend les escaliers et les dévale avec délice ; bien que ses cauchemars récurrents lui pourrissent ses nuits, il n'est pas mécontent de pouvoir profiter de la vie nocturne de Séoul. Une ville aussi éclairée et vivante est - à ses yeux - l'une des meilleures choses que sa vie ait pu lui donner. La brise fraiche lui caresse le viage et un frisson froid lui parcours les entrailles. Ni une, ni deux, il s'enfonce dans la ruelle qui mène à tout les commerces de son quartier ; un petit sourire collé sur le visage.

Il songe à la vie qu'il mène depuis quelques jours déjà, il va travailler sans broncher, il se force de ne plus trop traîner dans les bars jusqu'à pas d'heure avec ses "amis", il ne ramène - pour l'instant - plus n'importe qui à l'hôtel et surtout, le plus surprenant, il accepte d'aller voir Chanyeol alors qu'il ne le supporte pas, de base. Effectivement, tout l'énerve chez son ainé, sa présence en elle-même lui est insupportable ; cependant, depuis leur "diner" à la supérette, il a perçu pour la première fois les bons penchants de son psychologue. En y pensant, Baekhyun est prit d'un frisson de bien-être. Bien qu'il ait du mal à l'accepter, par fierté probablement, les faits sont là. Il est loin d'être indiffèrent au plus vieux et en prime, il ne le trouve plus aussi barbant qu'au début.

- A quoi je pense moi, il grogne à demie voix.

Il presse le pas et un large sourire victorieux étire ses pommettes lorsqu'il apperçoit son bureau de tabac de prédilection. Il rentre dans la boutique en saluant joyeusement le vendeur.

- Baekhyun ! Tu vas bien ? lance vivement le jeune homme derrière la caisse enregistreuse.

- Bien et toi Jaewon ? répond gaiement Baekhyun.

Ce dernier hoche la tète et lui serre la main en même temps. Il se retourne ensuite vers son étendoir qui propose un large choix de marques de tabac différentes.

- Comme d'habitude ?

- Yes.

Il lui tend le paquet de cigarettes déjà roulées et lui annonce le prix. Baekhyun s'apprête à sortir son portefeuille quand, soudainement, il se rappelle qu'il l'a laissé chez lui. Il se sent affreusement bête, il est énervé d'avoir pu zappé un objet aussi primordial.

- Jae... j'ai...

- Pas de soucis, je t'avance, tu me rembourseras la fois prochaine, il le rassure aussitôt.

Le jeune garçon le remercie silencieusement. Une fois son paquet en main, il salue son ami et s'empresse de sortir de la boutique. Il extirpe avec hâte une première cigarette et la cale entre ses lèvres abimées. Il l'allume tout en se dirigeant vers un bar qu'il connait bien.

- Avec un peu de chance, un mec bizarre me payera un verre ou deux, pense-t-il en recrachant la fumée grise.

Il s'arrête devant la vitrine lumineuse du bar pour terminer sa clope. Il ne se presse pas, loin de là, il la savoure. Baekhyun râle beaucoup, il est froid et remballe quasiment tout le monde, mais au fond, il n'est pas mauvais, au contraire, il est très attentionné et il aime prendre soin des gens qu'il aime. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il s'efforce de limiter au maximum son cercle d'amis. Moins il y a de fous, mieux on est, est sa devise secrète.

Une fois sa cigarette terminée, il se précipite à l'intérieur du bâtiment si coloré, ignorant les réprimandes du videur concernant sa tenue beaucoup trop décontractée à son goût. Il se dirige vers le bar en scrutant minutieusement le profil des hommes accoudés au comptoir. Baekhyun plisse longuement les yeux en analysant du mieux qu'il peut les inconnus face à lui mais aucun ne semble l'emballer plus que ça. Il se laisse finalement tenter par un homme seul, dos à lui.

Il s'approche, peu sûr de lui sur ce coup. Une fois derrière lui, il inspire une grande bouffée d'air pour se donner du courage, en règle générale, il n'aime pas trop draguer les vieux riches ; mais au moment où il tapote l'épaule du Monsieur, il laisse échapper un petit cri de stupeur. Ses yeux s'écarquillent et ses joues se réchauffent. Baekhyun est entrain de vivre l'une de ses plus grosses humiliations mentale. Le seul homme qui a capté son attention n'est autre que-

- Bordel Chanyeol, encore toi ! il s'exclame.



























Joyeux 01.05.2020
chapitre en deux temps, considérez le prochain comme étant le (08bis)

Il(l) (chanbaek)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant