Ch 7

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Nous sommes le premier décembre 1894. Il est 14h27 à Londres. Les rues sont froides et recouvertes de givres. Les cheminées des maisons recraches la fumée noir de leurs poumons. Toute l'Angleterre se retrouve englobée de l'aura alangui de l'hiver, et les dorures de Buckingahm palace n'en font pas exceptions.

Sortant de ce palais, le comte Phantomhive suivi de son majordome. Le froncement de sourcil ne semblant jamais vouloir se détacher de sa personne, il se dirigeait d'un pas décidé vers sa voiture.

Bien vite, le jeune homme et sa suite, prirent la route en direction de ses terres. Le voyage vers la capitale l'avait déjà épuisé et maintenant il devait repartir pour encore un peu plus de quatre heures de route. Et pour rajouter à son malheur, sa majesté la reine n'avait surement pas aidée en lui insinuant que certes, il n'irait pas en Inde sur-le-champ, mais qu'il devrait se préparer à l'éventualité d'y aller prochainement. La connaissance d'un autre voyage long et cahoteux, offrait au comte une migraine assourdissante.

Pour essayé de la calmer, il se massa les tempes du bout des doigts et pratiqua quelque exercices de respiration. Seulement, cela ne servit à rien. Astre fouilla frénétiquement dans ses poches d'habit à la recherche de son étui à cigare. Finalement, il le trouva lors de sa deuxième recherche dans la poche droite de son manteau. Sa joie fut grande, mais s'estompa bien vite lorsqu'il constata que la boîte était vide. En colère de ne pouvoir soulager sa souffrance autrement qu'avec le temps; le comte lança avec rage l'étui en argent à travers la voiture. La boîte rebondit sur la banquette avant, pour en fin de compte atterrir à moitié cassée sur le sol.

Le brasier de son insatisfaction tourbillonnait dans sa poitrine, formant une tornade de désarroi, de trouble, et d'embarra face à sa faiblesse. Son esprit hanté par sa condition physique fragile, il se recroquevilla dans le fond de son fauteuil, resserra son manteau autour de son corps, puis ferma ses yeux.

Le mal qui écrasait sa tête ne s'en allait pas. Malgré l'ardeur de sa colère, cela ne le réchauffait pas. Les nuits que lui avait offerte sa mission, étaient toutes trop longues et séparées du repos dont le comte avait besoin. Puis lorsque la possibilité de s'assoupir arrivait, si elle n'était pas balayée par les cauchemars, elle était renvoyée par l'inconfort et l'inquiétude. En somme, il se retrouvait encore plus épuisé qu'avant son départ d'il y a quelque mois.

Après cette soudaine réalisation, ses première pensées furent que Elizabeth n'allait pas être ravie de son état surmené. Elle le rouspéterait probablement. Lui poserait milles questions sur son bien être, le fatigant encore plus. Lui ferait préparer un bain. Demanderait à mettre une bouillotte au pied de leur matelas. L'aiderait à s'installer confortablement dans leur couverture. Puis enfin, lui passerait une tasse de lait chaud avec du miel. Au passage, elle aura elle même fait le breuvage; car après avoir lue dans un roman que l'action de préparer quelque chose pour l'être aimé était une preuve d'amour, son épouse décréta le geste plébéien d'extrêmement romantique. Alors sans attendre, elle c'était entraînée à préparer sa boisson préféré.

Evidemment, le breuvage ne serait pas aussi bon que si Sebastian ou le regretté Tanaka l'aurait préparé. Mais savoir que Elizabeth travaillait si durement sur une si petit chose. Tout cela pour qu'il ressente un semblant de réconfort... Ce n'était pas si mal.

Son voyage continua, et le temps passa. Une heure; deux heures; trois heures; quatre heures; cinq heures. Puis enfin, le comte Phantomhive se retrouva devant son manoir. La nuit tombée, le ciel sans étoiles, 19h30 vient à peine de passer. Mais nous savons tous que l'hiver à toujours été rapide à faire disparaître la moindre trace de soleil de son ciel.

Snake ouvrit la portière de la voiture pour que son maître puisse descendre. Les yeux fatigué du jeune noble se posèrent instantanément sur les pierres imposantes de sa maison. Ensuite, son regard se dirigea vers la fenêtre du second salon. La lumière était allumée et un son de piano distordu pouvait être entendue.

Maîtresse de maisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant